Festival Arte Flamenco à Mont-de-Marsan

09 juillet 1996
05m
Réf. 00016

Notice

Résumé :

1996, le festival Arte Flamenco de Mont-de-Marsan, organisé par la Conseil général des Landes, propose, outre de nombreux spectacles dont celui du chorégraphe et danseur espagnol Joaquín Cortés, des master class animées par Isabelle Soler et Manolo Marin ainsi qu'une exposition photo de Jean-Louis Duzert consacrée à la culture andalouse.

Type de média :
Date de diffusion :
09 juillet 1996
Source :

Éclairage

Depuis 1989, le festival Arte flamenco (d'art flamenco), investit divers lieux de la ville de Mont-de-Marsan, une semaine avant les fêtes de la Madeleine, en juillet, durant six jours.

Différents espaces sont mobilisés pour l'occasion : l'Espace François Mitterrand, le Hall de Nahuques, le café Cantante et la place de la Mairie pour les bodegas. La programmation affiche des artistes reconnus, de même que de jeunes talents.

Outre des conférences, projections de cinéma, se développent des ateliers de guitare flamenca et de danse. Une exposition de photographies au musée est présentée au musée Despiau Wlérick.

Les représentations ont lieu dans les salles de spectacles ; "hors les murs" une programmation off se bâtit dans les cafés montois et une fin de fiesta prend place sur les berges de la Midouze, où convergent les arts visuels et les arts de la scène. Par exemple, le CaféMusic', structure montoise reconnue pour ses actions d'accompagnement artistique et sa programmation dédiée aux musiques actuelles, offre son décor de bois et de pierre à tous les amateurs de flamenco, une scène ouverte "al baile y al cante flamenco".

Comme le souligne Henri Emmanuelli, président du Conseil général des Landes, le terreau landais est fertile pour des interférences entre culture espagnole et culture tauromachique.

Dans le flamenco comme dans la corrida, il s'agit d'une rencontre, où règne l'improvisation, et où sont exprimés des sentiments forts. "Être flamenco, c'est être noble : c'est un état d'esprit, durant toute une vie, qui comprend tous les sentiments" dit Xavier Puga, directeur artistique du festival.

La passion est au cœur de la vision flamenca de la vie ; elle imprègne les titres des créations, telles que Passion gitane de Joaquín Cortés.

Pour Francis Marmande, dans un article du Monde du 9 juillet 2010, titré "L'esprit du flamenco a sa capitale, Mont-de-Marsan": "Arte Flamenco réussit l'exploit rare d'être un festival de connaisseurs pour grand public. Pas seulement en raison du "off" dans les bars, au village flamenco ; repas collectifs sous les platanes, récitals gratuits au bord de la Midouze, concerts pour enfants, stages... Mais parce que les manifestations de très haut niveau se donnent aussi bien au Café Cantante généreusement installé sous le marché couvert. Neuf cents spectateurs, plus une salle de retransmission vidéo en son direct, autour de petites tables, comme au légendaire Bar Iberia de Séville, bruyants quand il le faut, silencieux au bon moment : pas de flamenco sans un vrai public, qui suppose échange, compétence, exigence."

Hubert Cahuzac

Transcription

Journaliste
Bonsoir, Aquitaine Première à l’heure andalouse. Mont-de-Marsan, pendant une semaine va chanter et danser au rythme du flamenco. Une idée du Conseil général des Landes qui s’avère gagnante chaque année puisque nous voici au cœur de la huitième édition du festival d’art flamenco. La rigueur de l’organisation et la qualité des spectacles programmés tout au long de la semaine le confirment chaque mois de juillet comme le premier festival du genre en France selon les dires mêmes des artistes andalous qui vont se produire ici.
(Musique)
Journaliste
Nous sommes dans une des salles de l’école de musique et de danse de Mont-de-Marsan dont le sol a été spécialement recouvert d’un plancher le temps du festival afin que ces apprentis danseurs de flamenco puissent entendre le bruit du pas qu’ils exécutent et que chaque vibration ainsi obtenue pénètre leur corps tout entier. Telle est la danse flamenca !
Isabelle Soler
Les anciens, marquez [inaudible] dessus pratiquement.
(Bruit)
Isabelle Soler
C’est un pas qui va servir à beaucoup de choses. Par contre il va changer d’écriture et de fonction en fonction du dessin du corps.
(Bruit)
Isabelle Soler
Classique.
(Bruit)
Isabelle Soler
Croisé.
(Bruit)
Isabelle Soler
En bas. En fonction de la façon dont vous allez l’aborder, on lui fait dire des intentions différentes. D’accord ?
Journaliste
Dans un vestiaire voisin un des maîtres andalous du duende, Manolo Marin s’apprête à donner un cours de baile, la danse flamenca au master class, le niveau supérieur du stage.
Manolo Marin
Il faut la travailler, il faut la technique, mais il faut l’avoir ici, un peu ici mais surtout ici. Si on ne le sent pas, ça ne suffit pas la technique ou la…
Journaliste
Manolo Marin qui a signé bon nombre de chorégraphies flamenca a également formé quelques-uns des plus grands danseurs de la spécialité. Cette année encore, les stagiaires triés sur le volet sont venus de France, mais aussi du Japon, ou d’Allemagne pour écouter la parole du Maître. Mais pour ces plus jeunes stagiaires, l’envie de danser est plus forte que tout et le spectacle flamenco descend jusque dans la rue.
intervenante 1
Ce qui nous plait c’est déjà cet air coquin et puis la technique aussi puisque j’aime beaucoup cela.
intervenante 2
La grâce, les pas durs, j’aime bien moi.
(Bruit)
(Musique)
Jean-Louis Duzert
D’abord la première approche ça a été un travail du journal de tous les jours, c’est-à-dire une couverture du festival pour le journal, à travers les spectacles essentiellement et au fur et à mesure j’ai essayé de m’investir un peu dans le flamenco parce que ça m’intéressait, il y avait quelque chose qui m’accrochait. Et j’ai fait la démarche de quitter un peu le spectacle et d’aller à la rencontre des flamencos. C’est-à-dire à travers plusieurs voyages et expositions, on m’a invité en Andalousie. J'ai continué à travailler pour amener des images nouvelles et cette année ce sont des images de l’année à travers le festival de Mont-de-Marsan, un peu. Un peu le concours de Nîmes où j’étais mais c’est surtout le flamenco où on le trouve, c’est-à-dire dans les K7, les bodegas, les fiestas gitanes. J’ai voulu essayer un peu de changer de thème. Il y a beaucoup moins de photos de spectacles et beaucoup plus de scènes courantes de la vie.
(Musique)
Henri Emmanuelli
Je crois quand même que l’emprise de la tauromachie dans les Landes, en particulier à Mont-de-Marsan, et la pénétration de la culture espagnole fait que ce festival rencontre un certain succès ici, et démontre d’ailleurs beaucoup de choses de ce point de vue-là, du point de vue de l’interférence entre la culture espagnole et la réalité du sud-ouest.
(Musique)
Journaliste
La passion gitane selon Joaquin Cortes, salle comble et triomphe hier soir pour le chorégraphe et danseur de génie dans un spectacle d’ouverture du festival en forme d’hommage à la race et à la culture gitane entre tradition et modernité.
(Musique)