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Cérémonie d’hommage national à Arnaud Beltrame, tué par un terroriste

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 28 mars 2018

Le 28 mars 2018, une cérémonie d’hommage national à Arnaud Beltrame, tué par un terroriste cinq jours auparavant à Trèbes, a lieu aux Invalides. Le cortège funèbre traverse Paris, du Panthéon aux Invalides. Le président de la République Emmanuel Macron prononce l’éloge funèbre d’Arnaud Beltrame puis le décore à titre posthume, en présence de très nombreux élus et anciens responsables politiques.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
28 mars 2018
Production :
INA
Page publiée le :
29 août 2019
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000001940

Contexte historique

Par Christophe Gracieux

Le 23 mars 2018, des attaques terroristes sont perpétrées dans l’Aude, à Carcassonne puis à Trèbes. Radouane Lakdim, un Marocain naturalisé français âgé de vingt-cinq ans, commet une première attaque à Carcassonne vers 10 h 13 : il ouvre le feu avec une arme de poing sur deux occupants d’une voiture, tuant le passager et blessant très grièvement le conducteur. À bord de la voiture qu’il dérobe, il se rend aux abords d’une caserne de parachutistes pour attaquer des militaires mais décide de se rabattre sur 4 CRS qui rentraient de leur footing matinal. Il blesse grièvement l’un d’entre eux.

Radouane Lakdim se rend ensuite vers 10 h 40 à Trèbes, commune située à huit kilomètres de Carcassonne. Il pénètre dans le Super U de la ville et ouvre le feu, abattant le boucher du supermarché et un client. La plupart des employés et des clients parviennent néanmoins à prendre la fuite.

Le terroriste prend alors une hôtesse d’accueil du Super U en otage. Celle-ci parvient à discuter avec lui et, sur son ordre, entre en contact avec la gendarmerie pour lui expliquer les raisons de son acte : Radouane Lakdim se présente comme un « soldat de l’État islamique » qui agirait en représailles contre les bombardements de la France sur « ses frères » en Syrie, en Irak et au Mali.

Rendu sur les lieux de l’attaque à 11 h 24, le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame, numéro trois de la gendarmerie dans l’Aude, parvient à négocier avec le terroriste et le convainc de se substituer à l’otage. Cependant, vers 14 h 20, Radouane Lakdim attaque Arnaud Beltrame, lui donnant des coups de couteau à la gorge avant de lui tirer dessus. Les hommes du GIGN lancent alors l’assaut et abattent le terroriste. Arnaud Beltrame succombe à ses blessures le lendemain à l’âge de quarante-quatre ans. Quatre personnes ont donc été tuées par le terroriste dans une attaque revendiquée par l’État islamique.

La mort d’Arnaud Beltrame suscite une grande émotion dans toute la France. Peu après sa disparition, toute la classe politique salue l'héroïsme du lieutenant-colonel de gendarmerie pour s’être substitué à l’otage du Super U de Trèbes. Le président de la République Emmanuel Macron salue la mémoire d’Arnaud Beltrame « tombé en héros ».

Un hommage national lui est ainsi rendu le 28 mars 2018. Après un cortège funèbre parti du Panthéon, une cérémonie d’hommage a lieu dans la cour d’honneur des Invalides en présence de nombreux hommes politiques dont les anciens présidents de la République Nicolas Sarkozy et François Hollande et sept anciens Premiers ministres. Dans une allocution, Emmanuel Macron loue en Arnaud Beltrame « un de ces fils que la France s’honore de compter dans ses rangs », opposant sa figure à celle de son meurtrier dont il ne prononce jamais le nom. « Alors que le nom de son assassin déjà sombrait dans l’oubli, le nom d’Arnaud Beltrame devenait celui de l’héroïsme français, porteur de cet esprit de résistance (…), de ce pour quoi la France s’est toujours battue, de Jeanne d’Arc au général de Gaulle », affirme le chef de l’État. Il associe également Arnaud Beltrame aux héros de la Résistance, les « hautes figures de Jean Moulin, de Pierre Brossolette, des martyrs du Vercors et des combattants du maquis », mais aussi les « ombres chevaleresques des cavaliers de Reims et de Patay, des héros anonymes de Verdun et des Justes, des compagnons de Jeanne et de ceux de Kieffer. » Emmanuel Macron fait Arnaud Beltrame commandeur de la Légion d’honneur et nomme colonel de gendarmerie à titre posthume.

