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Jean-Marie Le Clézio, Prix Nobel de littérature

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 09 oct. 2008

L'attribution du Prix Nobel de Littérature 2008 à Jean-Marie Le Clézio récompense une œuvre littéraire riche, débutée en 1963 avec Le procès verbal et marquée par la curiosité pour les cultures du monde entier.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Collection :
Date de diffusion du média :
09 oct. 2008
Production :
INA
Page publiée le :
09 oct. 2009
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000001275

Contexte historique

Par Julie Le Gac

En 2008, Jean Marie Le Clézio reçoit le 103ème Prix Nobel de littérature attribué par l'Académie royale de Suède, un prix qui récompense selon les termes mêmes de l'académie "un écrivain de la rupture, de l'aventure poétique et de l'extase sensuelle, l'explorateur d'une humanité de l'au-delà et en-dessous de la civilisation régnante".

Jean-Marie Le Clézio naît à Nice en 1940 d'une mère française et d'un père britannique, médecin militaire en Afrique. A sept ans, il part au Nigéria découvrir un père qu'il ne connaît pas encore. Au cours des deux mois de navigation, qu'il qualifie plus tard de voyage initiatique, il se livre pour la première fois à l'écriture. Il racontera cette expérience dans son roman Onitsha publié en 1991. A 17 ans, il obtient deux baccalauréats, puis licencié de lettres, soutient un mémoire consacré à la solitude dans l'œuvre de Michaux. En 1963, son premier roman, Le procès verbal est récompensé par le prix Renaudot. Ses livres suivants explorent le thème de la folie, mais rencontrent peu de succès auprès du grand public. En 1968, Jean-Marie Le Clézio effectue son service militaire en tant que coopérant en Thaïlande. Il provoque un scandale en dénonçant la prostitution enfantine et est expulsé du pays. Il est alors envoyé au Mexique à l'institut français d'Amérique latine. De 1970 à 1974, il partage la vie des Indiens Emberas et Waunanas au Panama. La découverte de ces cultures si différentes contribue à forger son image d'écrivain voyageur. A partir de 1977, il enseigne la littérature française à l'université américaine d'Albuquerque au Nouveau Mexique. Son roman Mondo publié en 1978 connaît un fort succès populaire. En 1980, il est le premier lauréat du Grand prix de littérature Paul Morand décerné par l'Académie française, avec son roman Désert, très beau récit romanesque des errances de Lalla, jeune immigrée en provenance du sud marocain, et une profonde critique de la société coloniale. Puis, dans Ritournelles de la faim, paru en 2008, il retrace le parcours de sa mère de l'Ile Maurice à Paris.

Ainsi, nourri de ses racines lointaines (la Bretagne, l'Ile Maurice...), de ses voyages à la découverte des civilisations extra-européennes, mais également mu par une inquiétude à l'égard de la société industrielle, Jean Marie Le Clézio est l'auteur d'une littérature riche, sensible et abondante.

Éclairage média

Par Julie Le Gac

Ce reportage réalisé à l'occasion de l'attribution du prix Nobel de littérature à Jean-Marie Le Clézio en 2008 s'efforce à la fois de retracer la longue et riche carrière de Jean-Marie Le Clézio et de saisir la personnalité de cet homme discret, timide, voire énigmatique. A l'aide d'images d'archives, il rappelle les principales étapes de sa carrière littéraire, de ses débuts brillants couronnés par l'attribution du prix Renaudot en 1963 à sa carrière d'enseignant de littérature française à l'université d'Albuquerque à la frontière du Mexique et des États-Unis. Des gros plans sur les couvertures de certains de ses ouvrages mettent en lumière ses œuvres marquantes, ou encore ses débuts précoces, avec le carnet de voyages enfantin rédigé sur le bateau qui le conduit à la découverte de son père au Nigéria. Deux interviews de l'écrivain font apparaitre sa sensibilité et ses inquiétudes : la crainte de la guerre et de la menace atomique, lorsqu'il reçoit le Prix Renaudot en 1963, soit peu après la crise des missiles de Cuba, ou encore cet attrait pour les frontières révélant sa volonté de pouvoir s'échapper aisément.

Les analyses élogieuses des critiques littéraires permettent de compléter ce portrait : Franz-Olivier Giesbert souligne l'extraordinaire diversité de l'œuvre romanesque tandis que Philippe Labro loue la singularité et la richesse du style de Jean-Marie Le Clézio.

Ce reportage brosse donc un portrait émouvant et relativement fidèle d'un grand écrivain de la littérature française qui s'est toujours efforcé de demeurer à l'écart des médias.

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