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Michelle Bachelet, première femme présidente de la république chilienne

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 15 janv. 2006 | Date d'évènement : 15 janv. 2006

En 2006, Michelle Bachelet devient la première femme présidente de la Répulique d'un État d'Amérique du Sud. Cette ancienne opposante à la dictature de Pinochet espère un Chili plus égalitaire entre les classes sociales et entre hommes et femmes.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de l'évènement :
15 janv. 2006
Date de diffusion du média :
15 janv. 2006
Production :
INA
Page publiée le :
2006
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000001118

Contexte historique

Par Julie Le Gac

Élue le 15 janvier 2006 avec 53,5 % des suffrages, Michelle Bachelet est devenue la première femme présidente de la République d'un État d'Amérique du Sud. L'élection à la plus haute magistrature d'une femme divorcée, élevant seule ses trois enfants et agnostique (dans un pays largement conservateur, comptant plus de 80 % de catholiques et dans lequel le divorce n'a été autorisé qu'en 2005) constitue un véritable événement.

L'engagement socialiste de Michelle Bachelet est précoce. Née en 1951, elle milite dans la clandestinité après le coup d'État d'Augusto Pinochet du 11 septembre 1973. Son père, le général Alberto Bachelet, qui choisit de rester fidèle au président Salvador Allende, meurt sous le joug de la torture. Michelle Bachelet est elle-même torturée avec sa mère en 1975 à la Villa Grimaldi à Santiago. Après leur libération, les deux femmes sont contraintes à l'exil, en Australie tout d'abord, puis en République démocratique allemande. De retour au Chili en 1979, Michelle Bachelet obtient son diplôme de médecin en 1982, mais ne parvient pas à obtenir un poste dans le secteur public pour des raisons politiques. À la fin de la dictature en 1990, Michelle Bachelet devient membre de la Commission nationale de lutte contre le sida et consultante de l'Organisation mondiale de la santé. Critiquant la méconnaissance, par le Parti socialiste au sein duquel elle milite, du rôle des forces armées, elle étudie la stratégie militaire à Santiago, puis à Washington. En 2000, le président socialiste Ricardo Lagos la nomme ministre de la Santé, puis, en 2002, ministre de la Défense. Michelle Bachelet devient alors la première femme d'Amérique du Sud à occuper un tel poste.

Lorsqu'elle entreprend de briguer la succession du président Ricardo Lagos, elle sait qu'elle doit affronter des préjugés misogynes, notamment ceux du candidat de la droite Sebastian Pinera, et plus encore qu'un homme, faire la preuve de ses compétences. Tout au long de la campagne, celle qui promet un pays sans exclusion, sans discrimination, avec les mêmes droits pour les femmes que pour les hommes, étonne par sa détermination, son charisme et sa simplicité. Alors qu'elle promet la parité gouvernementale, le doublement du nombre de crèches et l'attribution de pensions de retraites aux femmes chefs de famille, elle incarne un véritable espoir pour les femmes chiliennes. Les jeunes et une partie de la population masculine aspirent quant à eux à une autre gouvernance, plus respectueuse du corps électoral.

La nouvelle présidente de la République du Chili, Michelle Bachelet se doit dès lors de répondre à ces attentes en matière de droits des femmes et de lutte contre les inégalités sociales.

Éclairage média

Par Julie Le Gac

La candidature de Michelle Bachelet à la présidence de la République chilienne est suivie avec beaucoup d'attention par les médias occidentaux. En effet, Michelle Bachelet est devenue malgré elle le porte-drapeau des femmes politiques de la planète. En France en particulier, alors que Ségolène Royal a été investie le 17 novembre 2006 par les militants socialistes comme candidate à l'élection présidentielle, les médias se montrent très attentifs au parcours de Michelle Bachelet.

Ce reportage diffusé par France 2 le jour de l'élection présidentielle propose un portrait de la candidate. Il s'intéresse bien plus à la personne et, surtout, à son identité féminine, qu'au programme proposé.

Parallèlement, ce document s'interroge sur la réception de cette candidature au sein de la société chilienne. S'appuyant sur l'exemple folklorique d'un café dans lequel les serveuses exhibent leurs jambes, il souligne le machisme inhérent à la société chilienne. Les témoignages masculins recueillis dans ce même café tempèrent toutefois ce jugement : la candidature d'une femme est décriée en tant que telle par certains et louée comme bienvenue par d'autres.

Ce reportage souligne le traitement médiatique différencié de l'action des hommes et des femmes politiques. La persistante rareté de ces dernières aiguise la curiosité, tandis que le maintien de certaines assignations sexuées des rôles entre hommes et femmes conduit les journalistes à s'interroger plus longuement sur la gestion du quotidien par les femmes politiques.

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