Les « trois glorieuses » permettent de rallier l’AEF à la France Libre

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 01 janv. 1947 | Date d'évènement : 27 août 1940

Au cours des journées des 26, 27 et 28 août 1940, surnommées les Trois Glorieuses, l’Afrique équatoriale française (AEF) se rallie à la France libre, lui apportant des ressources en hommes et en matières premières indispensables pour continuer la lutte aux côtés des Alliés.

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Les Actualités françaises
Date de l'évènement :
27 août 1940
Date de diffusion du média :
01 janv. 1947
Production :
INA
Page publiée le :
29 oct. 2019
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000003442

Contexte historique

Par Fabrice Grenard

Pour le général de Gaulle, le basculement de territoires coloniaux constitue un enjeu considérable, à la fois pour donner de la consistance à la France libre et renforcer sa légitimité auprès des Britanniques. En proclamant son ralliement à la France libre le 26 août 1940, le gouverneur du Tchad, Félix Eboué, permet au général de Gaulle d’obtenir un premier succès après les refus des principaux chefs de l’Empire sollicités fin juin pour continuer la lutte. Au cours des « Trois glorieuses », les 26, 27 et 28 août, des petits groupes de Français libres agissant avec le soutien de partisans locaux permettent également le ralliement du Cameroun et du Congo. À Douala, le 27 août, Leclerc et Boislambert s’emparent des bâtiments officiels et proclament la sécession du Cameroun, confirmée le 29 par la prise de Yaoundé. À Brazzaville, l’intervention d’un bataillon venue du Tchad et la défection d’une partie des troupes vichystes du général Husson permet d’obtenir le ralliement du Congo le 28 août. Le 29 août, de Larminat, au nom du général de Gaulle, se proclame « chef de l’Afrique française libre ».

En trois jours, la France libre a gagné une assise territoriale et une légitimité nouvelle grâce au ralliement de la majorité des territoires de l’Afrique équatoriale française (AEF), ce qui représente environ 6 millions d’habitants et 3 millions de km2. Dans cette enclave au cœur de l’Afrique, seul le Gabon reste dépendant de Vichy, nécessitant un combat fratricide entre forces vichystes et les troupes du général Leclerc pour obtenir la reddition de Libreville le 8 novembre 1940.

Éclairage média

Par Fabrice Grenard

Les images et le commentaire de ce film documentaire produit par l’OFIC (Office français d’informations cinématographiques) porte le titre Autour de Brazzaville. Sa diffusion dans les salles de cinéma (qui daterait de 1947) permet de souligner l’importance que revêt le ralliement de l’AEF à la France libre. Le film reprend d’ailleurs la plupart des symboles colonialistes visant à montrer le rôle de l’Empire tels qu’ils avaient pu être développés depuis la Première Guerre mondiale dans les Actualités, de la petite musique orientaliste (que l’on retrouve aussi dans les reportages consacrés par les Actualités de Vichy sur l’Empire) jusqu’aux images des troupes de tirailleurs sénégalais (« la force noire » théorisée par le général Mangin en 1914-1918).

La base territoriale acquise fin 1940 par la France libre n’est pourtant pas la plus importante de l’Empire, l’AEF étant plus éloignée de la métropole et beaucoup plus pauvre que les autres colonies qui restent à cette date fidèles à Vichy (AOF, Afrique du Nord). Elle n’est cependant pas dénuée d’intérêt stratégique du fait de ses ports et de ses aérodromes. Sa proximité géographique avec des territoires coloniaux britanniques et belges créent les conditions de son intégration à des zones d’échanges économiques, permettant son approvisionnement et des débouchés pour  ses productions. Enfin, l’existence d’une frontière entre le Tchad et la Libye italienne permet à la France libre d’organiser de manière autonome la reprise des combats en Afrique du Nord contre les Italiens alliés du Reich. Les différentes images proposées par le film illustrent bien dans tous les cas ce que représente l’Afrique pour la France libre : un espace de fourniture de matières premières indispensables pour l’effort de guerre, une réserve humaine de troupes combattantes (27 000 combattants sont recrutés dans les colonies du Tchad, du Cameroun et de l’Oubangui), un territoire capable de poser les bases d’un État régalien où s’exprime sa souveraineté (c’est à Brazzaville que le général de Gaulle met en place le Conseil de défense de l’Empire, première étape pour doter la France libre d’institutions). À la formule présentant dans le reportage « Brazzaville capitale de la France libre » fera écho celle de Jacques Soustelle, reprise par l’historien Eric Jennings comme titre de l’un de ses ouvrages, La France libre fut africaine.

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