Réactions du PDG de Sony France à sa sortie de l'usine de Pontonx
Notice
Le PDG de Sony France, Serge Foucher, a été retenu pendant toute une nuit par les salariés du site de Pontonx-sur-l'Adour qui s'opposent au plan social proposé par la direction, suite à la fermeture de l'usine. Au matin de sa libération, il réagit à sa séquestration aux micros des journalistes.
Éclairage
La séquestration du PDG de Sony, début d'une série de séquestrations sur le plan national : quelques éléments d'analyse du phénomène
Face au refus de négocier de la direction de Sony, les salariés en sont arrivés à séquestrer le PDG de Sony France et trois de ses collaborateurs.
Crise oblige, les mois de mars et avril 2009 verront les plans sociaux doubler. Pour aider à la lecture de ce document de mars 2009, il faut signaler que les salariés de Pontonx ont été parmi les premiers à utiliser cette méthode de séquestration de patron qui a eu tendance à se généraliser par la suite. Nous avons en effet dans cette période plusieurs exemples dont les médias se sont fait l'écho : Caterpillar, 3M, Fnac, Continental, Molex, Faurecia, etc.
D'après Olivier Labarre, directeur adjoint du cabinet conseil en management et en ressources humaines BPI, dans un entretien à Libération le 1er avril 2009, ce genre d'agissements, typiquement Français, a tendance à se développer, même s'il y en a toujours eu un peu. Ce ne sont pas les syndicats qui poussent, mais se sont les salariés qui prennent la main. Cette pratique exprime clairement, selon lui, le désespoir et la colère des salariés qui n'admettent plus les licenciements même légitimes quand ils voient certains patrons qui touchent de grosses sommes. Il est le signe que le consensus social est en train de se rompre.
Dominique de Villepin évoquait alors "le risque révolutionnaire en France".
Cyril Hédouin sur Rue89, le 12 avril 2009, note que les Français ne semblent pas totalement désapprouver ce mode de "kidnapping". Il remarque que la séquestration de patrons, évidemment interdite par la loi, dans le cas même où elle déboucherait sur un accord, ce dernier, conclu sous la contrainte, n'aurait aucune valeur juridique. Les salariés restent cependant convaincus de la crédibilité de cette démarche a priori irrationnelle, dans la mesure où d'une part, il est possible que l'entreprise concède des mesures plus favorables aux salariés - ce fut le cas pour les salariés de la fabrique britannique d'adhésifs SCAPA, dans l'Ain, où , après séquestration de quatre cadres de l'entreprise, la direction a accepté de doubler les primes de départ - et que d'autre part les pouvoirs publics (tribunaux et forces de l'ordre) n'interviennent généralement pas.