Vidéo
Proposé par Institut national de l’audiovisuel
Date de diffusion : 22 janv. 2016
Une journaliste est interviewée sur la disponibilité des pièces détachées. Elle y répond point par point et donne des chiffres importants sur la consommation.
Niveaux et disciplines
Ressources pédagogiques utilisant ce média
Niveaux: Cycle 3
Un quotidien responsable pour l'environnement
Informations et crédits
- Type de ressource :
- Forme :
- Collection :
- Date de diffusion du média :
- 22 janv. 2016
- Production :
- INA
- Page publiée le :
- 18 févr. 2017
- Modifiée le :
- 29 juin 2023
- Référence :
- 00000001843
Contexte historique
Éclairage média
Suite à un reportage exposant l’organisation d’une entreprise fabricant des pièces détachées, la journaliste introduit le reportage en posant le cadre : la loi Consommation oblige depuis peu les fabricants à informer les consommateurs sur la disponibilité ou non des pièces détachées. Cette loi Consommation du 17 mars 2014 redonne du pouvoir aux consommateurs. Les mesures de la loi mettent en œuvre des avancées qui concernent les Français dans leur quotidien. Cependant, un paradoxe émerge : le décret d’application associé à cette loi ne rend pas obligatoire l’affichage de cette disponibilité. Le consommateur est donc désinformé.
L'entrée en vigueur des mesures concernant les pièces détachées a été l'occasion pour certains médias de ressortir la fameuse polémique sur l'obsolescence programmée. Certaines pièces meurent, s'usant parfois plus vite que d'autres, sont parfois difficiles à retrouver et à changer, rendant nos appareils inutilisables. Certaines associations de consommateurs assurent que des fabricants concevraient ces pièces volontairement pour qu'elles lâchent facilement. En effet, il faut considérer l'évolution des usages et le prix d'achat d'un appareil. Peut-on espérer qu'un lave-linge à bas coût, acheté quelques poignées d'euros, tienne aussi longtemps qu'un modèle vendu le double ? Ce décret n’est en aucun cas une assurance de durabilité.
Dans un premier temps, il faudrait que le consommateur soit clairement informé, comme le prévoit la loi. Il faudrait ensuite qu'il prenne en considération ce critère dans son choix (en plus du prix, de l'étiquette énergie, des fonctionnalités qu'il souhaite trouver sur l'appareil...). Quelques consommateurs à la conscience écologique en tiendront peut-être compte, mais il paraît peu probable que cette préoccupation se généralise, d'autant que le prix demeure un critère de choix important. Un consommateur qui s'oriente vers un produit à petit prix pour des raisons budgétaires pourra-t-il payer un peu plus cher pour choisir un appareil dont les pièces de rechange seront disponibles plus longtemps ? Enfin, le prix des pièces et de la main-d'œuvre représente aussi un frein important à la réparation, sans compter les difficultés que cette réparation peut engendrer (trouver le bon réparateur, le faire venir à domicile ou déplacer l'appareil en panne...). Souvent, la tentation de simplement remplacer un appareil est grande. D'ailleurs, ce paradoxe existe dans le domaine du gros électroménager, mais on peut sans doute l'appliquer à d'autres biens de consommation : les prix de vente moyens ne cessent de baisser, tandis que les réparations coûtent de plus en plus cher. Ce critère important est également invoqué dans une étude de l'ADEME (juillet 2014) consacrée à la réparation : "dans un quart des cas (25%) où une personne a décidé de remplacer un produit en panne plutôt que de le faire réparer, c'était parce que le coût de la réparation dépassait celui du neuf."
Ce décret laisse donc sceptiques de nombreuses associations de consommateurs. Il y a peu d'espoir de voir les consommateurs prendre l'habitude de faire réparer leurs appareils plutôt que d'en changer. Mais au moins a-t-il le mérite d'essayer de les informer au mieux. Au final, ce n'est peut-être pas la loi qui doit faire un pas vers une consommation responsable, mais le consommateur, en prenant conscience du fait, notamment, que lorsqu'un appareil est proposé à un prix plancher, il y a des chances pour qu'il soit composé de pièces sans doute moins durables. Encore faut-il aussi avoir les moyens de choisir en conséquence.
L’objectif de cette séquence est donc double : à la fois informer les consommateurs sur leurs droits mais aussi engager chacun à une consommation responsable : réparer, louer, faire réparer au lieu de jeter.