Inauguration du centre de formation des industries du bois de Seyresse

15 novembre 1977
03m 28s
Réf. 00023

Notice

Résumé :

Le Conseil régional d'Aquitaine inaugure, à Seyresse, le premier centre de formation des industries du bois. Moteur de l'économie locale, l'industrie du bois doit faire face à une concurrence mondiale grandissante. Dans cette optique, le centre propose de former des ouvriers hautement qualifiés et offre de nouveaux débouchés.

Date de diffusion :
15 novembre 1977
Source :
Personnalité(s) :

Éclairage

Créé en 1977, mais décidé en 1974, le centre de formation des industries du bois de Seyresse porte l'empreinte de son créateur, Jacques Chaban-Delmas. Premier ministre de Georges Pompidou, il avait mis en œuvre une loi complétant et codifiant les dispositions relatives à l'apprentissage professionnel. Mais ce fut toutefois en tant que Président de l'Établissement Public Régional d'Aquitaine qu'il avait inauguré le centre.

Il s'agissait du premier complexe implanté en Aquitaine, dans un secteur alors en plein essor et doté d'une forte concentration d'unités de découpe (près d'une centaine de scieries). Celles-ci s'étaient installées vers la fin des années 1950 et avaient acquis au fil des années une puissance et un modernisme certain, bien qu'inégalement répartis (les deux tiers de la production étaient en effet réalisés par un cinquième des scieries).

En dépit de cet important tissu industriel, le centre connut un démarrage délicat : en raison de la petite taille (5 à 6 personnes) d'une majorité d'entre elles, les usines ne possédaient pas de culture d'entreprise capable d'intégrer ou d'envisager une formation extérieure. L'apprentissage du personnel se faisait en interne.

Malgré cet inconvénient, le centre de formation réussit tout de même à former une trentaine d'apprentis par an tout au long des années 1990. Ceux-ci apprenaient à effectuer la première transformation du bois (sciage et rabotage), d'abord à partir de machines électromécaniques et hydrauliques, puis électropneumatiques. Au fur et à mesure, la généralisation d'automates servant au transfert de la matière première bois modifia la formation : ceux-ci apprirent alors à en devenir les opérateurs.

En 1999, la tempête Martin porta un coup d'arrêt à l'établissement ; les entreprises de sciage s'étaient restructurées ou avaient disparu. De sorte que dans les années 2000, seule une quarantaine d'entre elles subsistait, dans un format comprenant une dizaine à une quarantaine de personnes. Cette baisse des unités de production, conjuguée à un déficit d'image et de connaissance, fit chuter les effectifs du centre à une dizaine d'apprentis, chiffre qu'il conserve aujourd'hui.

Sébastien Poublanc

Transcription

Journaliste
Superficie totale boisée, 1 600 000 ha, 900 000 ha de forêt de pins maritimes. L’Aquitaine a longtemps vécu du bois. Mais depuis quarante ans la sylviculture en particulier périclite. Il faut trouver de nouveaux débouchés à une industrie qui se meurt et former des hommes aptes à la faire revivre. Un projet ambitieux et rendu aléatoire par une conjoncture particulièrement défavorable et une concurrence qui ne jouent pas en faveur de l’Aquitaine.
Intervenant 1
Aujourd’hui le pin maritime subit les contre-coups de hausse qui viennent de l’Afrique, d’Asie du sud-est, des massifs forestiers d’Amérique latine tels que l’Amazone. Tout ceci fait un ensemble. Alors, il est très compliqué de dire qu’il y aura telle ou telle solution, tel ou tel débouché nouveau. Ce que je sais en tout cas, et ça nous ramène à la justification du centre de CERES, c’est que quels que soient les emplois de ce bois qui vient de cette forêt Aquitaine, ils exigeront de plus en plus de qualifications.
Journaliste
Des emplois, faudrait-il encore qu’il y en ait, la GEM c’est fini, le résinier n’existe plus. On annonce des réductions d'activité dans certaines importantes papeteries landaises et dans le même temps est inauguré le premier centre du bois, réalisation unique en France. Paradoxe certain, paris osé peut-être. Le centre n’affiche pas encore complet, c’est un signe. Quoi qu’il en soit il est fondamental pour une région dont le bois est le moteur économique de mettre toutes les chances de son côté.
Intervenant 2
La forêt landaise constitue un des éléments clé de l’économie de l’Aquitaine et rien ne sera de trop pour lui permettre précisément de jouer ce rôle. Le Conseil régional ne se préoccupe pas seulement, avec le Comité économique et social de l’Aquitaine, de développer et de redévelopper certaines régions des Landes. Mais aussi directement de former des professionnels qui, dans les industries du bois permettront à celles-ci de tirer le profit maximum de leur modernisation.
Journaliste
Le choix de CERES près de Dax n’est pas un hasard. Une étroite collaboration, avec réciprocité d’utilisation du matériel, est en effet réalisée entre le centre du bois et le lycée de Dax, un des deux en France à posséder une section bois. Par vocation pour ce centre, la formation des apprentis dans un domaine où il n’existe pas de tradition d’apprentissage, la formation continue avec stage de perfectionnement pour les salariés de l’industrie du bois et enfin la formation professionnelle accélérée dépendant du centre de Bayonne concernant électriciens et mécaniciens d’entretien. Une réalisation qui a donc nécessité une étroite collaboration à tous les échelons.
Intervenant 2
Nulle part en France ne fonctionne un centre où autant de partenaires sont réunis. Et dès à présent, alors que le fonctionnement démarre, nous avons dès à présent la preuve que ce centre va jouer un grand rôle à la fois pour l’industrie du bois, à la fois par conséquent pour le massif forestier landais, et à la fois par conséquent pour le développement, et du département des Landes, et de l’Aquitaine toute entière.