La production de carottes dans les Landes et l'usine Légum'land

03 juin 1991
01m 46s
Réf. 00165

Notice

Résumé :

A Sanguinet, de nombreux agriculteurs, soucieux de se diversifier face à la culture du maïs, ont choisi de se lancer dans la production de carottes. Parmi eux, François Grudet a créé, il y a deux ans, à Ychoux, la société Légum'land, spécialisée dans le conditionnement et l'exportation de carottes vers plusieurs pays européens.

Date de diffusion :
03 juin 1991
Source :

Éclairage

La production légumière a longtemps été une production de proximité : ceinture maraîchère des grandes villes, alimentant directement les divers marchés des quartiers, maraîchers à temps plus ou moins partiel des bourgs vendant dans les marchés environnants, paysans (et surtout paysannes) apportant les surplus de leurs jardins au marché hebdomadaire du bourg voisin. La présence d'une grande ville, le chemin de fer et plus tard l'automobile ont permis à certaines régions de se spécialiser et de valoriser leur production, favorisée par le climat (ceinture maraîchère bretonne, par exemple), par les sols, par la facilité des transports, etc. Sur ce terrain, le marché est devenu vite international, d'abord pour des produits de luxe, ou peu périssables, puis, grâce à la rapidité des transports et au camion frigorifique, pour toutes sortes de produits, si bien que de nos jours ce marché est planétaire : pour les fruits et légumes, il n'y a plus de saisons.

Concurrence accrue, mais aussi opportunités pour les plus entreprenants : il ne s'agit plus alors de cultiver son jardin, mais de produire en plein champ les produits les plus adaptés pour tel ou tel marché, les conditionner sur place et les expédier parfois fort loin. La difficulté provient de la volatilité de la demande, tandis que la production peut être contrariée par les aléas climatiques, qui peuvent favoriser telle région au détriment de telle autre. Les Landes ont quelques atouts : sur une bonne part de leur territoire des sols sablonneux qui conviennent bien à certaines productions comme les carottes ou les asperges. Elles disposent aussi de vastes espaces où la mécanisation est possible. Mais cela exige des investissements qui sont rarement à la portée de simples agriculteurs, d'où l'intérêt des groupements de producteurs qui sont nombreux et anciens dans les Landes, un département qui a une forte tradition coopérative.

Francis Brumont

Transcription

Journaliste
Le maïs n’est plus le roi sur cette terre de Haute Landes. Extraites de cette terre de sable, des carottes. Ici, à Sanguinet, le maïs a laissé place au troisième légume français après la tomate et la pomme de terre. Une carotte performante sur le marché français et européen avec ses 120 à 180 cm de long et d’un calibre 22/35 à 35/45. Elle n’a rien à envier à celle du pays de Loire, leader en France. De toute façon il n’y aura pas de guerre de la carotte puisque le France est déficitaire, elle importe pour assurer une consommation de 450 000 tonnes par an. Mais pour François Grudet, producteur, la carotte de primeur ou d’hiver n’est pas un filon. Il s’agit tout simplement ici dans les Landes d’une production de diversification sérieuse face au maïs.
François Grudet
Elle demande beaucoup d’entretien, elle n’a pas le droit de recevoir un stress en eau. Le gel, par exemple que nous avons subi a fait du mal sur certaines variétés.
Journaliste
François Grudet croit en elle, à tel point que dans les anciens locaux de Yachting France à Ychoux il a créé il y a 2 ans avec un autre agriculteur et un industriel de l’agroalimentaire Légum'land. Ici, les carottes, 15 000 tonnes environ sont conditionnées et expédiées en France, mais aussi dans des pays européens comme le Portugal, l’Espagne, l’Italie, l’Allemagne ou encore chez les Anglais, ses premiers clients en ces périodes mai, juin.
François Grudet
Les Anglais, ils nous ont contraint une certaine qualité. Ils sont très stricts au niveau triage, ils sont très stricts au niveau propreté et de ce côté-là nous avons été agréés pour l’export en Angleterre.
Journaliste
Les carottes connaissent actuellement un regain de consommation pour ses basses calories, pour le bronzage, la vue. Si elles rendent aimables, elles ont su aujourd’hui se rendre estimables.