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L'impact des sondages sur les élections présidentielles depuis 1995

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 07 avr. 2007

La place croissante faite aux sondages par les médias au cours des campagnes électorales pose la question de leur impact sur le comportement politique des Français.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
07 avr. 2007
Production :
INA
Page publiée le :
14 juil. 2008
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000001197

Contexte historique

Par Emeline VanthuyneProfesseure agrégée d'histoire )

Les sondages d'opinion peuvent être utilisés par des entreprises ou des médias dans le cadre d'une enquête de satisfaction. La méthode la plus fréquemment utilisée consiste à former un échantillon représentatif de l'ensemble de la population (sur la base des recensements effectués par l'Insee). En terme d'opinion politique, les sondeurs prennent en compte une marge d'erreurs car il existe de nombreux biais : évolution des intentions de vote entre deux sondages, refus d'avouer un vote aux extrêmes...

La multiplication des sondages d'opinion, surtout en période électorale, amène à s'interroger sur leur impact sur le débat public. Certains chercheurs en sciences sociales (dont Pierre Bourdieu) ont dénoncé l'influence des sondages dans la formation d'une "opinion publique" difficilement saisissable. Les médias utilisent cependant de plus en plus cet outil pour parler de l'évolution des intentions de vote, sans pour autant en rappeler les limites. A plusieurs reprises, les sondages ont d'ailleurs démontré qu'ils ne pouvaient servir de baromètre précis : en 1995, les principaux instituts annonçaient Edouard Balladur au second tour. En 2002, Lionel Jospin était placé devant Jean-Marie Le Pen. Ces erreurs n'ont pas empêché les médias d'exploiter à nouveau cet outil lors de la dernière campagne présidentielle.

Face à de possibles abus, des mesures ont été mises en place afin de mieux surveiller l'utilisation des sondages. Créée en 1977, une Commission des sondages veille à la conformité des sondages publiés avec les normes en vigueur. Elle publie des communiqués afin de rappeler à l'ordre en cas de dérive dans l'utilisation des sondages. Au cours de la campagne présidentielle de 2007, elle a ainsi mis en garde les journalistes contre une lecture erronée des sondages (sans tenir compte d'une marge d'erreurs importante). L'interdiction de publication de sondages à une semaine de l'élection est également une mesure limitative. Elle est toutefois remise en cause par l'utilisation croissante d'internet : en mai 2007, des sondages sortis des urnes étaient disponibles sur des sites internet étrangers (et même sur certains blogs en France, de manière illégale).

Éclairage média

Par Emeline VanthuyneProfesseure agrégée d'histoire )

La publication de nombreux sondages au cours de la campagne présidentielle de 2007 a conduit la rédaction de France 3 à diffuser un sujet sur leur possible impact sur l'électorat. Le reportage s'appuie d'abord sur des images d'archives : on revoit Nicolas Sarkozy en 1995, au soir du premier tour de l'élection présidentielle. Les images d'illustration qui leur succèdent (vues sur une foule de passants) permet à la journaliste de poursuivre sa réflexion sur l'efficacité des sondages. Elle s'intéresse au mode de fabrication d'un sondage : les images sont tournées à l'intérieur d'une centrale téléphonique avec des plans resserrés sur une opératrice dont on peut suivre la conversation avec une des personnes interrogées. Le commentaire explique de manière très claire les biais liés à ce type d'enquête. La Commission sur les sondages (dont un des membres est interrogé) demande d'ailleurs de manipuler les chiffres avec le plus de précaution possible.

L'entretien avec le journaliste Nicolas Jallot permet de déplacer la problématique : ce n'est pas la méthode de fabrication des sondages qui est en cause mais leur utilisation par certains journalistes qui y voient une photographie de l'état de l'opinion publique. En cabine de montage, le journaliste explique les effets pervers des sondages à répétition sur le débat public. La journaliste conclut sur la volatilité d'une partie de l'électorat encore indécise. Les sondages sont donc peu significatifs mais influencent la stratégie des hommes politiques et peuvent également intervenir comme un des critères de choix pour l'électeur.

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