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Le projet de Donald Trump de construction d’un mur entre les États-Unis et le Mexique

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 25 oct. 2017

Huit prototypes du mur que le président des États-Unis Donald Trump souhaite construire le long de la frontière avec le Mexique sont présentés à San Diego. Carlos Diaz, porte-parole des douanes et de la protection des frontières, et un Mexicain sont interrogés au sujet de ces constructions.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
25 oct. 2017
Production :
INA
Page publiée le :
29 août 2019
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000001926

Contexte historique

Par Christophe Gracieux

Durant sa campagne présidentielle en 2016, Donald Trump s’est attaqué à l’immigration clandestine. Sa promesse électorale emblématique était ainsi de construire un mur « impénétrable, costaud, grand et puissant » le long de la frontière entre les États-Unis et le Mexique, de la Californie au Texas. Assurant que ce mur serait financé par le gouvernement mexicain, Donald Trump souhaitait en faire l’instrument de l’endiguement de l’immigration illégale mexicaine et latino-américaine vers les États-Unis. De fait, chaque année entre 200 000 et 500 000 migrants essaient de passer clandestinement par la frontière mexicaine.

Élu président des Etats-Unis le 8 novembre 2016 (voir Donald Trump élu 45e président des États-Unis) et investi le 20 janvier 2017, Donald Trump lance très rapidement son projet de mur entre le Mexique et les États-Unis : le 25 janvier 2017, il signe un décret fixant comme objectif de « sécuriser la frontière des États-Unis grâce à la construction immédiate d’un mur physique à la frontière sud avec le Mexique ». Le nouvel élu prétend ainsi qu’avec ce projet « les États-Unis reprennent le contrôle de leurs frontières ». Le président mexicain Enrique Peña Nieto condamne aussitôt cette décision et annonce son refus catégorique de financer la construction d’un tel ouvrage.

À vrai dire les États-Unis et le Mexique sont déjà partiellement séparés par un mur au moment de l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche. Dès 1990, sous la présidence de George H. W. Bush, un premier grillage avait été édifié à San Diego, puis sous Bill Clinton une barrière de 14 kilomètres avait été construite. Ensuite, après la signature du Secure Fence Act par George W. Bush en 2006, un mur de plus de 1 000 kilomètres avait été érigé à la frontière américano-mexicaine pour un coût total de 2,4 milliards de dollars. Le projet de Donald Trump s’inscrit donc dans la continuité de ses prédécesseurs. Mais lui entend construire un mur tout le long de la frontière mexicaine, sur un tracé long de 3 200 kilomètres, dont 1 900 pour le seul Texas. Le coût total de ce projet évalué entre 15 et 20 milliards de dollars apparaît donc faramineux.

Faute de financement par les autorités mexicaines, Donald Trump se tourne vers le Congrès des États-Unis. Il sollicite 5,7 milliards de dollars de ce dernier en décembre 2018 afin de poursuivre la construction du mur frontalier. Mais le Congrès, où il ne dispose pas de la majorité, les lui refuse. Donald Trump décide alors de bloquer le financement des activités gouvernementales, ce qui provoque le plus long shutdown (arrêt) de l’histoire des États-Unis, du 22 décembre 2018 au 25 janvier 2019. Finalement, en février 2019, des élus républicains et démocrates parviennent à un compromis : un budget de 1,3 milliard de dollars est alloué au renforcement de la protection de la frontière avec le Mexique. Mais cela mécontente Donald Trump, ce financement ne permettant d’envisager la construction que de 88 kilomètres de barrières supplémentaires métalliques.

Éclairage média

Par Christophe Gracieux

Ce reportage a été diffusé dans le journal télévisé de vingt heures de France 2 le 24 octobre 2017, avant la présentation des huit prototypes d’un mur pour séparer les États-Unis et le Mexique, neuf mois après la signature par le président américain Donald Trump du décret prévoyant sa construction. Le reportage a été réalisé par Agnès Vahramian, correspondante permanente de France Télévisions aux États-Unis, sur les lieux mêmes de l’exposition des prototypes à San Diego, en Californie, mais aussi immédiatement de l’autre côté de la frontière, à Tijuana, au Mexique. Le commentaire fait allusion aux conditions particulières de réalisation de ce sujet : l’équipe de France 2 a dû être escortée par des gardes-frontières américains.

Le reportage vise principalement à montrer les prototypes du mur souhaité par Donald Trump pour empêcher l’immigration clandestine aux États-Unis. Ils sont donc présentés sous tous les angles, de côté, de face et de haut. La journaliste de France 2 donne également une série d’indications techniques et esthétiques sur ces « échantillons du mur ». Ces huit prototypes ont été construits par six entreprises américaines afin d’être soumis à une évaluation. Ils mesurent tous neuf mètres de haut et neuf mètres de large suivant les indications contenues dans l’appel d’offres lancé en mars 2017 par l’US Customs and Border Protection. Comme le montre Agnès Vahramian, ils ont tous pour but d’empêcher le franchissement de la frontière entre le Mexique et les États-Unis et disposent donc de dispositifs pour empêcher les tentatives d’escalades.

Présentés officiellement par les autorités migratoires américaines le 26 octobre 2017, ces prototypes sont inspectés par Donald Trump le 13 mars 2018. Puis après avoir été testés, ils sont détruits en février 2019.

Le reportage de France 2 laisse toutefois apparaître le scepticisme suscité par ce projet de construction d’un mur. Un Mexicain interrogé à Tijuana indique bien son intention et celle de ses compatriotes de tout faire pour continuer à passer aux États-Unis afin de fuir la misère : « On a faim ici, c’est dur et nous on n’a rien du tout. On passera par en dessous comme des taupes. On va creuser et on va passer. » Par ailleurs, Agnès Vahramian soulève, à la fin de son sujet, la question épineuse du coût faramineux de la construction de l’ouvrage.

La journaliste de France 2 fait d’ailleurs preuve d’ironie dans sa description des prototypes : elle les décrit comme s’il s’agissait d’« œuvres », évoquant une « couleur sable », « une structure métal bleu horizon » ou « une finition façon mur de pierre ». La présentatrice du journal télévisé, Anne-Sophie Lapix, adopte elle aussi un ton ironique à l’égard du projet de mur de Donald Trump : « Haut et beau : c’est comme cela que Donald Trump voit le fameux mur qu’il veut bâtir », dit-elle dans son lancement plateau du sujet.

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