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Grèves contre la réforme des régimes spéciaux de retraite en 2007

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 18 nov. 2007 | Date d'évènement : 13 nov. 2007

En novembre 2007, grèves et manifestations éclatent dans les transports publics pour protester contre la réforme des régimes spéciaux de retraite décidée par le gouvernement de François Fillon.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Collection :
Date de l'évènement :
13 nov. 2007
Date de diffusion du média :
18 nov. 2007
Production :
INA
Page publiée le :
09 oct. 2009
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000001260

Contexte historique

Par Christophe Gracieux

Tentée en 1995 par Alain Juppé, Premier ministre de Jacques Chirac, la réforme des régimes spéciaux de retraite dont bénéficient les agents de certaines grandes entreprises publiques comme la SNCF, la RATP ou EDF s'était brisée sur un grand mouvement de grèves durant l'hiver 1995. Par la suite, une réforme du régime des retraites des fonctionnaires a été entreprise en 2003 : la durée de cotisation des fonctionnaires a été alignée sur celle des salariés du secteur privé en dépit d'une forte mobilisation syndicale. Cette réforme conduite par François Fillon, alors ministre des Affaires sociales du gouvernement de Jean-Pierre Raffarin, ne concernait toutefois pas les régimes spéciaux de retraite.

En 2007, au cours de sa campagne pour l'élection présidentielle, Nicolas Sarkozy relance l'idée de cette réforme. S'appuyant sur une opinion publique majoritairement favorable à cette dernière, il en fait même l'un des symboles des mesures qu'il compte prendre une fois élu. Il souhaite ainsi aligner la durée de cotisation des salariés qui bénéficient de ces régimes spéciaux sur celle des salariés du privé, et donc passer à 40 ans de cotisations au lieu de 37,5 années. Après l'élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République, la réforme des régimes spéciaux de retraite est donc rapidement mise en oeuvre : dès septembre 2007, François Fillon, devenu Premier ministre, annonce qu'elle est prête.

Mais si, contrairement à 1995, la plupart des syndicats ne s'opposent pas au principe même de cette réforme, ils protestent contre l'absence de concertation de la part du gouvernement. Aussi déclenchent-ils en réaction un mouvement social, le premier auquel le gouvernement de François Fillon se soit trouvé confronté. Une première grève massive de 24 heures a lieu le 18 octobre 2007 dans les transports publics et à EDF-GDF. Puis, des grèves illimitées et reconductibles toutes les 24 heures sont déclenchées à l'appel d'une majorité de syndicats à la SNCF et à la RATP à partir du 13 novembre 2007, rejoints dès le lendemain par les agents d'EDF-GDF. Les grèves durent au total neuf jours, jusqu'au 22 novembre 2007. C'est au ministre du Travail et des Affaires sociales Xavier Bertrand qu'est confiée la gestion de la crise, tandis que Nicolas Sarkozy se tient en retrait.

L'ouverture de négociations tripartites à la SNCF et à la RATP le 21 novembre de même que l'impopularité du mouvement et la fermeté du gouvernement conduisent peu à peu les principaux syndicats, hormis SUD-Rail, à appeler à la reprise du travail. La CGT de Bernard Thibault s'y résout également. Ainsi, le 23 novembre, le trafic reprend à la SNCF et à la RATP. Ce mouvement social, le plus important depuis les grandes grèves de l'hiver 1995, n'est donc pas parvenu à repousser la réforme des régimes spéciaux de retraite : en échange de contreparties négociées, les syndicats acceptent le principe des 40 ans de cotisation pour les agents de la SNCF, de la RATP et d'EDF-GDF.

Éclairage média

Par Christophe Gracieux

Ce sujet n'a pas été diffusé dans le cadre d'un journal télévisé mais d'une émission politique hebdomadaire, "Duel sur la 3", présentée par Christine Ockrent chaque dimanche soir, en deuxième partie de soirée, de septembre 2007 à février 2008 sur France 3. Il diffère donc sur le fond de la plupart des reportages insérés dans les journaux télévisés : la journaliste qui l'a réalisé a pu montrer davantage de recul sur la situation. Ce reportage prend d'ailleurs la forme d'une rétrospective de la semaine, alimentée par des images jour après jour, et non d'un récit des événements de la journée écoulée.

S'attachant à retracer la mobilisation contre la réforme des régimes spéciaux de retraite, il présente des plans d'illustration coutumiers des reportages consacrés à un mouvement social dans les transports publics : embouteillages provoqués par la grève, usagers attendant un métro sur un quai bondé ou se déplaçant en rollers et en vélo, grévistes se prononçant sur la reconduite de la grève, manifestants défilant dans la rue, forces de l'ordre mobilisées face aux manifestants et responsables syndicaux discutant avec le ministre du Travail.

Il est à noter que si le sujet donne la parole à une usagère opposée à la grève des transports par le biais d'un micro-trottoir, il ne présente pas une vue totalement équilibrée de l'opinion puisqu'aucun usager favorable au mouvement n'intervient pour contrebalancer la première opinion.

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