Dans les mois suivant sa mort, 200 communes décident de saluer la mémoire d’Arnaud Beltrame et son acte d’héroïsme en baptisant des rues à son nom.

Éclairage média

Par Christophe Gracieux

Le 28 mars 2018, le journal télévisé de treize heures de France 2 est en grande partie consacré à la cérémonie d’hommage organisée le matin même aux Invalides en l’honneur d’Arnaud Beltrame, tué à Trèbes par un terroriste. Après un premier reportage réalisé dans cette commune meurtrie de l’Aude, un deuxième sujet propose un résumé des deux heures de la cérémonie d’hommage national : il en présente « les temps forts », comme le dit le présentateur Nathanaël de Rincquesen, alternant un commentaire sur des images factuelles de la cérémonie avec des extraits de l’éloge funèbre d’Arnaud Beltrame prononcé par le président de la République Emmanuel Macron.

Ce dernier a en effet choisi d’octroyer un hommage national au lieutenant-colonel de gendarmerie, en raison de son action héroïque à Trèbes. Un hommage national est une cérémonie rendue traditionnellement aux soldats morts au combat, décidée par le président de la République. Plusieurs personnalités civiles ont elles aussi été honorées de la sorte, telles que Jacques Chaban-Delmas en 2000, Stéphane Hessel en 2013, Michel Rocard en 2016 ou Simone Veil et Jean d’Ormesson en 2017. Les victimes des attentats de Paris du 13 novembre 2015 ont également reçu un hommage national. La cérémonie d’hommage national a lieu dans la cour d’honneur de l'hôtel des Invalides, considéré comme le Panthéon militaire.

La cérémonie rendue à Arnaud Beltrame a été précédée d’un cortège funèbre dans les rues de Paris, du Panthéon aux Invalides, comme le montre la dernière partie du reportage de France 2. Plusieurs moments diffusés dans le reportage de France 2 témoignent de l’émotion suscité par la mort héroïque du gendarme et de l’union nationale qui prévaut pour ses obsèques : le recueillement de jeunes devant le corbillard, les applaudissements de la foule à son passage, l’escorte des motards de la Garde républicaine, le glas de la cathédrale Notre-Dame-de-Paris qui résonne.

Présidée par le président de la République, la cérémonie d’hommage national proprement dite se déroule dans la cour d’honneur des Invalides en présence des représentants des hautes autorités de l’État. On voit ainsi à l’écran Emmanuel Macron s’avancer vers le cercueil d’Arnaud Beltrame, suivi par le Premier ministre Édouard Philippe, le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb, la ministre des Armées François Parly et les chefs d’état-major de l’armée de terre, de la marine, de l’armée de l’air et de la gendarmerie. Dans le public figurent les anciens présidents Nicolas Sarkozy et François Hollande, ainsi que sept anciens premiers ministres – on distingue dans le sujet Édith Cresson et Laurent Fabius – et de très nombreux parlementaires – on reconnaît les députés Jean-Luc Mélenchon et Clémentine Autain. La cérémonie a également été ouverte à un millier d’anonymes.

Le reportage montre les principales étapes de la cérémonie d’hommage national à Arnaud Beltrame, suivant un déroulement habituel. Le cercueil du défunt arrive ainsi dans la cour d’honneur des Invalides recouvert du drapeau tricolore, porté par ses camarades. Puis le président de la République prononce l’éloge funèbre d’Arnaud Beltrame, dont le sujet de France 2 propose de larges extraits. Emmanuel Macron élève ensuite Arnaud Beltrame à la dignité de commandeur de la Légion d’honneur à titre posthume : il épingle cette décoration sur un coussin placé sur le cercueil. Enfin la sonnerie aux morts et La Marseillaise retentissent avant que le cercueil ne quitte la cour.

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