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Les attentats de Paris du 13 novembre 2015

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 14 nov. 2015

Des attentats simultanés ont frappé Paris et Saint-Denis le 13 novembre 2015. Des attaques ont visé les abords du Stade de France puis des restaurants et des bars parisiens. Une attaque a également eu lieu au Bataclan, pendant un concert. Les secours et la police sont intervenus mais le bilan des victimes est extrêmement lourd.

Niveaux et disciplines

Ressources pédagogiques utilisant ce média

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
14 nov. 2015
Production :
INA
Page publiée le :
30 nov. 2017
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000001851

Contexte historique

Par Christophe Gracieux

Le 13 novembre 2015, la France subit sa plus grande attaque terroriste depuis 1945 : plusieurs attaques simultanées menées par un commando de djihadistes frappent Paris et Saint-Denis.

Plus tôt dans l'année, entre le 7 au 9 janvier, le pays avait déjà été plongé dans l'effroi par les attentats contre Charlie Hebdo (voir Attentat contre le journal Charlie Hebdo) et le supermarché Hyper Cacher (voir Double prise d'otages terroriste dans le magasin Hyper Cacher à Paris et à Dammartin-en-Goële) qui avaient fait dix-sept victimes.

Le vendredi soir 13 novembre 2015, un premier attentat a lieu aux abords du stade de France, pendant le match de football amical France-Allemagne. À partir de 21h20, trois terroristes font sauter leurs ceintures d'explosifs, tuant un homme et en blessant grièvement une dizaine d'autres. Puis vers 21h25 un deuxième groupe commet une attaque dans les rues des dixième et onzième arrondissements de Paris : trois terroristes tirent sur des personnes qui se trouvent aux terrasses de bars et de restaurants, faisant trente-neuf morts.

Peu après 21h45, un troisième commando fait irruption dans la salle de spectacle du Bataclan, dans lequel 1 500 spectateurs assistent au concert du groupe de rock américain Eagles of Death Metal. Les trois djihadistes tirent froidement sur les spectateurs pendant une vingtaine de minutes. Le carnage fait 90 morts et plusieurs dizaines de blessés. Après qu’un terroriste a été abattu par un policier, les deux autres se retranchent au premier étage du Bataclan avec une vingtaine d’otages. La brigade de recherche et d’intervention (BRI) parvient finalement à lancer un assaut vers 0h20, tuant les deux terroristes.

Le bilan de ces attaques est extrêmement lourd : 130 personnes ont été tuées et 413 blessées. Ces attentats constituent ainsi de très loin les plus meurtriers en France depuis la Seconde Guerre mondiale et les deuxièmes en Europe occidentale après ceux de Madrid en mars 2004 lors desquels 191 personnes avaient péri (voir Attentats islamistes à Madrid le 11 mars 2004).

Dès le 14 novembre 2015, ces attentats sont revendiqués par l’État islamique (EI) qui annonce avoir pris pour cible la capitale des abominations et de la perversion, celle qui porte la bannière de la croix en Europe. Pour la première fois, la France a subi des attentats simultanés minutieusement préparés et exécutés par des kamikazes, pour la plupart Français. Ces attaques d’une coordination inédite marquent le passage à un terrorisme de masse sur le sol français : ce sont des anonymes qui ont été visés dans leurs activités de loisirs.

Ce carnage aveugle plonge le pays dans la sidération et l'effroi. Dès le soir même des attentats, le président de la République François Hollande décrète l'état d'urgence sur tout le territoire français et le rétablissement du contrôle aux frontières. Les terroristes en fuite sont également traqués. Le 18 novembre 2015, le RAID donne l'assaut contre un appartement à Saint-Denis : le commanditaire des attentats, Abdelhamid Abaaoud, Belge ayant rejoint les rangs de l'EI en 2013 en Syrie, et deux complices, sont tués. Le seul survivant des commandos des attentats de Paris, Salah Abdeslam, Franco-Belge, est arrêté en mars 2016 à Molenbeek, dans la banlieue de Bruxelles par la police belge après une traque de plusieurs mois. Ayant conduit les terroristes au Stade de France et au Bataclan le 13 novembre 2015, il est incarcéré et placé à l’isolement à la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis. 

À partir du 8 septembre 2021, dans le cadre d’un procès sur les responsables des attentats du 13 novembre 2015, Salah Abdeslam est jugé par la cour d’assises spéciale de Paris, notamment pour meurtres, tentatives de meurtres et séquestration, en bande organisée et en relation avec une entreprise terroriste. Dix-neuf autres personnes sont également jugées, dont six par défaut, cinq étant présumées mortes et une dernière étant emprisonnée en Turquie. Ce procès apparaît hors normes. Entièrement filmé, il est organisé dans une salle temporaire du Palais de Justice de Paris construite spécialement pour accueillir les 1 700 parties civiles et les 300 avocats.

 Après le 13 novembre 2015, la France a encore été régulièrement frappée par le terrorisme djihadiste. Le 14 juillet 2016, un terroriste a ainsi tué 86 personnes à Nice en les fauchant avec un camion (voir Attentat sur la Promenade des Anglais). Le 26 juillet suivant, un prêtre catholique, le père Hamel, a été assassiné dans son église de Saint-Étienne-du-Rouvray (voir Attentat dans l'église de Saint-Etienne-du-Rouvray). Les forces de l’ordre ont également été la cible des djihadistes : le 13 juin 2016 un couple de policiers a été assassiné à son domicile de Magnanville (Yvelines) ; le 20 avril 2017 un autre policier, Xavier Jugelé, a été tué sur les Champs-Élysées ; à Paris, le 3 octobre 2019, au sein même de la préfecture de police de Paris, trois policiers et un agent administratif ont été assassinés par un employé radicalisé.

