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L'abandon de la lutte armée par l'IRA

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 29 juil. 2005 | Date d'évènement : 28 juil. 2005

Témoignages de catholiques et de protestants de Belfast après la décision annoncée la veille par l'IRA de renoncer à la lutte armée.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de l'évènement :
28 juil. 2005
Date de diffusion du média :
29 juil. 2005
Production :
INA
Page publiée le :
2007
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000001116

Contexte historique

Par Christophe Gracieux

L'Irish Republican Army (Armée républicaine irlandaise) est née en 1919 lors de la proclamation unilatérale par le parti Sinn Fein de l'indépendance de l'Irlande. A partir de la formation de l'Etat libre d'Irlande en 1921, l'IRA, désireuse de réunir l'Irlande du Nord à la République d'Irlande, se manifeste périodiquement par des attentats. En décembre 1969, une scission se produit au sein de l'IRA : une IRA dissidente, dite "provisoire" se met en place à côté de l'IRA officielle, tandis que sa branche politique, le Sinn Fein, se scinde lui aussi.

Alors que l'IRA officielle renonce à la violence, l'IRA provisoire mène de nombreux attentats non seulement en Ulster, contre l'armée britannique et les protestants, mais également sur le sol anglais. Ainsi, à la suite du "dimanche sanglant" du 30 janvier 1972, lors duquel 13 manifestants catholiques ont été tués à Belfast par l'armée britannique, l'IRA provisoire commet des attentats de grande ampleur le 21 juillet 1972 : lors du "vendredi sanglant", 22 bombes explosent dans le centre de Belfast, provoquant la mort de 11 personnes et faisant 130 blessés. Le cycle de la violence meurtrière s'enclenche alors. De nombreux attentats et assassinats sont commis, dont le meurtre de Lord Mountbatten en 1979. L'IRA est mise hors la loi en 1974 et ses militants sont sévèrement réprimés.

Le durcissement de la législation répressive britannique conduit notamment en 1981 des prisonniers de l'IRA à mener des grèves de la faim afin d'obtenir la reconnaissance de leur statut de prisonniers politiques. 10 prisonniers trouvent la mort dans ce mouvement, permettant à l'IRA d'acquérir une audience internationale. Au cours des années 1980 et du début des années 1990, l'IRA poursuit ses attentats, auxquels répondent une répression accrue ainsi que des assassinats commis par des commandos loyalistes, favorables au maintien de la domination britannique sur l'Ulster.

Toutefois, un processus de paix s'amorce progressivement. L'IRA proclame ainsi un cessez-le-feu le 31 août 1994, accepté ensuite par le commandement militaire loyaliste combiné. Malgré la rupture de la trêve en 1996 avec la reprise des attentats, le Sinn Fein, branche politique de l'IRA dirigée par Gerry Adams, entreprend des négociations avec le gouvernement britannique. Un accord de paix, dit du "vendredi saint", est conclu à Belfast le 10 avril 1998 entre les représentants des principaux partis politiques d'Irlande du Nord et le Premier ministre britannique Tony Blair, ainsi que son homologue de la République d'Irlande Bertie Ahern. Cet accord prévoit notamment l'élection d'une assemblée locale et la création d'un gouvernement nord-irlandais semi-autonome partagé entre catholiques et protestants. Toutefois, le processus politique de paix s'interrompt à partir de 2002, le gouvernement britannique ayant décidé de suspendre le statut de semi-autonomie accordé à l'Irlande du Nord. Il ne reprend qu'en 2005 avec une annonce décisive faite par l'IRA : le 28 juillet 2005, dans un communiqué, l'IRA ordonne à ses militants de "déposer les armes".

Cette annonce, inspirée par le président du Sinn Fein Gerry Adams, semble marquer la fin officielle du conflit nord-irlandais, qui a fait quelque 3 600 victimes en trente-cinq ans. Conformément à cette décision, l'IRA procède dès septembre 2005 à la destruction totale de son stock d'armes, munitions et explosifs, sous le contrôle d'une commission internationale présidée par le général canadien John de Chastelain.

Éclairage média

Par Christophe Gracieux

Réalisé à Belfast par une équipe de France 3 le lendemain de l'annonce par l'IRA de son abandon de la lutte armée, ce reportage vise à recueillir les impressions des catholiques et des protestants sur cette décision. Même si un homme politique, député du Sinn Fein, est interrogé, le sujet est surtout composé de témoignages d'habitants. Il s'efforce de présenter le point de vue le plus objectif possible en donnant la parole aux catholiques comme aux protestants. Un couple mixte a même été choisi comme symbole de l'espoir de la fin du conflit. Des plans d'inscriptions et de dessins sur les murs des quartiers catholiques et protestants de Belfast révèlent la profondeur de la division et des violences qui ont eu lieu.

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