Stage de contrebasse à Capbreton

15 août 2002
02m 12s
Réf. 00504

Notice

Résumé :

A l'occasion du festival de contrebasse de Capbreton, des stages sont organisés regroupant musiciens confirmés et novices.

Date de diffusion :
15 août 2002
Source :
Personnalité(s) :

Éclairage

Les Rencontres internationales de la contrebasse de Capbreton ont vu le jour en 1990, à l'initiative de Christian Nogaro, luthier à Saubrigues, et Bernard Salles, contrebassiste et professeur au conservatoire de Pau. Soutenues par le département des Landes, la municipalité de Capbreton, puis la Communauté de communes Maremne Adour Côte-Sud (MACS), les Rencontres fêtent leur 22e édition en 2012, sous la forme de deux évènements culturels distincts mais néanmoins liés : le Stage international de contrebasse classique & trio jazz, et le Festival Fugue en pays Jazz.

Le stage et le festival de contrebasse

Bien que la formule ait évolué au fil des ans, c'est le stage qui constitue le noyau historique des Rencontres. Il se déroule dans le courant du mois d'août, le plus souvent dans les locaux du lycée de Saubrigues. L'édition 2002, dont il est question dans ce sujet du journal de France 2, accueillait une quarantaine d'élèves contrebassistes de tous niveaux et de diverses provenances géographiques. Dès sa première année d'existence, la formation a été placée sous le signe de la mixité des styles : elle mêle pratiques classique et jazz. Ce choix découle de l'un des principaux objectifs pédagogiques de cette académie d'été : permettre à chaque stagiaire, quelle que soit sa pratique initiale, de découvrir une large palette de manières de jouer, d'interpréter, d'improviser à la contrebasse. Les élèves du stage d'août 2002 ont été confiés à une équipe de 18 professeurs parmi lesquels figuraient Bernard Salles lui-même, Libero Lanzillotta, Peter Washington ou Hein van de Geyn. Comme chaque année, les élèves et leurs professeurs ont donné un concert à Saubrigues, dans le cadre décontracté d'un apéro-dînatoire arrosé de rosé frais. De ce concert, nous entendons ici un extrait de l'arrangement pour 15 contrebasses de la fameuse Sarabande extraite des suites pour clavecin de G.F. Haendel (arrangement réalisé par Bernard Salles).

Dès 1991 la formule des Rencontres s'est étoffée, et propose également un festival qui se déroule – depuis 1999 – sur 3 ou 4 soirées, au Parc des Sports de Capbreton. Comme Christian Nogaro (son directeur artistique) l'a souligné, il ne s'agit pas pour autant d'un festival pour monomaniaques de la contrebasse : l'instrument y tient lieu de prétexte pour la découverte d'horizons musicaux divers.

Les initiateurs du projet : deux passionnés de contrebasse

Christian Nogaro, directeur artistique du festival depuis ses débuts, est luthier de métier. Formé à l'Ecole de Mirmont, puis auprès de Jean-Luc Siret à Toulouse, son premier atelier vit le jour à Pau, un second à Biarritz. Alors que ce dernier ne s'était consacré jusque-là qu'aux instruments du quatuor à cordes (violon, alto, violoncelle), Bernard Salles poussait la porte de son atelier palois pour lui demander de lui fabriquer une contrebasse. Cette rencontre a été le point de départ de riches échanges entre les deux hommes, qui ont amené Christian Nogaro à se piquer de passion pour l'instrument et se spécialiser dans sa fabrication. Bien que landais d'origine, c'est au milieu des années 1980 qu'il retrouve ses terres natales, établissant son atelier à Saubrigues. L'atelier a depuis acquis une renommée internationale : ses instruments sont pratiqués par bon nombre d'orchestres européens (tels que celui de Monaco ou Porto) ainsi que des jazzmen du monde entier, à l'instar de Jean-François Jenny-Clark qui y est resté fidèle jusqu'à sa mort. Chez Christian Nogaro, la musique n'est pas seulement abstraction sonore, mais matière physique : " Je me régale avec la contrebasse. Ce doit être le monumentalisme de l'instrument sans doute. C'est un bel objet. Et puis je dois être physique. J'aime suer sur les instruments que je fabrique. " [1]. Ce rapport organique à la musique n'est peut-être pas étranger à une culture familiale qui s'est particulièrement distinguée dans le domaine des arts plastiques. Le luthier est en effet le fils de Bernard Nogaro, peintre dacquois de renom, le frère du maître verrier Brigitte Nogaro et du peintre Anora Borra.

Bernard Salles, qui s'exprime dans le reportage, est professeur de contrebasse classique au conservatoire de Pau depuis 1977. Responsable pédagogique du stage pendant de nombreuses années, il y intervient toujours régulièrement. Le contrebassiste a abordé l'instrument sous de multiples facettes : en qualité d'interprète, de pédagogue, mais aussi de compositeur et d'auteur de méthodes et d'arrangements pour contrebasse(s) pour le compte des Editions Billaudot. Il collabore également avec son ami Christian Nogaro pour la conception de contrebasses, dont certaines sont inspirées de modèles historiques.

[1] : "Paroles de luthier", Sud Ouest, édition départementale Landes, 16 août 1994.

Stéphane Escoubet

Transcription

Présentateur
Chaque année pendant dix jours, Capbreton devient la capitale de la contrebasse. Cette station balnéaire des Landes accueille un festival en effet, où se retrouvent les plus grands contrebassistes mais aussi les novices. Abdel Mostefa, Marine Maincent.
(Musique)
Journaliste
Sur la côte basque, entre pêcheurs et surfeurs, la contrebasse se fait une place au soleil. Habituellement rangée au rayon des encombrants, au fin fond des orchestres, le plus grand et le plus grave des instruments à cordes peut enfin se mettre en avant.
Bernard Salles
Sol fa mi, ré-do-si-la-sol-fa, que ça.
Journaliste
Une quarantaine de stagiaires ont investi chaque mètre carré de ce lycée. Etudiants, retraités, musiciens professionnels, amateurs de jazz ou de classique, un joyeux mélange de contrebasses pas du tout contre-nature.
Bernard Salles
C’était un instrument qui nage très bien. Dans la musique classique, dans la musique de jazz, musique variété, on le rencontre de plus en plus. Et je pense que c’est ce qui fait que c’est un instrument qui ne se prend pas toujours trop au sérieux et qui permet de ce type de rencontre, où il y a la convivialité, la bonne humeur.
Inconnu
Oui, on dirait un essaim de guêpes.
Journaliste
Dans cet essaim, ni reine, ni ouvrières. Avec un esprit de corps, les virtuoses futurs premiers prix de conservatoire se retrouvent aux côtés de débutants fraîchement piqués de contrebasse.
Isabelle Haym
Quand on apprend un instrument, à partir d’un certain âge, on n’a plus l’intention de devenir professionnel. Il y a une cohésion, et les gens essaient de nous tirer vers le haut, plutôt que nous enfoncer vers le bas. Je crois que ça tient probablement à l’instrument.
Journaliste
Instrument des humbles, la contrebasse peut s’attaquer aussi à des monuments. Quinze stagiaires pour interpréter Haendel et sa sarabande, un concert apéritif avant le festival de Capbreton ce week-end.