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Françoise Balibar et le plaisir du « métier de penser »

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 08 sept. 1985

Dans ce reportage centré sur le « métier de penser », Françoise Balibar nous présente sa vision du métier de physicienne. Elle évoque son travail de recherche mais aussi d'enseignement et le plaisir qu'ils lui apportent.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Date de diffusion du média :
08 sept. 1985
Production :
INA
Page publiée le :
01 oct. 2014
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000001634

Contexte historique

Par Fatima RahmounProfesseure de physique-chimie de l'académie de Paris ) et

Par Sophie EdouardProfesseure de physique-chimie de l'académie de Paris )

Françoise Balibar est professeur de physique à l'Université Paris Diderot. Elle est née en 1941 et a réalisé une partie de ses études dans un lycée du sud de la région parisienne portant le nom de Marie Curie. Elle a intégré l'Ecole Normale Supérieure en 1960 puis soutenu une thèse d'Etat sur « la propagation des rayons X ». Elle publie en 1984, chez Interéditions, un ouvrage nommé Quantique, résultat d'un travail de dix ans, mené en commun avec le physicien Jean-Marc Lévy-Leblond. C'est vraisemblablement à cette occasion que le reportage est réalisé.

Elle poursuivra ses activités d'enseignement en physique parallèlement à la publication d'ouvrages de sciences pour les jeunes lecteurs, pour le grand public mais aussi pour un public plus averti comme avec les Œuvres choisies d'Einstein aux éditions du Seuil. Sa bibliographie comporte de nombreux ouvrages concernant Albert Einstein, la théorie de la relativité, l'histoire et l'épistémologie des sciences physiques.

Reconnue comme une spécialiste d'Einstein, elle s'intéressera à une femme de science célèbre et publiera en janvier 2007 un livre intitulé Marie Curie, Femme savante ou Sainte Vierge de la science. Elle retrace dans ce livre le parcours d'exception de cette femme de science dont l'intelligence, l'opiniâtreté et l'indépendance dérangeaient une société dominée par les hommes (voir le document Le traitement du Cancer : hommage à Marie Curie pour sa découverte du Radium).

Éclairage média

Par Fatima RahmounProfesseure de physique-chimie de l'académie de Paris ) et

Par Sophie EdouardProfesseure de physique-chimie de l'académie de Paris )

Dans ce reportage qui s'intéresse aux rapports des femmes et de la science, Françoise Balibar, femme de science française, met en avant l'enseignement dont elle parle avec beaucoup de plaisir, sans oublier toutes ses autres activités comme la recherche fondamentale en physique, l'écriture de livres de vulgarisation ou de philosophie des sciences ainsi que la mise en œuvre d'expositions scientifiques.

Dans la première partie, elle évoque sa jeunesse et exprime sa difficulté à mettre en adéquation le fait d'être femme et de faire des sciences ou plus exactement d'être une intellectuelle des sciences. Elle ne parle pas de la difficulté d'évoluer dans un monde masculin, mais d'une difficulté à produire une recherche ou un livre, c'est-à-dire autre chose que des enfants. Elle fait aussi remarquer que dans les années 60, pour ne pas effrayer les garçons, il était préférable de faire de l'anglais plutôt qu'une classe préparatoire aux grandes écoles scientifiques !

Dans la seconde partie du reportage, il est question de son « amour » de la physique, elle est rayonnante quand face caméra elle dit son plaisir à comprendre un phénomène de la physique dans son ensemble comme les différentes manifestations du phénomène de diffraction dans l'arc-en-ciel. De telles images sont rares et surtout en complète opposition avec l'image trop souvent véhiculée d'un ou d'une scientifique enfermé(e) dans son laboratoire.

La mise en scène du reportage est très sobre, ce qui permet à la parole de Françoise Balibar d'être entendue. Le passage par l'écrit pour poser les questions n'est pas sans rappeler l'école.

Puis en réponse à la question du journaliste, elle évoque le fait qu'être professeur de science, c'est aussi abandonner un certains nombre de rêves, des rêves d'argent, mais aussi plus anecdotique, abandonner le rêve d'être Marylin Monroe !

Nous sommes en 1985, et pourtant le journaliste lui parle de la difficulté d'être mère et épouse. Elle apporte à cette question une réponse tout à fait personnelle, sans animosité ni regret, avec une vision de la science en train de s'écrire complétement différente de ce que l'on peut entendre habituellement.

Dans ce reportage, on est loin du laboratoire comme dans le reportage présentant Françoise Barré-Sinoussi mais le métier de chercheur revêt des formes très différentes et la science n'est pas qu'une histoire de manipulations.

La dernière partie de ce reportage est l'occasion d'un véritable hymne au métier d'enseignant-chercheur. Elle présente sa vision tout à fait personnelle de la préparation des cours et de la compréhension d'une notion en l'associant à un sentiment de puissance, ce qui permet d'appréhender avec un œil nouveau le métier d'enseignant-chercheur en physique. En un mot, ce reportage induit que faire de la physique est un vrai luxe et un vrai plaisir.

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