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Manifestation pour le maintien des emplois en Europe

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 10 juin 1997

A la suite de la fermeture de l'usine Renault de Vilvorde prévue pour juillet 1997, les syndicats manifestent pour réclamer une règlementation sociale plus stricte en Europe.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
10 juin 1997
Production :
INA
Page publiée le :
14 juil. 2008
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000001171

Contexte historique

Par Emeline VanthuyneProfesseure agrégée d'histoire )

L'annonce de la fermeture de l'usine Renault de Vilvorde (au Nord de Bruxelles) le 27 février 1997 a provoqué une vague de protestations à l'échelle européenne. Le vendredi 7 mars 1997 a eu lieu la première "eurogrève" : tous les sites européens du conducteur automobile ont ainsi été invités à débrayer pendant une heure pour montrer leur solidarité envers les 3100 employés de l'usine belge et contre la suppression d'un peu moins de 3000 postes en France. Les ouvriers des autres entreprises automobile belges se sont également joints au mouvement.

Cette forte mobilisation répond à des inquiétudes profondes face à la gestion opérée par les grandes entreprises en Europe. Au sein de la classe politique française, une discussion s'engage alors autour de la construction d'une "Europe sociale" : face aux délocalisations et aux plans sociaux européens, beaucoup d'hommes politiques expriment alors une volonté de mieux règlementer le champ d'action des entreprises. Depuis 1997, cette question reste au coeur du débat européen. Quant au site de Vilvorde, il a été reconverti : dans un tiers de l'usine, 400 employés continuent de produire des pièces détachées pour Renault (châssis, pot d'échappement...) alors que les deux-tiers du bâtiment abritent une société spécialisée dans la logistique.

Éclairage média

Par Emeline VanthuyneProfesseure agrégée d'histoire )

Cette manifestation intersyndicale pour une Europe sociale intervient quelques jours seulement après la constitution du gouvernement de Lionel Jospin (2 juin 2007). Les leaders syndicaux entendent rappeler au nouveau Premier Ministre socialiste ses engagements de campagne et faire pression pour obtenir des mesures concrètes. Le reportage est articulé autour d'entretiens auprès des principaux dirigeants syndicaux (Louis Viannet pour la CGT ; Nicole Notat pour la CFDT). La journaliste insiste dans son commentaire sur la présence d'ouvriers de l'usine de Renault-Vilvorde, devenus en quelques mois les symboles des problèmes sociaux européens. Les propos de deux manifestants montrent la virulence des eurosceptiques : ils rendent l'Europe responsable de la dégradation de leur situation sociale ("C'est le chômage, l'Europe" ; "Je suis contre l'Europe car je n'ai plus d'argent pour voyager en Europe !" ). Ces arguments seront repris au cours de la campagne électorale de 2005 concernant le projet de Constitution européenne.

Ce sujet nous permet également de comprendre la montée des revendications concernant la réduction du temps de travail (aujourd'hui remise en cause). Les lois Aubry sur les 35h votées en 1998 et 2000 répondent à la volonté exprimée ici de partager le temps de travail de manière plus équitable : les manifestants évoquent même les 32 heures. On peut également noter que d'autres fermetures d'usines ont provoqué par la suite des mouvements sociaux similaires (par exemple celui lié à la fermeture de Metaleurop en 2003).

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