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L’élection du pape François

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 13 mars 2013

Le 13 mars 2013, l’archevêque de Buenos Aires, Jorge Mario Bergoglio, est élu pape. Son élection est annoncée par une fumée blanche. Prenant le nom de François, le nouveau pape prononce sa première bénédiction urbi et orbi au balcon de la basilique Saint-Pierre de Rome.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
13 mars 2013
Production :
INA
Page publiée le :
10 juin 2016
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000001822

Contexte historique

Par Christophe Gracieux

Le 11 février 2013, le pape Benoît XVI annonce sa renonciation à partir du 28 février suivant. Âgé de quatre-vingt cinq ans, affaibli par des problèmes de santé, le souverain pontife élu pour succéder à Jean-Paul II le 19 avril 2005 déclare : « La force, ces derniers mois, m’a manqué, et m’oblige à reconnaître mon incapacité à bien gérer le ministère qui m’a été confié ». Benoît XVI n’est que le huitième pape à renoncer volontairement à sa charge, le premier depuis Grégoire XII en 1415.

115 cardinaux entrent ainsi en conclave à Rome à partir du 12 mars 2013 pour élire un nouveau pape. Ils se réunissent dans la chapelle Sixtine à Rome. Ils y sont coupés du monde de façon à garantir le secret du huis clos selon les règles fixées par la constitution apostolique Universi Dominici Gregis, adoptée en 1996. Les cardinaux ont interdiction d’utiliser le moindre moyen de communication ou même de recourir aux médias. Leur vote est secret et leurs bulletins de vote ensuite brûlés. Est élu pape celui qui recueille au moins la majorité des deux tiers des voix, sachant qu’il ne peut y avoir que deux votes par jour.

Le 13 mars 2013, à 19h05, après seulement cinq tours de scrutin, au terme du deuxième jour du conclave, une fumée blanche sortant de la cheminée de la chapelle Sixtine annonce l’élection du nouveau pape. C’est Jorge Mario Bergoglio, archevêque de Buenos Aires âgé de 76 ans, qui a été élu. Il prend le nom inédit de François en hommage à François d’Assise, religieux italien du XIIIe siècle, fondateur de l’ordre des Franciscains qui avait consacré sa vie aux pauvres.

L’élection de Jorge Mario Bergoglio, 266e pape de l’Église catholique romaine, est historique à plusieurs titres. Cet Argentin est en effet le premier pape non-européen depuis le Syrien Grégoire III en 731. Le nouveau souverain pontife y fait d’ailleurs référence dans sa première déclaration prononcée au balcon central de la basilique Saint-Pierre dès le soir de son élection : « Comme vous le savez, pendant le conclave, on choisit l’évêque de Rome. On dirait que mes frères cardinaux sont allés le prendre presque au bout du monde. » François est également le premier pape originaire du continent américain, à une époque où quatre catholiques sur dix dans le monde sont latino-américains. C’est également le premier pape membre de la Compagnie de Jésus, ordre fondé par Ignace de Loyola au XVIe siècle.

Né le 17 décembre 1936 à Buenos Aires dans une famille d’immigrés italiens, Jorge Mario Bergoglio est ordonné prêtre en 1969 avant de devenir provincial des jésuites d’Argentine en 1973. Il est ensuite nommé par le pape Jean-Paul II successivement évêque auxiliaire de Buenos Aires en 1992, archevêque de Buenos Aires en 1998 et primat d’Argentine en 2001. Menant une vie discrète, il se préoccupe particulièrement du sort des déshérités. Il parcourt régulièrement les paroisses les plus défavorisées, les bidonvilles et les prisons. Lors du conclave de 2005, il aurait été le cardinal à recueillir le plus grand nombre de votes derrière Joseph Ratzinger, devenu pape sous le nom de Benoît XVI.

Le pontificat de François, inauguré par une messe le 19 mars 2013 sur la place Saint-Pierre, est aussitôt placé sous le signe de la simplicité et de l’attention prêtée aux plus déshérités. Le nouveau souverain pontife affirme ainsi sa volonté d’une une « Église pauvre pour les pauvres ».

Éclairage média

Par Christophe Gracieux

Ouvrant le journal télévisé de France 3 Soir 3 le 13 mars 2013, ce sujet est consacré à l’annonce de l’élection du pape François qui a eu lieu quelques heures auparavant. Il comprend deux parties. La première, entièrement composée d’images factuelles non commentées, donne à voir la première bénédiction du nouveau pontife au balcon de la basilique Saint-Pierre. La deuxième présente une rétrospective de l’annonce de l’élection et des premiers moments de François devant la foule réunie place Saint-Pierre.

Ce sujet montre que l’annonce d’un nouveau pape est extrêmement codifiée. Elle comporte trois grandes étapes qui sont toutes présentées dans le reportage. Dans un premier temps, un signe rituel indique aux fidèles réunis place Saint-Pierre qu’un pape a été élu : l’émission d’une fumée blanche. De fait, au cours d’un conclave, lorsqu’un vote ne permet pas de désigner un pape, les bulletins des cardinaux sont brûlés dans un poêle installé dans la chapelle Sixtine. À l’inverse, lorsqu’au moins deux tiers des cardinaux sont parvenus à choisir l’un d’entre eux, la fumée devient blanche car la paille qui alimente le poêle est mouillée. Le premier plan du sujet montre ainsi la fumée noire devenant blanche, signe de l’élection d’un pape dont on ne connaît cependant encore ni l’identité ni le prénom qu’il s’est choisi pour son pontificat. Les cloches de la basilique Saint-Pierre se mettent également à sonner pour annoncer cette élection à la ville et au monde, urbi et orbi.

Dans un second temps l’élection est officiellement confirmée et le nom du nouvel élu révélé. Le doyen des cardinaux-diacres, le cardinal français Jean-Louis Tauran, lance depuis le balcon central de la basilique Saint-Pierre la formule latine « Habemus papam », qui signifie « Nous avons un pape ». Puis il révèle l’identité du nouveau pontife, le cardinal Jorge Mario Bergoglio, et le nom inédit de règne qu’il a choisi, François.

L’apparition du pape au balcon central de la basilique Saint-Pierre constitue la troisième et dernière étape du rituel de l’annonce d’un nouveau souverain pontife. Celui-ci se présente aux fidèles puis adresse sa première bénédiction urbi et orbi, « à la ville de Rome et à l’univers ». La foule salue ensuite le nouvel élu par des applaudissements et des vivats.

Par-delà cette ritualisation, plusieurs éléments dans le reportage attestent d’un changement de style avec le pape François. Il manifeste d’abord un dépouillement vestimentaire : il se présente à la foule avec une simple soutane blanche et une croix. Sa proximité avec les fidèles apparaît également frappante. Ses premiers mots, improvisés en italien, comportent même une note d’humour en référence à l’élection inédite d’un pape d’Amérique latine : « On dirait que mes frères cardinaux sont allés le (l’évêque de Rome) prendre presque au bout du monde. ». Enfin, dans un geste inédit, il appelle la foule présente place Saint-Pierre à prier pour lui. Deux plans rapprochés montrent ainsi le pape François s’inclinant et priant puis les fidèles priant à leur tour.

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