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La Bataille de la Somme (1916)

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 30 juin 2006 | Date d'évènement : 1916

Les commémorations du 90e anniversaire de la bataille de la Somme sont l'occasion de revenir sur cette offensive menée en 1916, la plus meurtrière pour les troupes britanniques. Sur les lieux mêmes de la bataille, où a été érigé le mémorial de Thiepval, ou au musée de Péronne, des touristes anglais évoquent la « folie meurtrière » de cette bataille qui symbolise le sacrifice des soldats.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de l'évènement :
1916
Date de diffusion du média :
30 juin 2006
Production :
INA
Page publiée le :
05 nov. 2014
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000001693

Contexte historique

Par Fabrice Grenard

L'offensive de la Somme (juillet-novembre 1916) fait partie des tentatives alliées destinées à rompre le front adverse et libérer les territoires français de l'Est et du Nord occupés depuis 1914 par les troupes allemandes. Mais elle symbolisa, comme d'autres tentatives de ce genre (Artois en 1915, Chemin des Dames en 1917) la supériorité de la défensive sur l'offensive.

Sur le plan stratégique, l'objectif de cette offensive consistait à réaliser une brèche (« un coup de bélier ») au sein des défenses allemandes en Picardie afin de prendre le contrôle des différents nœuds de communication ennemis situés au nord de Saint-Quentin, de libérer le triangle Valenciennes-Maubeuge-Cambrai et d'obliger les Allemands à évacuer cette importante partie du territoire français qu'ils occupaient depuis 1914. Le choix s'est porté sur la Somme car c'est là que se rejoignent les lignes françaises (situées au Sud du fleuve) et britanniques (au Nord). Préparée dès décembre 1915 par le général Joffre, cette offensive conjointe franco-britannique fut dans une large mesure confiée aux Anglais du fait de l'engagement important des forces françaises au même moment à Verdun. Elle s'inscrivait dans un plan global élaboré pour attaquer les Allemands et leurs alliés sur tous les fronts au cours de l'été 1916.

L'offensive fut préparée du côté allié par une préparation minutieuse et des tirs d'artillerie intenses destinés à affaiblir le dispositif défensif adverse (le bombardement préparatoire dura six jours). Mais l'attaque lancée le 1er juillet 1916 par les unités britanniques contre les positions allemandes, notamment pour s'emparer de la ligne de crête dominant le plateau picard dans le secteur de Thiepval, fut un échec. En réalité, les Allemands avaient noté des signes annonciateurs de l'offensive (forte concentration d'hommes et d'équipement sur le front), les amenant à construire des abris souterrains bétonnés (Stollen) pour mieux encaisser le choc. Dans ces conditions, les vagues d'assaut de l'infanterie britannique se brisèrent sur les tirs allemands, provoquant des pertes considérables (58 000 soldats mis hors de combat dont 19 000 morts). Au cours des semaines suivantes, de nouvelles offensives permettront toutefois aux armées alliées de s'emparer des première et seconde lignes de tranchées allemandes. Mais le système défensif en profondeur développé du côté allemand s'avéra efficace : si en septembre les troupes britanniques et françaises réussirent lors de différentes attaques à prendre le contrôle de la troisième ligne allemande (c'est à cette occasion que furent pour la première fois engagés des chars), elles échouèrent en revanche en octobre lors de leur tentative d'assaut contre la quatrième ligne.

Alors que les intempéries de l'automne rendaient les offensives plus difficiles et que les Allemands avaient achevé une cinquième et une sixième ligne de défense, le commandement allié finit par renoncer aux opérations au début du mois de novembre 1916. Avec une douzaine de kilomètres vers l'Est et le Nord seulement, les gains territoriaux furent très limités au regard de l'attente suscitée par cette offensive du côté des états-majors. Cet échec coûta d'ailleurs sa place au général Joffre, qui fut remercié en décembre 1916 et remplacé par le général Robert Nivelle.

Cette « bataille » de la Somme, qui se définit comme une série d'assauts contre les défenses adverses, provoqua des pertes humaines sans précédent dans l'histoire de la guerre, évaluées à plus d'un million de morts, blessés et disparus au total, en à peine cinq mois (500 000 pour les Britanniques, le même chiffre pour les Allemands, 200 000 du côté français). Bien que n'occupant pas dans la mémoire collective des Français la même place que les batailles de la Marne, de Verdun ou du Chemin des Dames, la Bataille de la Somme n'en reste pas moins comme la plus grande bataille de la Première Guerre mondiale en raison des moyens engagés et des sacrifices demandés aux soldats.

Éclairage média

Par Fabrice Grenard

Le reportage est conçu pour montrer l'absurdité de l'attaque des troupes britanniques, se lançant à découvert contre des défenses allemandes bien fortifiées et qui n'avaient été que faiblement affaiblies par les bombardements des jours précédant, contrairement à ce qu'avait planifié l'état-major allié. Face aux mitrailleuses allemandes, les fantassins britanniques constituaient des cibles trop faciles et les différentes vagues tombèrent les unes après les autres, contribuant à faire du 1er juillet 1916 le jour le plus sombre de l'histoire militaire britannique avec près de 20 000 morts en une seule journée. Les témoignages recueillis par le journaliste, qu'il s'agisse de celui du guide britannique de Thiepval ou de ceux des visiteurs anglais à l'historial de Péronne, insistent tous sur cette « folie » de l'offensive de la Somme. L'anecdote soulignée par le guide britannique (les fantassins, persuadés de ne rencontrer aucune résistance du côté allemand, tenaient leur fusil pointé vers le ciel lorsqu'ils partirent à l'assaut) permet d'illustrer les erreurs et l'inconscience de l'état-major allié, trop confiant dans les bombardements précédant l'attaque, sensés détruire l'ensemble des défenses adverses.

Les images tournées à Thiepval, lieu symbolique de cette bataille de la Somme, montrant le cimetière où sont alignés des milliers de tombes, ainsi que le mémorial britannique où sont recensés les noms des soldats disparus, permettent d'insister également sur l'ampleur du sacrifice des soldats et la véritable hécatombe humaine qu'a pu constituer cette bataille. Ces images actuelles du mémorial de Thiepval et des lieux où se déroula la bataille alternent avec des images de l'époque : l'offensive de la Somme donna en effet lieu à la réalisation du premier documentaire de guerre, réalisé par Geoffroy H. Malins et John B. Mc Dowell (The Battle of Somme), diffusé en salle à Londres dès l'automne 1916. Comme le mettent en évidence les images utilisées, ce documentaire ne montrait évidemment pas des scènes de batailles mais de nombreuses scènes tournées à l'arrière. Son objectif initial était de montrer aux Britanniques une bataille dont on pensait, au départ, qu'en résulterait la victoire finale. Dans les faits ce documentaire, même s'il ne montrait pas tout de la violence de guerre, n'en eut pas moins un impact considérable sur l'opinion qui découvrait la dure condition des soldats dans les tranchées.

Le commentaire fait toutefois une erreur sur les motivations de l'attaque. Celle-ci n'apparaît pas comme une offensive destinée à soulager l'armée française attaquée au même moment à Verdun. Il s'agit bien, en réalité, d'une offensive qui avait été décidée et planifiée depuis de longs mois, avant même que les Allemands n'attaquent à Verdun, dans le cadre d'une stratégie plus globale consistant du côté allié à attaquer sur tous les fronts en 1916 pour tenter de briser les défenses allemandes et sortir d'une guerre de position qui apparaissait en réalité favorable aux Allemands dès lors qu'ils occupaient une partie du territoire français.

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