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L’abandon du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 17 janv. 2018

Rétrospective du projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes des années 1960 à 2017. Dans les années 1960, des habitants de la commune sont interrogés à son propos. Différents acteurs politiques interviennent dans le dossier : Lionel Jospin, Dominique Voynet, Manuel Valls, Ségolène Royal, Emmanuel Macron. Les opposants combattent le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes, défendant la ZAD.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
17 janv. 2018
Production :
INA
Page publiée le :
29 août 2019
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000001938

Contexte historique

Par Christophe Gracieux

Le projet de construction d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes a vu le jour dans les années 1960. Il s’agissait de construire un nouvel aéroport pour le Grand Ouest afin de répondre à la future saturation de celui de Nantes Atlantique. Ainsi, en 1968, un site établi à une vingtaine de kilomètres au nord de Nantes, à Notre-Dame-des-Landes, est retenu. Puis en 1974 une zone d’aménagement différé (ZAD) permet l’acquisition de 1 200 hectares pour accueillir l’aéroport. Ce projet suscite d’emblée l’opposition d’agriculteurs, qui créent en 1972 l’Association de défense des exploitants concernés par l’aéroport. Il est toutefois mis en sommeil durant une vingtaine d’années en raison des deux chocs pétroliers de 1973 et 1979 et de l’ouverture d’une ligne TGV Paris-Nantes en 1989.

Le projet est relancé en 2000 par le gouvernement de Lionel Jospin. Puis en 2008 il est déclaré d’utilité publique par le gouvernement de François Fillon. En 2010, ce dernier signe le décret d’attribution de la concession du futur aéroport de Notre-Dame-des-Landes à la société Vinci pour cinquante-cinq ans.

Les oppositions à ce projet se font alors de plus en plus vives. Les opposants le contestent au nom de son coût excessif et de son inutilité : selon eux, il coûterait beaucoup moins cher de réaménager l’aéroport de Nantes Atlantique. Ils contestent aussi l’atteinte à l’environnement et la disparition de terres agricoles. Les opposants multiplient ainsi les recours en justice. Parallèlement, à partir de 2009, certains, plus radicaux, occupent la ZAD, la rebaptisant « zone à défendre ».

La situation s’envenime alors entre les autorités et les « zadistes » qui occupent la zone de construction de l’aéroport. Le 16 octobre 2012, le gouvernement de Jean-Marc Ayrault lance une opération pour évacuer la ZAD mais l’opération doit être suspendue en raison de violents affrontements. Et le 17 novembre suivant, plusieurs dizaines de milliers de personnes manifestent pour réoccuper la zone. Une autre grande manifestation, à Nantes, le 22 février 2013, est marquée par de violents incidents.

Aucun des recours en justice déposés par les opposants au projet n’aboutit. Et en janvier 2016 les expulsions des habitants et des agriculteurs du site de Notre-Dame-des-Landes sont validées par le tribunal de grande instance de Nantes.

Pour tenter d’apaiser la situation, le président de la République François Hollande décide d’organiser un référendum en Loire-Atlantique le 26 juin 2016. Cette consultation locale voit le « oui » au transfert de l’aéroport de Nantes à Notre-Dame-des-Landes en l'emportant avec 55,1 % des voix.

L’arrivée d’Emmanuel Macron à l’Élysée en mai 2017 et la nomination de Nicolas Hulot, opposant au projet d’aéroport, comme ministre de la Transition écologique et solidaire, rebattent les cartes. Une mission de médiation est instituée afin d’évaluer les deux options, construire l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes ou réaménager celui de Nantes Atlantique.

Finalement, le 17 janvier 2018, le Premier ministre Édouard Philippe annonce l’abandon définitif du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, devenu selon lui « l’aéroport de la division ». « Cette décision est logique au regard de l’impasse dans laquelle se trouve ce dossier. Cinquante années d’hésitation n’ont jamais fait une évidence », affirme le chef du gouvernement. Le choix est ainsi fait de réaménager l’aéroport de Nantes Atlantique. Édouard Philippe explique par ailleurs que l’État ne conservera pas la propriété des terrains expropriés pour le projet désormais abandonné. Il appelle également « les occupants illégaux » de ces terres à « partir d’eux-mêmes », faute de quoi ils en seraient expulsés par les forces de l’ordre. Cette décision est saluée par les opposants de l’aéroport, tandis que ses partisans s’en indignent. La maire de Nantes Johanna Rolland dénonce « une trahison du Grand Ouest » et son prédécesseur et ancien Premier ministre Jean-Marc Ayrault parle d’« un déni de démocratie ».

Éclairage média

Par Christophe Gracieux

Ce sujet a été diffusé le 17 janvier 2018 dans le journal télévisé de vingt heures de France 2, le soir de l’annonce par le Premier ministre Édouard Philippe de l’abandon définitif du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Ce soir-là, la rédaction de France 2 a dédié une large part du journal télévisé à cette actualité, soit près de 20 minutes sur 35. Le présent sujet n’est diffusé qu’au bout de dix minutes, après quatre autres reportages, un plateau extérieur en direct de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes et un plateau d’analyse d’un journaliste spécialiste d’économie sur les coûts financiers de l’abandon du projet d’aéroport.

Il prend la forme d’une rétrospective du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes depuis les années 1960 jusqu’en 2018, ce projet étant « une très vieille histoire » selon les mots de la présentatrice Anne-Sophie Lapix. Cette rétrospective est entièrement constituée d’un montage d’images d’archives qui illustrent le commentaire de Jeff Wittenberg, journaliste du service politique de France 2, et résument les principales étapes du projet d’un aéroport à Notre-Dame-des-Landes. Le reportage est construit de manière chronologique, partant de témoignages d’habitants de Notre-Dame-des-Landes recueillis dans les années 1960 et allant jusqu’à l’extrait d’une interview d’Emmanuel Macron. Il s'exprime sur la construction de l’aéroport, lors d’une émission politique sur France 2 pendant la campagne présidentielle de 2017. Puis, une annonce du Premier ministre socialiste Lionel Jospin et sa ministre de l’Ecologie Dominique Voynet, tous deux favorables au projet en 2000, et enfin le référendum local en Loire-Atlantique en 2016.

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