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La première journée de mobilisation des « gilets jaunes »

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 17 nov. 2018

Le 17 novembre 2018, les « gilets jaunes » organisent leur première journée de mobilisation contre la hausse du prix des carburants et pour exprimer un mécontentement général. Ils bloquent des ronds-points et des autoroutes. À La Réunion, l’aéroport est également bloqué. Plusieurs affrontements avec la police ont lieu, notamment à Paris près de l’Élysée mais aussi à Nancy, Troyes et Quimper.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
17 nov. 2018
Production :
INA
Page publiée le :
29 août 2019
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000001954

Contexte historique

Par Christophe Gracieux

C’est sur les réseaux sociaux, pour protester contre les prix du carburant, que le mouvement des « gilets jaunes » voit le jour en octobre 2018. Un chauffeur routier, Éric Drouet, dénonce la hausse des taxes sur les carburants sur Facebook le 10 octobre 2018. Puis Jacline Mouraud, une hypnothérapeuthe, publie une semaine plus tard une vidéo dénonçant la « chasse » aux automobilistes qui récolte plus de six millions de vues et Priscillia Ludosky, une micro-entrepreneuse, lance une pétition réclamant la baisse des prix du carburant, signée par plus d’1,1 million de personnes. Des centaines de groupes Facebook, indépendants les uns des autres, réunissant des automobilistes en colère mais aussi des Français exprimant un ras-le-bol général se créent alors dans les semaines suivantes. Ils dénoncent notamment d’autres décisions prises depuis le début du quinquennat d’Emmanuel Macron, comme la limitation de la vitesse de circulation à 80 kilomètres par heure sur les routes secondaires mais aussi toutes les mesures ayant réduit leur pouvoir d’achat. Ils se dotent d’un emblème : le gilet jaune, que tout automobiliste doit posséder dans son véhicule depuis 2008.

Le mouvement des « gilets jaunes » organise ensuite le samedi 17 novembre 2018 sa première journée de mobilisation nationale : il s’agit de bloquer les routes et les ronds-points dans toute la France. L’objectif est de protester contre la hausse des prix du carburant mais aussi de dénoncer l’augmentation globale des taxes, et les difficultés financières de nombreux ménages. Plus largement, les « gilets jaunes » expriment alors un mécontentement général et s’en prennent particulièrement au président de la République dont la personnalité suscite une forte hostilité.

Le 17 novembre 2018, près de 290 000 manifestants participent ainsi à cette première journée de blocage dans plus de 2 300 rassemblements selon le ministère de l’Intérieur. À Paris, certains tentent de se diriger vers le palais de l’Élysée avant d’en être empêchés par les forces de l’ordre. Le ministère de l’Intérieur dénombre par ailleurs un mort - une manifestante fauchée par un automobiliste -, 409 blessés et 117 interpellations.

Cette première journée d’action est suivie de nombreuses autres au cours des mois suivants. La mobilisation contre la hausse des prix du carburant va ainsi se transformer en ample colère populaire qui va fortement ébranler Emmanuel Macron et son Gouvernement. Des incidents violents ont notamment lieu lors de la deuxième journée d’action, le 24 novembre 2018, et plus encore lors de la troisième, le 1er décembre suivant, en particulier autour de l’Arc de triomphe, à Paris (voir Journée de violences à Paris lors de « l’acte III » des « gilets jaunes »).

Éclairage média

Par Christophe Gracieux

Ce reportage fait l’ouverture du journal télévisé de vingt heures de France 2 le 17 novembre 2018. Visant à rendre compte de la première journée de mobilisation des « gilets jaunes » qui a eu lieu le jour même, il offre un tour de France de différents rassemblements et actions de blocage. Des images factuelles filmées par plusieurs équipes de France 2 en divers lieux de la métropole et même de l’outre-mer - à La Réunion - ont ainsi été juxtaposées pour présenter un échantillon des 2 300 rassemblements organisés, alternant avec de brèves interviews de deux manifestantes.

Ce sujet met en valeur la forme inédite d’action choisie par les « gilets jaunes » : l’occupation de l’espace public afin de bloquer la circulation automobile. On voit ainsi des « gilets jaunes » occuper des ronds-points dans ce but. Les ronds-points occupés vont même devenir pendant plusieurs semaines les lieux privilégiés de leur combat. Dans le reportage de France 2, on voit également un blocage d’autoroute, une opération péage gratuit, un blocage d’aéroport, un autre d’un centre commercial ainsi qu’un défilé de motards sur le boulevard périphérique parisien et un rassemblement à Paris près du palais de l’Élysée. Dans ces différentes scènes, le gilet jaune, emblème que se sont choisis les membres de ce mouvement de protestation, apparaît omniprésent. On peut par ailleurs noter qu’à deux reprises une Marseillaise est entonnée par des manifestants, aux abords de l’Élysée.

Le reportage de France 2 insiste beaucoup sur les incidents qui ont émaillé la journée de mobilisation et les tensions entre manifestant et policiers. Dès son lancement plateau, le présentateur Laurent Delahousse parle d’« un samedi clairement sous tension ». Puis le sujet s’ouvre sur des images d’affrontements entre « gilets jaunes » et forces de l’ordre sur l’avenue des Champs-Élysées et près du palais l’Élysée : des barrières sont projetées par les premiers, des gaz lacrymogènes par les seconds. La fumée des gaz lacrymogènes lancés par la police est également visible dans les scènes filmées à Nancy. Le reportage donne aussi à voir une scène d’intrusion de « gilets jaunes » au sein d’une préfecture, celle de l’Aube, à Troyes, et leur évacuation par la force.

Presque entièrement factuel, ce reportage ne comporte aucun éclairage sur le mouvement des « gilets jaunes », sur ses causes comme sur ses origines. Seules les deux manifestantes, brièvement interrogées, laissent entrevoir les raisons de leur mobilisation, qui dépassent la simple hausse des prix du carburant.

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