La station thermale de Préchacq-les-Bains

23 juin 1966
03m 49s
Réf. 00254

Notice

Résumé :

Le calme et la tranquillité règnent dans l'établissement thermal de Préchacq-les-Bains. Chaque année, entre les mois de mai et d'octobre, de nombreux curistes viennent profiter des bienfaits des cataplasmes de boue et de l'eau sulfureuse pour soigner maladies respiratoires ou rhumatologiques.

Date de diffusion :
23 juin 1966

Éclairage

Sanctus Johannes de Pressag, mentionnée au cartulaire de Dax dès le XIe siècle, est une paroisse antique dont le nom s'explique par le cognomen latin très répandu, Priscus, associé au suffixe -acum signalant une "propriété". Située à une dizaine de kilomètres de Dax, à la confluence de l'Adour et du Louts, Préchacq [1] est le lieu de naissance de Lahire, compagnon de Jeanne d'Arc, personnifiant le valet de cœur. Là, comme à Dax, on utilise depuis très longtemps les vertus de boues végéto-minérales et d'eaux sulfatées-calciques et sulfurées qui sourdent respectivement à 60 et 18 degrés.

La renommée de la petite station semble s'affirmer au XVIe siècle puisque Michel de Montaigne vient s'y soigner. Cependant, l'exploitation du site est, par la suite, interrompue à maintes reprises : acquis par Léonard de Poyanne au milieu du XVIIIe siècle, les bains périclitent en 1780 et sont vendus comme biens nationaux en l'An II (1793-1794). Près d'un siècle plus tard, en 1888, le docteur Darroze, maire de Pontonx, tente d'en relancer l'exploitation faisant construire l'établissement actuel. Ce n'est pas vraiment un succès et il faut attendre 1976 pour que la structure ouvre à nouveau après l'édification d'un second bâtiment.

Rhumatologie et voies respiratoires constituent donc la vocation thérapeutique de cette petite station thermale qui appartient, depuis 1996, à la "Chaîne du Soleil".

Si l'évolution du thermalisme y est incertaine pendant près de quatre siècles, les noms de lieux rappellent, à Préchacq, l'omniprésence de l'eau : à la confluence de l'Adour, d'origine prélatine, et du Louts émanant du latin lutosus, "boueux", se situait un bois que rappelle le toponyme Saubole, "petite forêt". Le Lavoir, Le Moulin, l'avenue des Thermes, Les Thermes et Le Trou de Madame, récents puisque français, mais pertinents, rappellent, en effet, la destination de Préchacq "les Bains".

[1] Le -q final est adventice, une pure fantaisie de graphiste.

Bénédicte Boyrie-Fénié

Transcription

Journaliste
Citer les Landes, c’est aussitôt penser aux pins mais non point à l’Adour qui, tranquille, traverse le département ; non point aux sources chaudes qui font la gloire thermale de nombre des sites de ce département justement. Dax, bien sûr, mais aussi plus caché, plus ignoré, Préchacq sur la rive gauche de l’Adour, dont l’établissement thermal compte 130 chambres et où l’on soigne de mai à octobre les rhumatismes, les sciatiques et les bronchites chroniques. On doit y soigner aussi, à voir le calme qui se dégage de son parc, les irritabilités, les névroses, les rages et les colères qui sont le lot quotidien des condamnés à la cité que pour la plupart nous sommes. Mais la boue qu’ici on vous destine n’est pas comme toutes les boues. C’est le propre d’une station thermale. Végéto-minérale elle est cultivée, retournée avant de gagner les récipients qui permettront son transport jusqu’à vous, selon vous allez voir, un procédé moderne autant qu’efficace et en usage déjà depuis longtemps dans la plupart de nos gaves. Le curiste, lui, en attendant cette boue, trempe à son gré dans des eaux ou sulfatées calciques hyperthermales ou sulfureuses ; les premières pouvant atteindre la température de 63 degrés. Il reçoit ensuite un cataplasme de cette boue qui guérira et sa bronchite chronique, et sa sciatique, et son rhumatisme chronique également. Ma chronique, pour ma part, s’arrête ici. Laissons-lui et à ses semblables la joie de déguster cette eau sulfureuse et surtout celle de pouvoir se délasser dans un parc splendide où il fait si bon vivre loin des bruits et des rumeurs de la ville. Je viendrai à Préchacq cet été.