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La marche républicaine du 11 janvier 2015 contre le terrorisme

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 11 janv. 2015

Le 11 janvier 2015, 1,5 million de personnes participent à une marche républicaine à Paris contre le terrorisme et pour soutenir la liberté d’expression après les attentats qui ont visé Charlie Hebdo et le magasin Hyper Cacher. Les dirigeants de nombreux pays participent au défilé autour du président de la République française François Hollande.

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
11 janv. 2015
Production :
INA
Page publiée le :
10 févr. 2016
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000001772

Contexte historique

Par Christophe Gracieux

Les 10 et 11 janvier 2015, des rassemblements d’une ampleur exceptionnelle ont lieu dans toute la France à la suite des attaques terroristes perpétrées les jours précédents. Le 7 janvier 2015, deux terroristes djihadistes, les frères Kouachi, avaient attaqué le siège de Charlie Hebdo, à Paris, assassinant douze personnes, dont huit collaborateurs du journal, parmi lesquels les dessinateurs Charb, Cabu, Wolinski, Tignous et Honoré. De son côté, le terroriste Amedy Coulibaly avait abattu le lendemain une policière à Montrouge avant de tuer quatre personnes le 9 janvier 2015 dans le magasin Hyper Cacher de la porte de Vincennes, à Paris.

Des marches républicaines sont alors organisées dans toute la France les 10 et 11 janvier afin de rendre hommage aux dix-sept victimes des attentats mais également pour s’opposer au terrorisme et soutenir la liberté d’expression, attaquée à travers Charlie Hebdo. Le 10 janvier, 700 000 personnes défilent déjà dans plusieurs villes dont 120 000 à Toulouse. Mais c’est le lendemain, dimanche 11 janvier 2015, que les rassemblements atteignent une ampleur exceptionnelle : près de 4 millions de personnes y participent, ce qui en fait la plus grande manifestation jamais recensée en France. À Paris, la marche républicaine réunit 1,5 million de personnes, soit le plus important défilé dans la capitale depuis celui qui, le 26 août 1944, à la Libération de Paris, avait rassemblé 1 million de personnes. Le nombre de manifestants parisiens est tel que la marche doit être divisée en trois cortèges entre la place de la République et celle de la Nation.

En province, les mobilisations sont également exceptionnelles. Quelque 300 000 personnes défilent à Lyon, 140 000 à Bordeaux, 115 000 à Rennes, 110 000 à Grenoble, 100 000 à Montpellier, 65 000 à Brest et 60 000 à Clermont-Ferrand. Les villes moyennes connaissent elles aussi des rassemblements d’ampleur inédite. Ainsi, 11 000 personnes manifestent à Cognac (Charente), 7 000 à Bayeux (Calvados), 5 000 à Bar-le-Duc (Meuse) ou 3 000 à Crest (Drôme), ville de seulement 8 000 habitants.

À Paris, la marche républicaine est ouverte par les familles et les proches des dix-sept victimes des attentats. Puis suivent une cinquantaine de chefs d’État et de gouvernement étrangers venus apporter leur soutien à la France et dire leur opposition au terrorisme. Au centre de ce cortège inédit se tient le président de la République française François Hollande, encadré par la chancelière allemande Angela Merkel et le président malien Ibrahim Boubacar Keita. À côté d’eux se trouvent notamment les Premiers ministres israélien Benyamin Netanyahou, britannique David Cameron, italien Matteo Renzi, espagnol Mariano Rajoy et turc Ahmet Davutoğlu mais également le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, le roi de Jordanie Abdallah II et son épouse Rania ou le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker. Les principales personnalités politiques françaises participent également au défilé, à commencer par le Premier ministre Manuel Valls, le président du Sénat Gérard Larcher, le président de l’Assemblée nationale Claude Bartolone ou l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy.

