Hommage aux FNFL et aux soldats antillais

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 1944 | Date d'évènement : 1944

Ce reportage est une mise en images d'un discours prononcé par Charles Luguet, attaché de l'air, lors d'une inspection de soldats français (marins, fusiliers marins et soldats antillais) réunis sur une base d'entraînement américaine.

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Les Actualités françaises
Date de l'évènement :
1944
Date de diffusion du média :
1944
Production :
INA
Page publiée le :
30 nov. 2017
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000001876

Contexte historique

Par Emeline VanthuyneProfesseure agrégée d'histoire )

Dans son discours, le colonel Luguet (qui reçoit ses étoiles de général le 25 septembre 1943)  fait allusion au sabordage de la moitié de la flotte française stationnée à Toulon du 27 novembre 1942. Cet acte de refus de participer à la lutte armée aux côtés des Alliés a accéléré la crise du régime de Vichy et les ralliements militaires vers la France Combattante, notamment de la part des marins dont les navires étaient en refonte aux Etats-Unis.

Il rend hommage aux Forces Navales de la France Libre (FNFL) dont la constitution,  à partir de juillet 1940, s'est révélée plus difficile que prévu, de nombreux marins restant fidèles au régime de Vichy et nourrissant une anglophobie renforcée par l'attaque britannique de Mers-El-Kébir du 3 juillet 1940 (voir Mers El-Kébir : la flotte française attaquée par la Royal Navy). Les FNFL comptent 7 000 hommes en août 1943, principalement constitués d'engagés volontaires : civils trop jeunes pour s'engager dans les autres armes, marins de commerce ou gradés de la marine nationale. Les FNFL ont notamment participé aux convoyages de navire, à la bataille de l'Atlantique et au Débarquement, et ont subi des pertes élevées : près de 2 000 tués, pour la plupart en opérations.

Ce discours est également l'occasion pour le colonel Luguet de rendre hommage aux soldats antillais ayant choisi de s'évader pour rejoindre les Forces françaises libres, en passant par les Antilles anglaises.

La principale vague d'engagements de volontaires antillais a lieu dans les années 1942-43 sous l'effet conjugué de la propagande menée par l'envoyé du général de Gaulle dans les îles anglaises (Jean Massip), du discrédit du régime de Vichy (incarné par la politique autoritaire de l'Amiral Robert) et du blocus partiel américain depuis sa rupture diplomatique avec Vichy (avril 1942). Le ralliement de la Guyane en mars 1943, celui de la Martinique en juin et de la Guadeloupe en juillet, accélèrent encore le mouvement : 4500 évadés sont alors regroupés sur l'île de la Dominique. 1500 seront acheminés aux Etats-Unis au camp d'entraînement de Fort Dix avant de se rendre en Afrique du Nord et de participer à la campagne d'Italie puis à la libération du territoire, notamment lors du débarquement de Provence et dans les combats dans les Vosges et en Alsace. En mars 1944, « le bataillon de marche des Antilles n°5 » traverse à son tour l'Atlantique  et participe notamment à la libération de la poche de Royan au printemps 1945. Au total, 2500 soldats antillais seront engagés dans les combats pour la libération du territoire.

Éclairage média

Par Emeline VanthuyneProfesseure agrégée d'histoire )

Le Comité France Forever, créé dès l'été 1940 à l'initiative d'un groupe de Français installés aux Etats-Unis et animé par l'industriel Eugène Houdry, entend promouvoir l'image de la France Libre auprès de la société américaine. Présents dans 56 villes, il regroupe environ 13 500 adhérents. Sous l'impulsion du physiologiste Henri Laugier qui préside le comité à partir de mai 1942, un véritable travail de propagande gaulliste est opéré à travers la publication de brochures, d'ouvrages et d'articles de presse, à la radio ou au cinéma. Si les effectifs du comité stagnent, l'opinion publique américaine manifeste, contrairement à ses dirigeants, une sympathie grandissante pour les actions de la France Libre.

Ce film commandé par le Comité France Forever s'adresse prioritairement à la communauté française et aux francophiles installés aux Etats-Unis. Au début et à la fin du sujet, on aperçoit des unes du journal de la communauté française à New-York, France-Amérique, annonçant la présence de troupes françaises s'entraînant aux Etats-Unis (octobre 1942) puis débarquant en Corse (septembre 1943).

Le discours du colonel Luguet, attaché de l'air, retranscrit par la voix off, permet une mise en images valorisant les actions des Forces Françaises Libres à travers le monde, grâce à un montage d'archives disparates, mêlant, sur fond de musique militaire, des plans tournés au camp d'entraînement américain de Fort Dix et des images d'archives (sabordage de la flotte de Toulon, entraînement du groupe Normandie-Niemen sur le front est). Il est produit par l'Office Français d'Information Cinématographique, vecteur d'information et de propagande de la France Combattante, indépendant des sources d'informations alliées.

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