Même si l’EI n’est plus apparue en mesure à partir de 2017 de commanditer de nouvelles attaques de masse, plusieurs attentats ont encore régulièrement été perpétrés en France par des terroristes se revendiquant de l’idéologie djihadiste. Le 23 mars 2018, un délinquant radicalisé a ainsi tiré sur des CRS avant de tuer trois personnes dans un supermarché à Trèbes (Aude), et un gendarme, Arnaud Beltrame. Le 11 décembre 2018, un autre djihadiste a mené une attaque contre le marché de Noël de Strasbourg, tuant cinq personnes (voir Attaque terroriste contre le marché de Noël de Strasbourg). 

Le 16 octobre 2020, Samuel Paty, professeur d’histoire-géographie, a quant à lui été décapité à la sortie de son collège de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) par un islamiste tchétchène, pour avoir montré dans un cours deux caricatures de Mahomet. L’assassinat de ce héros tranquille, selon les mots du président de la République, Emmanuel Macron, lors d’un hommage national rendu le 21 octobre 2020 dans la cour de la Sorbonne, a suscité une vague nationale d’émotion. Quelques jours après, le 29 octobre 2020, une attaque terroriste, perpétrée au couteau par un terroriste tunisien, au sein de la basilique catholique Notre-Dame-de-l’Assomption, à Nice, a encore coûté la vie à trois fidèles.

Éclairage média

Par Christophe Gracieux

Ce sujet a été diffusé dans le journal télévisé de vingt heures de France 2 le 14 novembre 2015, moins de vingt-quatre heures après les attentats qui ont ensanglanté Paris et Saint-Denis. Ces événements tragiques ont alors fait l'objet d'une couverture médiatique exceptionnelle, témoignant de l'ampleur du traumatisme en France. Dès le soir des attentats, les chaînes de télévision ont bouleversé leurs grilles de programmes. France 2 a ainsi proposé une édition spéciale, non seulement pour faire le récit des premières attaques mais également pour suivre en direct la situation. Ensuite pendant une semaine entière, du 14 au 20 novembre 2015, l'ensemble des journaux télévisés de France 2, comme ceux des autres chaînes, ont été transformés en longues éditions spéciales dédiées aux attentats et à leurs suites. Le journal télévisé de vingt heures de France 2 du 14 novembre 2015 est donc lui aussi entièrement consacré aux attentats de la veille. Il se constitue de reportages, d'entretiens avec des invités en plateau et de duplex avec des journalistes depuis les lieux des attaques.

Le long reportage qui ouvre cette édition spéciale retrace le déroulement des attaques simultanées qui ont été perpétrées la veille au soir à Saint-Denis et Paris par des terroristes islamistes. La journaliste Stéphanie Perez se contente de raconter les événements, sans les contextualiser ni les analyser. Elle s'appuie pour cela sur des sources très variées : des images factuelles filmées par des équipes de France 2, des images amateurs tournées par des témoins directs des attaques, des interviews, une capture d'écran de messages Twitter et une photographie.

Ce sujet purement factuel prend la forme d'un récit chronologique des différentes attaques du 13 novembre 2015, depuis celle du Stade de France jusqu'à l'assaut du RAID au Bataclan. Seule la brève séquence introductive se place hors de la chronologie. Elle offre un résumé de la soirée tragique par différents plans : des secouristes soignant des blessés, d'autres couvrant une victime à terre, un homme couvert de sang qui téléphone, des membres des forces de l'ordre armés et positionnés devant le Bataclan.

Afin de faire comprendre à la fois l'enchaînement et la simultanéité des attentats de la veille, le sujet fournit des indications précises aux téléspectateurs. Il livre d'abord la chronologie des différentes attaques : leurs heures sont indiquées sur l'écran ou évoquées dans le commentaire, depuis les explosions au Stade de France qui ont eu lieu vers 21h20 jusqu'à l'assaut du RAID sur le Bataclan qui a été lancé à 0h20. Il donne également des indications géographiques sur les lieux exacts des attaques en recourant à plusieurs reprises à Google Earth. Les images extraites de ce logiciel permettent de retracer l'itinéraire des terroristes, du stade de France au Bataclan en passant par les rues des dixième et onzième arrondissements de Paris.

Le sujet comprend par ailleurs de nombreuses images amateurs filmées par des témoins directs. Elles n'ont pas la même qualité que des plans tournés par des cameramen professionnels, comme en témoignent les tremblements ou l'imperfection des zooms. Mais ces vidéos permettent d'offrir un récit continu des événements et offrent un témoignage direct des attentats. Elles montrent ainsi les victimes aux terrasses des bars "Le Carillon" et "La Belle Equipe" immédiatement après les fusillades. Une vidéo filmée en caméra embarquée par un chauffeur de VTC donne aussi à entendre les tirs des terroristes. D'autres images tournées depuis un appartement du boulevard Voltaire donnant sur le Bataclan font quant à elles entendre les détonations à l'intérieur de la salle de spectacle au moment de l'assaut du RAID contre les djihadistes.

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