La marche des centaines de milliers d’anonymes se déroule quant à elle dans un silence imposant, rompu seulement par moments par La Marseillaise, les slogans « Je suis Charlie » ou « On n’a pas peur » ainsi que par des salves d’applaudissements. Les manifestants brandissent de nombreux drapeaux tricolores mais surtout de multiples pancartes et banderoles en soutien de la liberté d’expression. Le mot d’ordre « Je suis Charlie » figure très souvent dessus, ainsi que différentes unes de l’hebdomadaire satirique. Le crayon, symbole des dessinateurs de Charlie Hebdo assassinés, est également omniprésent. Les forces de l’ordre présentes sont par ailleurs applaudies en signe de remerciement pour leur participation à la lutte contre les terroristes.

Éclairage média

Par Christophe Gracieux

Ce sujet fait l’ouverture du journal télévisé de vingt heures de France 2 le 11 janvier 2015. Il est consacré à la marche républicaine contre le terrorisme qui a eu lieu le jour même dans les rues de Paris, après les attentats qui ont visé Charlie Hebdo et le magasin Hyper Cacher les 7 et 9 janvier 2015. Le journaliste Claude Sempère relate cet événement en s’appuyant principalement sur des images factuelles filmées pendant le défilé mais aussi sur quelques interviews de manifestants.

Le sujet met constamment en avant la dimension historique de cette marche républicaine. Claude Sempère insiste ainsi à plusieurs reprises sur le nombre exceptionnel de manifestants. Divers plans de la foule très dense rassemblée sur la place de la République et sur les avenues environnantes le montrent également bien, de même qu’un bandeau incrusté en bas de l’écran tout au long du sujet (« Plus d’un million de personnes dans les rues de Paris »). La présence notable d’enfants est particulièrement soulignée, tant dans le commentaire que dans les images.

Le caractère exceptionnel de la marche du 11 janvier 2015 est également rendu visible par plusieurs images fortes qui concernent des officiels et des proches des victimes des attentats. La séquence d’ouverture présente ainsi le président de la République dans une posture rare, très éloignée de la solennité et de la distance habituellement conférées à la fonction : un plan rapproché montre François Hollande prenant dans ses bras et réconfortant Patrick Pelloux, médecin urgentiste et collaborateur de Charlie Hebdo, qui fut l’un des premiers à arriver sur les lieux de la tuerie. L’émotion affleure aussi lorsque Patrick Pelloux voit ses larmes essuyées par le dessinateur Luz. Parmi les autres images symboliques insérées dans le sujet figurent celles du défilé inédit de chefs d’Etat et de gouvernement étrangers. La participation de deux dirigeants de pays en conflit, le Premier ministre d’Israël, Benyamin Netanyahou, et le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, illustre le caractère historique de la marche. De même, la vue d’Ibrahim Boubacar Keita, président du Mali, pays aux prises avec le terrorisme djihadiste, aux côtés de François Hollande et de la chancelière allemande Angela Merkel, symbolise l’union contre le terrorisme.

Par-delà ces images fortes, le sujet donne un aperçu de l’« ambiance incroyable » qui règne chez les manifestants « anonymes » et illustre leurs motivations. De nombreux plans donnent à voir les slogans écrits sur des ballons, des affichettes, des pancartes ou des banderoles, en soutien de la liberté d’expression et en hommage aux victimes des attentats. Le slogan « Je suis Charlie », créé immédiatement après l’attentat contre Charlie Hebdo par un graphiste, Joachim Roncin, et abondamment relayé sur les réseaux sociaux, apparaît omniprésent. Scandé, écrit sur des pancartes, des banderoles et même des visages, ce slogan symbolise non seulement le soutien à l’hebdomadaire satirique et aux familles des victimes mais plus encore la défense de la liberté d’expression. Des crayons, emblème du dessin de presse et de la caricature, visés par l’attentat contre Charlie Hebdo, sont également brandis par des manifestants ou dessinés sur des pancartes. Les symboles républicains sont également très présents au sein de la manifestation : des drapeaux tricolores sont arborés dans la foule et dessinés sur les visages, La Marseillaise chantée, la devise « Liberté, Égalité, Fraternité » scandée et écrite sur une pancarte.

Le sujet de France 2 insiste ainsi sur l’atmosphère de communion nationale au sein de la marche. Elle est illustrée par la séquence d’un homme embrassant un CRS, image qui offre un contraste saisissant avec l’affrontement habituel entre manifestants et forces de l’ordre.

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