Bahus-Soubiran : installation d'une station de forage par le groupe Total

23 juin 2008
01m 39s
Réf. 00220

Notice

Résumé :

Face à la flambée des cours du pétrole, le groupe Total explore les sous-sols français à la recherche de nouvelles réserves. Dans un champ de la commune de Bahus-Soubiran, une station de forage a été installée à cet effet.

Date de diffusion :
23 juin 2008
Source :
France 2 (Collection: 20 heures )

Éclairage

Au milieu de l'année 2008 le prix de toutes les matières premières continuent de s'envoler car la demande mondiale est forte. Elle est amplement stimulée par les besoins des pays émergents, la Chine en particulier. Les hydrocarbures sont évidemment concernés au premier chef.

Certes, depuis quelques années, eu égard aux légitimes préoccupations quant aux questions climatiques et environnementales, on se pose la question du "peak oil", comme disent les spécialistes anglo-saxons des questions énergétiques. Autrement dit : le pétrole va-t-il s'épuiser ? Ne lit-on pas, ici ou là, que l'évaluation des réserves en hydrocarbures, en Arabie Saoudite ou dans le sous-sol de quelques autres puissants producteurs, serait un secret bien gardé ?

Cependant, depuis la première partie du XXe siècle, les États et les compagnies pétrolières ont toujours été réactifs, aux événements historiques comme aux grandes modifications de la donne géopolitique. Lors des premiers chocs pétroliers des années 1973-1979, la mise en production de gisements considérés jusque là comme difficiles, marginaux ou éloignés (Mer du Nord, Alaska ou Golfe de Guinée par exemple) est largement activée.

Dès lors, dans l'Hexagone même comme d'ailleurs dans les champs pétrolifères de grande capacité, les géologues reprennent leurs données anciennes, réexaminent leurs rapports de forage et perfectionnent leurs techniques. Ils ont les moyens, très sophistiqués, de repérer et d'extraire encore bien des quantités d' "or noir" demeurées prisonnières dans les couches parfois très profondes des anticlinaux.

Ainsi, le bassin aquitain, plus particulièrement le piémont pyrénéen, intéresse-t-il de nouveau les pétroliers de Total. Les voilà donc en Tursan, à l'est du département des Landes, dans la vallée du Bahus, petit affluent de rive gauche de l'Adour, entre Geaune et Eugénie-les-Bains. Douze ans auparavant, peu après le premier choc pétrolier, leurs collègues foreurs ont d'ailleurs œuvré tout à côté, à Pécorade.

Assurément la production nucléaire d'une part, les énergies dites "douces" (éolienne, solaire) et une nouvelle prise en considération des transports ou du bâti d'autre part, vont entraîner des changements de comportements énergétiques. Cependant, l'utilisation du pétrole n'est pas encore achevée. D'où l'intérêt renouvelé, économique et donc financier, des modestes gisements aquitains ou franciliens (ceux de la Brie notamment), fussent-ils isolés, dans le contexte mondial.

Jean-Jacques Fénié

Transcription

Inconnue 1
Êtes-vous venus à Bahus chercher du pétrole ?
Inconnue 2
Est-ce qu’à Bahus vous avez trouvé du pétrole ?
Inconnu 3
On peut dire qu’on en a trouvé effectivement.
Journaliste
Un cours un peu particulier dans cette école des Landes. Ce jour là, le professeur est un géologue de chez Total. Il explique aux enfants qu’ils vivent sur un tas d’or, un tas d’or noir. Depuis quelques mois, le groupe Total a installé dans ce champ de maïs une station de forage. Des explorations du sous-sol français, la compagnie n’en avait plus fait depuis 15 ans. Le pétrole est bien là, il dort à 3 000 mètres sous terre ; reste à savoir maintenant s’il sera facile à extraire.
Christian Vinos-Poyot
Imaginez une éponge que vous ne pouvez pas presser et l’eau ne sort pas, mais si elle ne sort pas on ne pourra pas produire.
Journaliste
Et donc là c’est ce que vous testez, c’est ça ?
Christian Vinos-Poyot
Là, on descend le matériel pour pouvoir le tester.
Journaliste
Ça fait plus de 40 ans que Total est présent en Aquitaine, seulement ses principaux gisements s’épuisent. Il y a quelques années, le groupe pétrolier n’aurait pas pris la peine d’aller chercher de nouvelles réserves dans la région. La flambée des cours a changé la donne.
Guy Nesen
Le fait que le baril monte, c’est évident que ça nous aide à produire des champs qui sont soit plus petits, soit plus risqués, soit plus profonds, soit avec des débits d’huile prévisionnels qui sont inférieurs à ce qu’on n’aurait pas une dizaine d’années.
Journaliste
La production de ce puits restera toujours marginale par rapport à nos besoins. Les gisements français produisent 1% de la consommation annuelle, ce qui représente seulement 4 jours d’autonomie ; une goutte d’eau qui attire pourtant de nombreuses compagnies pétrolières. L’an dernier, les pouvoirs publics ont délivré 2 fois plus de permis de forage en France.