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L’entrée au Panthéon de Simone Veil

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 01 juil. 2018

Le 1er juillet 2018, la cérémonie d’entrée au Panthéon de Simone Veil et de son mari, Antoine, rassemble des milliers de personnes. Après le passage de leurs cercueils devant des photographies représentant le parcours de Simone Veil, Emmanuel Macron, président de la République, prononce un discours d’hommage. Ses prédécesseurs, François Hollande et Nicolas Sarkozy, saluent aussi sa mémoire.

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
01 juil. 2018
Production :
INA
Page publiée le :
29 août 2019
Modifiée le :
03 juil. 2023
Référence :
00000001946

Contexte historique

Par Christophe Gracieux

Née Jacob le 13 juillet 1927 à Nice, Simone Veil est arrêtée par les Allemands et déportée avec sa famille juive à Auschwitz-Birkenau en avril 1944, à l’âge de seize ans. Après neuf mois de travaux épuisants, elle est évacuée en janvier 1945 avec sa mère et sa sœur par les Allemands, inquiets de la rapide progression de l’Armée rouge. Au terme de cette marche de la mort, elle est transférée dans le camp de concentration de Bergen-Belsen, où sa mère meurt du typhus. Rescapée des camps nazis, dans lesquels elle perd également son père et son frère, morts en Lituanie, Simone Veil ne cesse dès lors d’œuvrer en faveur de la mémoire de la Shoah : elle préside de 2001 à 2007 la Fondation pour la mémoire de la Shoah avant d’en devenir présidente d’honneur (voir Le Mémorial de la Shoah).

À son retour des camps nazis, elle débute des études à l’Institut d’études politiques de Paris et à la faculté de droit de Paris. Elle se marie par ailleurs en 1946 avec Antoine Veil avec lequel elle a trois enfants. Reçue au concours de la magistrature en 1956, elle est détachée dans l’administration pénitentiaire de 1957 à 1964. Puis elle intègre en 1964 la Direction des affaires civiles du ministère de la Justice avant de rejoindre en 1969 le cabinet du Garde des Sceaux, René Pleven, comme conseillère technique. En 1970, elle devient la première femme secrétaire générale du Conseil supérieur de la magistrature.

En 1974, elle est nommée ministre de la Santé par le président de la République Valéry Giscard d’Estaing, devenant la première femme ministre depuis Germaine Poinso-Chapuis en 1947. Elle défend ainsi avec force à la tribune de l’Assemblée nationale la loi autorisant l’interruption volontaire de grossesse, qui va dès lors porter son nom (voir La loi sur l'interruption volontaire de grossesse). La « loi Veil », symbole de la conquête du droit à l’avortement, fait d’elle une icône de la lutte pour les droits des femmes.<

Après cinq années passées au ministère de la Santé, dans les Gouvernements de Jacques Chirac (1974-1976) puis de Raymond Barre (1976-1979), Simone Veil devient en 1979 la présidente du premier Parlement européen élu au suffrage universel (voir Simone Veil, présidente du Parlement européen). Profondément attachée à la construction européenne, elle occupe ce poste jusqu’en 1982, puis continue de siéger au Parlement européen jusqu’en 1993. À cette date, elle retrouve un portefeuille ministériel : elle est ministre des Affaires sociales, de la Santé et de la Ville dans le Gouvernement d’Édouard Balladur de 1993 à 1995. Membre du Conseil constitutionnel de 1998 à 2007, elle est ensuite élue à l’Académie française en 2010.

Sa disparition le 30 juin 2017, à l’âge de quatre-vingt-neuf ans, suscite une immense émotion. Lors de la cérémonie d’hommage national qui lui est dédiée aux Invalides le 5 juillet 2017, le président de la République Emmanuel Macron annonce son inhumation au Panthéon avec son époux Antoine. Ainsi, le 1er juillet 2018, Simone Veil devient la cinquième femme à faire son entrée au Panthéon, après Sophie Berthelot en 1907, Marie Curie en 1995, Germaine Tillion et Geneviève de Gaulle-Anthonioz en 2015. « La décision de faire entrer Simone Veil au Panthéon ne fut pas seulement la mienne ni celle de sa famille, mais celle de tous les Français », déclare Emmanuel Macron dans son discours d’hommage, jugeant que « la France aime Simone Veil » et qu’elle constitue « une boussole » pour « ses combats, sa dignité, son espérance. »

Bibliographie :

  • Simone Veil, Une Vie, Paris, Stock, 2007.

Éclairage média

Par Christophe Gracieux

Ce reportage, qui fait l’ouverture du journal télévisé de vingt heures de France 2 le dimanche 1er juillet 2018, rend compte de la cérémonie de panthéonisation de Simone Veil et de son mari Antoine qui a eu lieu le matin même. Composé d’un commentaire du journaliste Jeff Wittenberg sur des images factuelles, il présente les principaux moments de la cérémonie. Il n’en propose pas un récit chronologique puisque sa première séquence - de jeunes choristes chantant Nuit et brouillard de Jean Ferrat, évocation de la déportation - n’a pas ouvert la cérémonie.

Celle-ci a fait l’objet d’une organisation minutieuse, à laquelle le président de la République Emmanuel Macron lui-même a apporté un soin tout particulier, de façon à rendre hommage à Simone Veil et souligner ses principaux combats en faveur de la mémoire de la Shoah, des droits des femmes et de la construction européenne. Portés par des gardes républicains, les deux cercueils de Simone et d’Antoine Veil recouverts du drapeau français ont remonté la rue Soufflot, tapissée de bleu, couleur de la paix et de l’Europe, passant devant 21 panneaux évoquant les principales étapes de la vie et des engagements de Simone Veil. Le reportage de France 2 montre deux de ces panneaux à l’écran, choisis car jugés comme les plus emblématiques de sa vie. D’une part celui évoquant sa déportation, avec le matricule 78651 qui avait été tatoué sur son bras à son arrivée à Auschwitz-Birkenau en avril 1944, et qu’elle fit ensuite graver sur son épée d’académicienne. D’autre part le panneau avec une photographie de son intervention à la tribune de l’Assemblée nationale le 26 novembre 1974, rappelant sa lutte pour la loi autorisant l’interruption volontaire de grossesse.

Le reportage propose ensuite un extrait du discours d’Emmanuel Macron prononcé sur le parvis du Panthéon, puis de La Marseillaise chantée par la cantatrice Barbara Hendricks. Il donne enfin à voir l’entrée des cercueils dans la nef du Panthéon, suivis par le président de la République et son épouse, ainsi que par toute la famille de Simone et d’Antoine Veil.

Le sujet de France 2 insiste par ailleurs sur le consensus régnant autour de la figure de Simone Veil lors de cette cérémonie. On peut le mesurer avec les applaudissements du public, comme dans les propos des deux anciens présidents de la République, François Hollande et Nicolas Sarkozy, rendant eux aussi hommage à cette femme au parcours hors du commun.

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