La vaccination des volailles contre la grippe aviaire dans les Landes

20 février 2006
01m 35s
Réf. 00158

Notice

Résumé :

Les éleveurs landais attendent l'autorisation de l'Union européenne pour la vaccination contre la grippe aviaire des oies et des canards, dans les élevages situés à proximité des zones humides. Les palmipèdes pouvant véhiculer le virus en tant que porteurs sains, il s'agit d'empêcher toute contamination dans les élevages environnants.

Date de diffusion :
20 février 2006
Source :

Éclairage

C'est en 2004 que l'épizootie de grippe aviaire, qui se développait en Asie du sud-est commença à alerter les autorités sanitaires mondiales, certains "spécialistes" allant jusqu'à prédire une mortalité aussi élevée que lors de la grippe "espagnole" de 1918. En 2005, la mortalité des oiseaux s'étendant à l'Europe, ce fut au tour des autorités européennes de préconiser des mesures destinés à confiner les animaux malades, ou à les abattre, et à isoler les zones contaminées, en particulier les zones humides (les Dombes en France où la maladie fit son apparition dans notre pays) afin que les animaux sauvages ne contaminent les animaux domestiques

En février 2006, après avoir pris des mesures de confinement des volailles, la France obtint le feu vert de Bruxelles pour entamer la vaccination des palmipèdes dans trois départements, parmi les plus exposés, dont les Landes où le reportage a été tourné. Le témoignage d'un éleveur de canards expose bien le problème qui est celui du coût d'une telle opération : achat des vaccins et main-d'œuvre nécessaire pour vacciner près d'un million d'animaux. Par ailleurs, des questions se posent sur la nécessité d'un ou de deux vaccins, solution préconisée bien évidemment par le représentant du laboratoire les fournissant.

Cette crise montre bien les dangers du développement de l'élevage à grande échelle pratiqué même dans les zones de production de qualité qui se trouvent être, par hasard ou non, des zones humides, comme la Bresse ou les Landes. Elle a montré aussi les limites de l'application stricte du principe de précaution qui peut conduire à prendre des mesures inappropriées à partir de diagnostics trop alarmistes. Elle a montré enfin une des fragilités de l'économie mondialisée : l'unification microbienne du monde, qui avait commencé avec les grandes découvertes, mais que les moyens de transports rapides et l'universalité des échanges rendent encore plus efficace.

Francis Brumont

Transcription

Christophe Barrailh
Il va falloir quand même que l’Union européenne se positionne hein !
Journaliste
Impatient, ce producteur de canard le sait, l’autorisation de vacciner doit venir de Bruxelles. Christophe Barrailh se dit prêt à immuniser ses 3 000 bêtes, mais il souhaite en savoir plus sur les aides de l’Etat
Christophe Barrailh
Restent à définir les modalités d’accompagnement des producteurs parce qu’effectivement cette démarche a un coût. Il y a un besoin d’organisation, il y a une nécessité de financer de la main d’œuvre.
Journaliste
En cas de feu vert de l’Union européenne, 900 000 oies et canards seront vaccinés. 2 000 élevages proches des zones humides des trois départements seront concernés : Landes, Loire Atlantique et Vendée. Les modalités, ce spécialiste d’un fabricant américain du vaccin est venu les exposer dans les Landes. Très résistants au H5N1, ces palmipèdes peuvent véhiculer le virus en tant que porteurs sains. Alors pourquoi cibler uniquement oies et canards. La réponse est simple.
Hervé (Le) Galludec
Pour éviter que ces canards qui sont moins sensibles que les autres oiseaux au virus influenza ne deviennent des porteurs suite à une contamination par des oiseaux sauvages. La vaccination va prévenir ainsi la contamination des élevages environnants.
Journaliste
Autre question : quel sera le nombre d’injections nécessaires ? Une seule devrait produire ses effets pendant sept semaines a expliqué ce responsable de laboratoire à des vétérinaires landais. Mais il y aura sans doute un rappel.
Hervé (Le) Galludec
Pour être totalement efficace, une primo vaccination à un jour et un rappel à trois semaines vont permettre une installation de l'immunité très précoce puisque qu’on vaccine dès un jour et un maintien dans le temps de l’immunité.
Journaliste
Dernière inconnue, les premières vaccinations pourront-elles avoir lieu dès mercredi ? Selon la direction des services vétérinaires des Landes, un tel scénario est tout à fait possible.