Progressant dans les Ardennes, les Alliés découvrent les massacres de Malmedy

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 02 févr. 1945

Au cœur de l’hiver 1944-1945, dans des conditions difficiles liées à la neige, les troupes alliées affrontent la tentative de contre-offensive allemande opérée dans les Ardennes. En repoussant les troupes ennemies, les Alliés découvrent les exactions menées dans le secteur de Malmedy (massacre de civils et exécution de soldats américains prisonniers).

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Les Actualités françaises
Date de diffusion du média :
02 févr. 1945
Production :
INA
Page publiée le :
18 oct. 2018
Modifiée le :
18 janv. 2024
Référence :
00000001901

Contexte historique

Par Fabrice Grenard

Le 16 décembre 1944, sur un front d’une centaine de kilomètres, 13 divisions d’infanterie et 7 divisions blindées allemandes tentent une contre-offensive à travers les Ardennes belges et luxembourgeoises. Cette attaque a été planifiée par Hitler, contre l’avis de son état-major qui considérait qu’une telle entreprise risquait de gaspiller des réserves pourtant indispensables en prévision des prochains combats sur le sol allemand. L’objectif du Führer est de foncer vers Anvers pour reprendre le contrôle d’un port vital pour les Alliés. Il s’agit également de créer une brèche au sein des lignes alliées afin de diviser leurs troupes et de perturber leur logistique. Hitler croit pouvoir réaliser à nouveau le « coup de faucille » qui avait brisé les armées françaises et britanniques en mai 1940. Persuadé de pouvoir encore renverser le cours de la guerre à l’Ouest, il pourra ensuite engager toutes ses forces à l’Est contre l’Armée rouge.           

L’effet de surprise ainsi que le mauvais temps qui empêche l’intervention de l’aviation alliée permettent aux Allemands de percer en plusieurs endroits. Mais les troupes alliées assiégées dans certaines villes comme Saint-Vith ou Bastogne s’accrochent, en dépit de leurs maigres effectifs. Cette résistance empêche les Allemands de s’emparer des principaux nœuds routiers indispensables à une progression rapide. Ayant pris la mesure de l’attaque ennemie, Eisenhower ordonne, dès le 17 décembre, l’envoi de renforts importants vers les Ardennes. Le saillant des Ardennes constitué par l’attaque allemande, large de 65 km et profond de 100 km, atteint son point maximum le 24 décembre 1944. Début janvier, les Alliés entament une offensive de grande ampleur qui leur permet de reconquérir les territoires perdus au cours des semaines précédentes. Le 31 janvier, les Allemands sont revenus à leur point de départ. Ils ont perdu entre 80 000 et 10 000 hommes et la quasi-totalité de leur matériel.

Parce que se jouait le sort final de la guerre sur le front Ouest, la bataille des Ardennes s’est accompagnée d’une grande violence. Frustrées par leur échec, les troupes allemandes se livrèrent à de nombreuses exactions en refluant vers l’Est, massacrant des civils ou abattant des prisonniers de guerre. Aux abords de Malmedy, le groupe de combat Peiper massacra ainsi 86 prisonniers américains. Au total, lors de la bataille, quelques 3 000 civils ont été tués par les combats et les bombardements, plus de 600 blessés.

Éclairage média

Par Fabrice Grenard

Ce reportage consacré à la bataille des Ardennes par les Actualités françaises est diffusé en février 1945, lorsque le saillant constitué par l’offensive allemande a été totalement réduit : à cette date, les Alliés ont repris leur marche en avant vers l’Allemagne après avoir été contraints au repli pendant quelques semaines.

Les images montrent le contexte particulier dans lequel se déroule cette bataille, celui d’un hiver très rigoureux, avec une importante couche de neige et des nuages très bas. Ce mauvais temps a d’abord joué en faveur des Allemands (il gêne l’aviation alliée qui a pourtant la maîtrise du ciel) tout en freinant également leur progression. Les images de matériel allemand aux mains des Alliés (artillerie notamment) illustrent la catastrophe que représente en fait l’échec de cette offensive, qui laisse une armée allemande exsangue, incapable, à partir de janvier 1945, d’offrir toute forme de résistance à la progression alliée vers Berlin.

Enfin, les images de massacre de civils ou celles d’un charnier où sont déterrés les corps de prisonniers de guerre américains exécutés au carrefour de Baugnez, près de Malmedy (Belgique) participent de la dénonciation de la barbarie allemande à la fin de la guerre, alors que se profile déjà la nécessité de juger les nazis et leurs différents crimes. Ces prisonniers de guerre ont été massacrés dans d’horribles conditions, l’unité du lieutenant-colonel Joachim Peiper (ancien aide de camp d’Himmler) se livrant au terrible jeu du « Rabatz », expression SS signifiant « s’amuser en tirant à vue ». Pour ce crime de guerre, Peiper sera condamné à mort par le tribunal militaire américain de Dachau en 1946, mais sa peine sera commuée en emprisonnement de trente-cinq ans.

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