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L'agriculture bio

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 24 nov. 2010

A travers l'exemple de deux agriculteurs, un producteur de lait et un maraîcher, le reportage suit les étapes de la conversion d'une production conventionnelle en une exploitation certifiée biologique. Ce passage dure trois ans. Un pari difficile qui se justifie par la hausse de la demande en produits biologiques et une rémunération plus avantageuse.

Niveaux et disciplines

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
24 nov. 2010
Production :
INA
Page publiée le :
25 nov. 2013
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000001459

Contexte historique

Par Claude Robinot

Dans les pays industrialisés, l'agriculture biologique est longtemps apparue comme une survivance de l'agriculture traditionnelle ou comme un secteur marginal à côté d'une production massive liée à l'industrie agro-alimentaire. Si l'on regarde les chiffres à l'échelle mondiale, on peut le croire : 37 millions d'hectares cultivés en biologique soit 0,9 % de la superficie agricole mondiale. L'Europe à elle seule couvre 10 millions d'hectares pour 277 000 exploitations engagées dans cette pratique. En France, la part du biologique, malgré des progrès rapides, reste modeste. Un peu moins de 4 % de la SAU sont convertis en bio (1 million d'ha en 2012) pour environ 24 000 exploitations. L'Espagne, l'Italie et l'Allemagne sont plus engagés dans cette voie tant pour les superficies que pour le nombre d'exploitants. D'autres pays (Suède, Suisse et Autriche) qui ne sont pas réputés pour leur agriculture, ont une proportion de SAU en bio plus importante qu'en France.

Le poids économique et le marché des produits biologiques occupent une place non négligeable.

Le chiffre d'affaire du bio alimentaire représentait 45,4 milliards € en 2010 avec une croissance rapide puisqu'il a doublé en 10 ans. Le monde développé se taille la part du lion, la moitié pour les Etats-Unis et 44 % pour l'Europe dont 18,5 milliards € pour l'U.E.

En France, 17 % de la superficie en bio est en phase de conversion avant d'obtenir le label, ce qui concerne 42 % des exploitations. Ce chiffre traduit à la fois le retard et les progrès rapides de la filière. La superficie moyenne de l'exploitation est de 41 ha (la moitié de la moyenne italienne). En ce qui concerne les activités en 2012, 65% étaient des surfaces en herbe ou des cultures fourragères, les grandes cultures en couvraient 20 % et les vignes et arbres fruitiers près de 9%. En ce qui concerne les fruits et légumes frais, la France a un net retard par rapport à ses voisins italiens et espagnols, une partie de la demande doit être importée. En revanche, nous sommes mieux placés pour les oléagineux, le vin ou la volaille bio (1er rang européen). Pour le lait, la France n'est que le 5e collecteur européen de lait bio qui ne représente que 1,4 % du total collecté, malgré tout le marché représente 480 millions €.

Le secteur de l'agriculture biologique a des traits caractéristiques qui en font une activité économiquement et socialement rentable. Les agriculteurs bio sont en général plus jeunes (45 ans en moyenne) que dans le conventionnel, ils emploient plus de main d'œuvre (7 % du total agricole). D'autre part, une partie importante de la valeur ajoutée vient de ce que la transformation des produits est effectuée « à la ferme » surtout pour le vin, fromage, charcuterie et même la boulangerie. La vente directe concerne un agriculteur sur deux, la production est aussi écoulée sur les marchés et dans le circuit associatif de type AMAP.

L'agriculture biologique, c'est aussi une filière qui alimente un secteur de transformation et de distribution agro-alimentaire. On compte un peu plus de 12 000 transformateurs dont un peu plus de la moitié concerne les céréales (farines, pâtes, boulangerie), la viande 13 %, le reste est réparti entre toutes les productions (boissons, plantes aromatiques, huiles...)

Pour la distribution, 47 % des ventes sont réalisées en grandes surfaces alimentaires, 36 % dans les magasins spécialisés bio en réseau ou indépendants, 12 % en vente directe. Sur les 4 milliards de chiffre d'affaire, 169 millions € étaient réalisés par la restauration collective certifiée bio.

Éclairage média

Par Claude Robinot

David Pujadas lance ce que la rédaction dans son vocabulaire éditorial appelle « un dossier ». Il s'agit d'un reportage illustrant par deux exemples concrets le passage en agriculture certifiée biologique de deux exploitations situées dans la région Rhône-Alpes. La phrase introductive - appuyée sur une infographie - énonce le thème et l'oriente : « Le bio, ce n'est pas une mode : 20 000 exploitants, une progression de 20 % par an ». Les chiffres sont des ordres de grandeur, c'est simple et efficace. L'association de Marianne Philit, qui aide les agriculteurs à la conversion en bio, a probablement guidé le choix des journalistes. Le film est structuré par la visite de deux lieux principaux : un élevage laitier biologique dans la Loire et un maraîcher en Savoie. Le montage est soigné ; les plans travaillés ont une intention pédagogique, le message est même délivré avec un certain humour, pas toujours fréquent dans ce genre de sujet. Les plans de la visite de l'exploitation en journée porte ouverte montrent que ce sont les agriculteurs qui sont intéressés par l'activité et que l'exploitation biologique dispose d'un matériel performant professionnel et moderne (salle de traite, levage du foin...).

Le reportage ne cache pas les difficultés de l'installation en bio puisqu'il faut deux à trois ans pour remplir un cahier des charges assez fourni avant d'obtenir la certification bio. On voit le regard dubitatif et inquiet de l'agriculteur. Les avantages sont aussi montrés : un prix d'achat supérieur, la valorisation des parcelles en herbe, une alimentation saine, moins de chimie. Le deuxième exemple vient en complément puisqu'il s'agit d'un maraîcher qui a franchi depuis longtemps le pas et qui est satisfait du passage en bio. On le voit successivement dans ses serres et dans le magasin de vente directe, typique de l'agriculture biologique. Le reportage suggère aussi une qualité de vie supérieure à celle des partisans de l'agriculture productiviste (plans en accéléré).

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