La place des femmes au sein des Forces Françaises Libres

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 1944

Ce film, intitulé Filles de France, met à l'honneur l'engagement des femmes au sein des Forces Aériennes de la France Libre, depuis leur centre de formation en Afrique du Nord jusqu'à leur orientation vers des tâches dont beaucoup demeurent « féminines » (secrétariat, interprétariat, service de santé).

Niveaux et disciplines

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Les Actualités françaises
Date de diffusion du média :
1944
Production :
INA
Page publiée le :
30 nov. 2017
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000001878

Contexte historique

Par Emeline VanthuyneProfesseure agrégée d'histoire )

À ses débuts, la France libre a dû faire face à une demande d'engagements féminins non anticipés. C'est en novembre 1940 qu'est mise en place une première unité, le Corps des volontaires françaises (CVF), intégrée aux Forces françaises libres en 1941. Il s'agit avant tout pour les femmes de remplacer les hommes partis combattre dans la réalisation de tâches auxiliaires (secrétariat, transport).

De manière similaire à ce qu'on constate chez les Français libres, le nombre de volontaires féminines croît ensuite considérablement après le ralliement de territoires de l'empire et le débarquement allié en Afrique du Nord. En avril 1944, la création des  Auxiliaires féminines de l'Armée de terre (AFAT) permet d'unifier les différents Corps féminins créés depuis 1940 : près de 5 000 femmes sont alors intégrées au sein de toutes les armes. Leur effectif est estimé à 14 000 soldates en septembre 1945.

Le Corps féminin des transmissions (CFT), auquel cet extrait rend hommage, fut créé en décembre 1942 dans le cadre de la recomposition de l'armée française, par le colonel Merlin (dont le patronyme sera à l'origine de leur surnom de « merlinettes »). En mars 1944, il se compose de 2 000 femmes dans l'armée de terre et de 400 dans l'armée de l'Air. Les « merlinettes » sont formées à l'école du CFT dirigée par le commandant Alla Dumesnil, qui apparaît dans ce film. Cette dernière, engagée dès les débuts de la France libre, est en charge des formations féminines pour l'armée de l'air depuis avril 1941.

La présence de Joséphine Baker dans ce reportage permet de rappeler son engagement au service de la France libre : la chanteuse américaine, naturalisée française depuis 1937, travaille pour les services de renseignements de la France libre. Vivant à Marrakech, elle entreprend au printemps 1943 une tournée en Afrique du Nord et obtient officiellement le grade de sous-lieutenant au sein du Corps féminin des transmissions, engagée dans l'armée de l'Air. Son activité au sein de la France libre ne sera révélée qu'en 1949 et ce n'est qu'en 1961 qu'elle recevra la Légion d'honneur et la croix de guerre.

Éclairage média

Par Emeline VanthuyneProfesseure agrégée d'histoire )

Ce film de l'Office français d'information cinématographique (OFIC) a été diffusé afin de promouvoir la mobilisation des femmes volontaires au service de la France combattante : le film se termine d'ailleurs par un appel à la mobilisation des filles et femmes de France. La présence du général Bouscat qui vient passer les troupes en revue permet d'insister sur l'intégration de ce corps féminin au sein de l'armée, en vue de la Libération.

À travers ce reportage et l'affiche visible au début de l'extrait, on remarque qu'avec l'intégration de ces femmes volontaires à l'armée, les stéréotypes genrés demeurent : malgré l'uniforme, les femmes du Corps féminin des transmissions, surnommées les « Merlinettes » affichent leur élégance. Le texte du commentaire de la voix off, lu par une femme, souligne l'intérêt de la qualité de la formation reçue (compétences nouvelles acquises par les femme « au service de leur époux » ; futur mariage possible entre ces « filles de France » et les pilotes de l'armée de l'air). C'est donc le rôle social des femmes qui est mis en avant, tout comme leur féminité et leur coquetterie (« Pour être soldate, on n'en est pas moins femme ! »).

Contrairement à ce que peuvent suggérer les premières images, ces femmes volontaires resteront au sol, employées à des tâches auxiliaires visant à assister les hommes au combat et cantonnées au rôle social qui leur est alors assigné : assistance médicale, transports, transmissions.

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