La nouvelle armée française dans la campagne d'Italie

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 01 oct. 1944 | Date d'évènement : 01 oct. 1944

Après la victorieuse campagne de Tunisie, la nouvelle armée française, réarmée et réunifiée depuis août 1943 par la fusion de l'armée d'Afrique et des Forces Françaises Libres, s'illustre aux côtés des Alliés au cours des combats acharnés de la campagne d'Italie.

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Les Actualités françaises
Date de l'évènement :
01 oct. 1944
Date de diffusion du média :
01 oct. 1944
Production :
INA
Page publiée le :
30 nov. 2017
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000001883

Contexte historique

Par Emeline VanthuyneProfesseure agrégée d'histoire )

Après la victorieuse campagne de Tunisie (voir La campagne de Tunisie et la libération de Tunis), les Alliés nourrissent des espoirs de progression rapide en Italie, renforcés par les conditions du débarquement en Sicile (10 juillet 1943) et l'armistice signé par l'Italie. La résistance des troupes allemandes repliées au nord de la ligne Gustav (du golfe de Gaète à l'Adriatique), le climat rigoureux et le relief très accidenté des Apennins viennent toutefois compliquer la situation.

Pendant la campagne d'Italie, l'armée française, réarmée (suite aux accords d'Anfa) et réunifiée (après la fusion des Forces Françaises Libres et de l'armée d'Afrique) est incorporée au sein de la 5ème armée américaine du général Clark. Le général Juin prend alors la tête de ce qui deviendra officiellement en janvier 1944 le Corps Expéditionnaires français (CEF). Celui-ci se compose principalement de la 2e division d'infanterie marocaine (2e DIM) et du 3e groupe de tabors marocains qui débarquent en novembre 1943, rejoints par la 3e division d'infanterie algérienne (3e DIA) et du 4e groupe de tabors marocains (3e et 4e GTM) le mois suivant. La  4e division marocaine de montagne arrive en janvier 1944 et la 1ère division de marche d'infanterie (ex-1ère division française libre (1ère DFL) et du 1er GTM au mois d'avril. Au total, plus de 110 000 Français ont combattu en Italie, s'illustrant dès le mois de décembre 1943 dans la conquête du Pantano et de la Mainarde puis du Belvédère en janvier 1944. Les pertes françaises en Italie s'élevèrent à plus de 30 000 tués, disparus et blessés.

Les exploits militaires de la nouvelle armée française et la manoeuvre établie par le général Juin pour enfoncer la ligne Gustav ont vivement impressionnés les alliés anglo-saxons. A partir du 11 mai 1944, le CEF aide la percée de la ligne Gustav depuis le Garigliano, ouvrant la voie vers Rome. Après la prise de Rome (4 juin 1944) , le CEF poursuit vers la Toscane (libération de Sienne le 3 juillet) mais ses quatre divisions sont progressivement retirées du front italien en vue du prochain débarquement en Provence (15 août 1944). Ils intègrent alors l'armée B (future 1ère armée française) commandée par le général de Lattre de Tassigny.

Malgré une vive résistance allemande le long de la Ligne gothique au nord de l'Arno, la vaste offensive alliée lancée en avril 1945, le soutien de la résistance italienne et l'intervention de Français (qui progressent du Val d'Aoste à Vintimille), permettent la libération complète de la péninsule italienne. La capitulation italienne a lieu le 29 avril 1945 et prend effet le 2 mai.

Éclairage média

Par Emeline VanthuyneProfesseure agrégée d'histoire )

Cet extrait est tiré d'un documentaire produit par l'Office Français d'Information cinématographique (OFIC), organe de propagande et d'informations indépendant de la France Combattante chargé d'alimenter les magazines d'actualités diffusés dans les territoires ralliés (magazine Ici La France) ou produit par les Alliés (Le Monde Libre).

Ce film revient sur le quotidien des soldats français pendant la campagne d'Italie. Les plans filmés sur place sont entrecoupés de cartes présentant de façon assez pédagogique le trajet emprunté par le Corps expéditionnaire français à l'ouest de Cassino.

On retrouve ici des scènes habituellement présentes dans les reportages de l'OFIC : les hommes au combat, la fraternité d'armes entre les Français et leurs alliés, une levée de drapeaux, l'accueil enthousiaste de la population dans les villes libérées. La caméra filme également des scènes plus cocasses : un soldat nord-africain marchant pieds nus dans la neige, une messe en plein air devant une assemblée de catholiques mais aussi de soldats coloniaux musulmans qui assistent à l'office alors que leurs camarades communient ; la présence de femmes engagées dans les services de transports et de santé (qui apparaissent à l'image en train de tricoter...).

Le commentaire est écrit et lu par le comédien Jean-Pierre Aumont, qui, exilé aux Etats-Unis puis engagé au sein des Forces Françaises Libres, a participé à la campagne d'Italie. Il fut l'aide de camp du général Diego Brosset, commandant de la 1ère division de marche d'infanterie (ex-1ère division française libre - 1ère DFL). Dans son commentaire, il met en avant le courage du Corps Expéditionnaire Français mais aussi le patrimoine culturel et historique des villes italiennes libérées. Son évocation, amusée, des occupations plus frivoles des soldats en permission à Naples tranche avec celle des cadavres de soldats allemands en état de putréfaction. Il introduit enfin un commentaire assez acerbe à propos de l'accueil de la population romaine victime d'amnésie collective à propos du régime fasciste et du Duce.

L'extrait s'achève symboliquement sur la manifestation d'un geste d'amitié entre le général Juin, à la tête du CEF, et du général Clark commandant la 5e armée américaine au sein de laquelle les forces françaises étaient incorporées. Il s'agit ici d'insister auprès de l'opinion publique sur la reconnaissance témoignée par les Alliés envers l'armée de la France Combattante et le général Juin (« Il liberatore ») dont l'action fut décisive dans la reprise de Rome.

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