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L’assassinat d’Ilan Halimi par le « gang des barbares »

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 17 févr. 2006

Douze membres du « gang des barbares », soupçonnés d’avoir enlevé, séquestré et torturé Ilan Halimi, ont été arrêtés dans la nuit du 16 au 17 février 2006. Jean-Claude Marin, procureur de la République de Paris, fait le point sur l’enquête lors d’une conférence de presse. La police mène l’enquête à Bagneux.

Niveaux et disciplines

Ressources pédagogiques utilisant ce média

  • Niveaux: Lycée général et technologique - Lycée professionnel

    Racisme et antisémitisme en France

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
17 févr. 2006
Production :
INA
Page publiée le :
29 juil. 2016
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000001775

Contexte historique

Par Christophe Gracieux

En 2006, l’affaire du « gang des barbares » suscite une très vive émotion en France, tant par la violence du crime que par sa nature antisémite. Appâté par une jeune fille sur son lieu de travail à Paris, Ilan Halimi, un homme âgé de vingt-trois ans, est enlevé le 21 janvier 2006 par l’autoproclamé « gang des barbares ». Cette bande d’une vingtaine de personnes originaires de Bagneux (Hauts-de-Seine), dirigée par un dénommé Youssouf Fofana, espérait obtenir une très forte rançon en échange de la libération d’Ilan Halimi. Animés par des préjugés antisémites, ils pensaient que la famille de ce dernier, voire la communauté juive, accepterait de payer en raison de sa supposée richesse.

Ilan Halimi est ainsi séquestré et torturé pendant trois semaines dans un immeuble de la cité de la Pierre-Plate, à Bagneux. Il subit de nombreuses violences. Le 13 février 2006, il est retrouvé nu et menotté, agonisant, au bord d’une voie ferrée à Sainte-Geneviève-des-Bois, dans l’Essonne. Il meurt au cours de son transfert à l’hôpital. L’autopsie conclue à un décès provoqué par les multiples supplices qu’il a subi pendant sa séquestration : brûlures, blessures à l’arme blanche, hématomes et contusions.

Il est enterré dans un cimetière à Jérusalem, en Israël. Sur sa pierre tombale est écrit : « Ilan Jacques Halimi, torturé et assassiné en France parce qu’il était juif à l’âge de 23 ans ». Ce crime antisémite provoque en effet une vive émotion au sein de la communauté juive française. Le 23 février 2006, une cérémonie à la mémoire de la victime à la Synagogue de la Victoire à Paris à laquelle assistent le président de la République Jacques Chirac et le Premier ministre Dominique de Villepin.

Les membres du « gang des barbares » sont jugés d’avril à juillet 2009 devant la Cour d'assises des mineurs de Paris pour l’enlèvement et la séquestration d’Ilan Halimi. Le procès de Youssouf Fofana et de ses vingt-six co-accusés se déroule à huis clos, deux membres du gang étant mineurs au moment des faits. Youssouf Fofana est condamné le 11 juillet 2009 à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une peine de sûreté de vingt-deux ans, soit la peine maximale. Les autres peines prononcées vont de l’acquittement à dix-huit ans de prison ferme.

Certaines peines sont toutefois jugées inférieures aux réquisitions du parquet. La garde des Sceaux et ministre de la Justice Michèle Alliot-Marie fait alors appel du jugement. Dix-sept accusés du « gang des barbares » sont ainsi de nouveau jugés d’octobre à décembre 2010 devant la Cour d’assises des mineurs de Créteil (Val-de-Marne). Le 17 décembre 2010, les peines de sept accusés sont aggravées, tandis que celles des dix autres sont confirmées.

Éclairage média

Par Christophe Gracieux

Diffusé le 17 février 2006 dans le journal télévisé de vingt heures de France 2, ce sujet est consacré à l’enquête sur l’assassinat d’Ilan Halimi. Cette diffusion intervient quatre jours après sa mort. La nuit précédent la diffusion du sujet, une opération de police a permis l’interpellation de treize membres du « gang des barbares » : douze personnes ont été interpellées en France, principalement dans la cité du Tertre de Bagneux, dans les Hauts-de-Seine, où Ilan Halimi a été torturé, et une autre en Belgique. Le fait que cette affaire soit traitée en deuxième titre dans le journal télévisé du 17 février 2006 témoigne de l’émotion suscitée en France par ce crime. Le présent sujet est du reste suivi par un second, entièrement consacré aux réactions à cet assassinat : des commerçants et des riverains du magasin de téléphonie parisien où travaillait Ilan Halimi sont interrogés, ainsi qu’un habitant de Bagneux et la maire de la ville.

Le reportage apparaît essentiellement factuel. Il vise à donner les détails de cette affaire criminelle aux téléspectateurs. Les explications sont données de deux manières : d’une part par la voix du procureur de la République de Paris, Jean-Claude Marin, d’autre part par le journaliste de France 2 qui a réalisé le sujet, Zinedine Boudaoud. Le sujet comprend deux extraits de la conférence de presse donnée par Jean-Claude Marin à propos de l’affaire du "gang des barbares". Dans le premier, il présente aux médias la photo du chef de la bande, Youssouf Fofana. Dans le second, il explique l’organisation de cette bande. Sa conférence de presse a donc deux buts : livrer les informations sur le crime commis mais également fournir le signalement du principal responsable, alors en fuite, et par conséquent aider le travail des enquêteurs.

Le reste du sujet se compose d’images qui servent à illustrer le récit de l’affaire par le journaliste. Ce dernier la synthétise en relatant les principaux épisodes : depuis le magasin de téléphonie du boulevard Voltaire à Paris où travaillait Ilan Halimi en passant par l’appât qu’a constitué une jeune fille, l’immeuble de Bagneux où la victime a été séquestrée et torturée jusqu’à la voie ferrée de Sainte-Geneviève-des-Bois (Essonne) où son corps a été retrouvé.

Par ailleurs, le reportage montre que l’enquête est toujours en cours. La photographie de Youssouf Fofana présentée à la presse par le procureur de la République de Paris en témoigne.

Plusieurs plans donnent aussi à voir des policiers devant l’immeuble où a été détenu Ilan Halimi, en particulier des policiers scientifiques à la recherche d’indices sur les auteurs du crime.

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