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Copenhague : bilan mitigé de la Conférence des Nations Unies sur le climat

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 19 déc. 2009

La conférence des Nations Unies sur le Changement Climatique se tient à Copenhague, du 7 au 18 décembre 2009. Préparée depuis de nombreuses années, la conférence débouche sur un texte final peu contraignant et pour beaucoup insuffisant face aux enjeux posés par le changement climatique.C

Niveaux et disciplines

Ressources pédagogiques utilisant ce média

  • Niveaux: Cycle 2 - Cycle 3 - Cycle 4 - Lycée général et technologique - Lycée professionnel

    Parler du changement climatique en classe

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
19 déc. 2009
Production :
INA
Page publiée le :
18 oct. 2011
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000001302

Contexte historique

Par Victor Pereira

Les atteintes portées au climat par les activités humaines sont au cœur de conférences internationales depuis les années 1990. Lors du troisième Sommet de la Terre, organisé par l'ONU, qui s'est tenu à Rio de Janeiro en 1992, une convention-cadre des Nations Unies sur le changement climatique a été adoptée. Ratifiée par plus de 160 pays et entrée en vigueur en mars 1994, la convention-cadre ne comprenait aucun objectif contraignant. Elle reposait néanmoins sur trois principes : le principe de précaution, le principe du droit au développement et le principe des responsabilités communes mais différenciées. En effet, tous les Etats n'ont pas les mêmes responsabilités dans la pollution mondiale et ses effets sur le climat. Certains Etats, dont les pays européens, anciennement industrialisés, et donc pollueurs depuis plus d'un siècle, possèdent une responsabilité accrue. La conférence-cadre respecte la souveraineté des Etats. Chaque Etat doit veiller à concilier développement économique, bien-être de sa population et respect de l'environnement. Les pays anciennement industrialisés doivent plafonner leur émission de Gaz à effet de serre, financer des actions dans les pays en développement pour limiter les émissions de gaz à effet de serre et favoriser le transfert de technologie permettant de protéger l'environnement.

En 1997, certains Etats ont signé le protocole de Kyoto dont l'objectif est de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Entré en vigueur en 2005 après de nombreuses conférences, ce protocole prévoit que les pays industrialisés depuis plus longtemps (les pays européens) s'engagent à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Des objectifs quantifiés d'émission de Gaz leur sont attribués et un mécanisme de flexibilité permet l'échange de quotas d'émission ou l'obtention de crédits supplémentaires d'émission. Ce système permet d'obtenir des fonds qui servent à l'investissement dans des projets dans les pays en cours de développement. Cependant, le protocole de Kyoto n'a pas été signé par les Etats-Unis.

Les engagements du protocole de Kyoto s'arrêtent en 2012. Les Etats doivent donc trouver un nouvel accord. La plupart des pays s'accordent sur le fait que le protocole de Kyoto est insuffisant pour empêcher le réchauffement climatique que de nombreux scientifiques constatent. Selon certains scénarios scientifiques, ce réchauffement climatique peut avoir des conséquences dramatiques pour certaines régions du monde et certaines populations. Il en est ainsi de certaines îles qui risquent de disparaître, submergées par la montée des eaux. En effet, la glace des deux pôles fond, faisant monter le niveau des océans. En dépit de ce constat, les Etats ont peiné à trouver un accord. Les intérêts nationaux divergents : les pays émergents craignent que des engagements contraignant ne brident leur développement économique, les pays africains estiment qu'ils sont délaissés, les Etats insulaires considèrent que les engagements prévus ne sont pas à la hauteur de la gravité de la situation, les pays occidentaux veulent que les pays émergents comme la Chine limitent leurs émissions.

Confrontée à ces profondes divergences, la conférence de Copenhague n'a pu accoucher d'un texte fixant des objectifs quantitatifs. Des pays menés par la Chine refusaient tout engagement chiffré. Face à un éventuel échec, les Etats-Unis, la Chine, l'Inde, le Brésil et l'Afrique du Sud ont rédigé dans la précipitation un accord ne prévoyant aucune contrainte pour les Etats. Bien que cet accord soit jugé trop limité par l'Union Européenne, cette dernière, pour éviter un échec complet de la conférence, accepte cet accord. Le principal point de cet accord est la volonté des pays signataires de mener une action concertée de longue durée permettant de limiter les émissions de gaz à effet de serre et d'éviter que la température n'augmente de plus de 2 degrés en 2100 par rapport à l'âge pré-industriel. Cependant, les solutions pour atteindre cet objectif restent vagues.

En somme, plus qu'un aboutissement comme beaucoup l'espéraient, Copenhague est une étape supplémentaire d'une longue négociation internationale.

Éclairage média

Par Victor Pereira

Attendue depuis de longs mois et précédée par de nombreuses rencontres entre scientifiques et responsables politiques, la conférence sur le changement climatique de Copenhague devait pour beaucoup constituer l'aboutissement d'un long processus ayant commencé à Rio de Janeiro en 1992 et dont le tournant avait été le protocole de Kyoto de 1997. Les médias s'attendaient à filmer les principaux dirigeants mondiaux signant un accord permettant d'éviter les catastrophes naturelles provoquées par le réchauffement climatique.

Les expectatives provoquées par cette conférence peuvent être illustrées avec quelques chiffres : 47 000 individus (membres de délégations, membres d'Organisations Non Gouvernementale, journalistes, élus) se sont inscrits pour assister à la conférence ; 119 chefs d'Etat ou de gouvernement ont été présents.

Les différents plans du reportage montrent l'attention des journalistes. Leur fatigue aussi, après de longues journées de négociation.

Or l'accord tant attendu, un accord comportant des objectifs quantitatifs visant tant les pays occidentaux mais aussi les nouvelles puissances industrielles (Chine, Brésil, Inde), n'est pas arrivé. A la place, les médias, les ONG, les gouvernements ont dû se contenter d'un texte rédigé à la hâte, en fin de conférence, par les Etats-Unis et les principaux pays émergents (Brésil, Inde, Chine, Afrique du Sud). Ce texte renvoie à des négociations à venir alors que beaucoup attendaient la conclusion des négociations à Copenhague.

Le reportage montre donc la déception de beaucoup de participants. Un délégué du Bangladesh, pays très peuplé, pauvre et particulièrement menacé par la montée des eaux que le réchauffement climatique risque de provoquer, regrette le manque d'engagement des pays les plus riches. Un député européen écologique pointe également l'inanité de cette conférence qui s'est résumée selon lui à de la communication. Ceux qui essaient de défendre cet accord sont peu convaincants. Les déclarations de Nicolas Sarkozy et de Yves de Boer, secrétaire exécutif de la convention cadre des Nations Unies sur le changement climatique, sont loin d'être enthousiastes : elles se limitent à affirmer qu'un meilleur accord ne pouvait être trouvé et à nier que la conférence soit un échec.

Ce sujet se limite donc à restituer les réactions provoquées par l'accord de Copenhague. Il ne rentre cependant pas dans les détails de cet accord, ses dispositions et les échéances à venir. Il risque ainsi de ne pas prendre assez de distance vis-à-vis des réactions négatives suscitées et de ne pas noter les points positifs de l'accord, notamment l'aide que les pays les plus riches prétendent offrir aux pays les plus vulnérables.

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