L'opéra des Landes joue La Traviata

09 octobre 2001
05m 52s
Réf. 00536

Notice

Résumé :

Projet initié par Olivier Tousis et l'association Opéra des Landes, l'opéra de Giuseppe Verdi, La Traviata, est présenté à l'espace François Mitterrand de Mont-de-Marsan. Ici, les solistes professionnels se mêlent au chœur amateur de l'atelier lyrique des Landes, accompagnés par l'orchestre des Landes.

Type de média :
Date de diffusion :
09 octobre 2001
Source :

Éclairage

L'Opéra des Landes

Depuis 1998, l'Opéra des Landes présente chaque saison des chefs d'œuvres du répertoire lyrique. Chaque été, le Festival d'Art Lyrique de Soustons a généralement la primeur des nouvelles productions de la troupe, que d'autres peuvent découvrir par la suite à Mont-de-Marsan, Dax ou d'autres sites de la région. Le projet est porté par l'Association pour l'Art Lyrique en Aquitaine (APALA), qui a vu le jour en 1996, à l'initiative du chanteur lyrique landais Olivier Tousis. Ce dernier est également en charge de la direction artistique de l'Opéra des Landes depuis son origine.

À ses débuts en 1998 et 1999, la troupe présente deux opérettes (La Périchole d'Offenbach et La Chauve-Souris de Johan Strauss fils) à Dax et Mont-de-Marsan, montées avec les moyens du bord : " Nous avions produit ces spectacles par nos propres moyens, sans aide. Une véritable aventure humaine qui s'est heurtée à pas mal de difficultés mais que nous avons surmontées tous ensemble avec enthousiasme ", se souvient Olivier Tousis [1]. Les années suivantes, grâce aux soutiens du Conseil Général, des municipalités de Soustons et de Dax, l'Opéra des Landes se développe et s'attaque aux monuments de l'opéra classique et romantique : La Traviata (2001), Tosca (2004), Lucia di Lammermoor (2005), Norma (2007), Carmen (2008) ou La Flûte Enchantée (2010).

L'ambition première de l'APALA était de promouvoir l'art lyrique dans le département des Landes. C'est ce à quoi elle s'emploie depuis 15 ans, à plusieurs titres. D'abord en proposant au public landais de découvrir des chefs d'œuvre du répertoire, et ce, en dehors du cadre traditionnel des théâtres d'opéra. Ensuite en offrant l'opportunité à des talents de la région, qu'ils soient instrumentistes ou chanteurs, de développer leur expérience dans le domaine de l'opéra et de se faire un nom. Enfin, en plaçant au cœur du projet le principe d'une collaboration entre amateurs et professionnels, un aspect mis en évidence par ce reportage de France 3 Mont-de-Marsan.

La Traviata

En 2001, l'Opéra des Landes fait salle comble pour trois représentations de La Traviata de Verdi à Soustons, puis sur la scène de l'espace François-Mitterrand à Mont-de-Marsan. À l'occasion de cette nouvelle production, Olivier Tousis se charge pour la première fois de la mise en scène, en collaboration avec Alessandro Tarchi ; il récidivera pour les opus à venir. Il participe également à la conception des décors, des lumières, et des costumes qui seront confectionnés par les élèves du Lycée des Métiers Robert Wlérick de Mont-de-Marsan.

Le projet mobilise un orchestre composé de 35 jeunes musiciens issus des conservatoires de la région, 43 choristes amateurs de l'Atelier Lyrique des Landes, et 8 chanteurs professionnels. Le rôle de Violetta est confié à la soprano Bernadette Lamothe, formée au conservatoire de Bordeaux, et qui se produit régulièrement sur la scène de l'Opéra National de Paris depuis 1990. Celui d'Alfredo revient à Jean-Claude Duverger, figure de la scène lyrique landaise, et au parcours atypique : chaudronnier de formation, puis postier de métier, c'est sur le tard qu'il décide de se consacrer pleinement à sa carrière de chanteur lyrique. À son habitude, Olivier Tousis est également présent sur scène : il y incarne le Marquis d'Obigny.

[1] GUILLAUMIE, Philippe, " La Traviata avant Mireille ", Sud Ouest, édition départementale Landes, 21 septembre 2001.

Stéphane Escoubet

Transcription

Journaliste
Bonsoir, Aquitaine Première vous emmène ce soir à l’opéra, une belle aventure lyrique engagée il y a de cela trois ans va vous être contée. Son point d’orgue, La Traviata de Giuseppe Verdi, jouée à Mont-de-Marsan. Sur scène à l’unisson, des solistes professionnels et des choristes amateurs.
(Musique)
Journaliste
Faute de moyens financiers, l’association l’Opéra des Landes a dû faire jouer le relationnel pour monter ce projet de La Traviata ; deux semaines de répétition gratuite pour ces musiciens, quasiment tous originaires des Landes.
Chef d'orchestre
Très lourd la noire, on y va !
(Musique)
Journaliste
Envie de réaliser quelque chose de grand au pays, disponibilité et amour démesuré pour la musique, tels ont été les moteurs dans la formation de l’orchestre des Landes.
(Musique)
Raphaël Pierre
Etre professeur ou être soliste ou être musicien d’opéra, ça n’a vraiment rien à voir. A l’opéra, il y a une ambiance qui se crée entre les musiciens et la scène, les chanteurs. Donc, il y a tout un suivi du chef, c’est très intéressant. Vraiment, ça n’a rien à voir avec, donner un cours de violon.
Journaliste
Dans le rôle d’Alfredo, Jean-Claude Duverger dit Jeannot de Tensacq, quand il a quitté les Landes pour monter à la capitale comme l’exigeait son métier à La Poste ; il a pu réaliser son rêve : devenir chanteur.
Jean-Claude Duverger
Je me suis retrouvé à la suite d’un concours à une audition au Châtelet où j’ai commencé ma carrière d’artiste dans Gipsy, avec José Todaro. Et voilà, puis après, j’ai continué. J’étais toujours à La Poste, au musée de La Poste à Paris. Et à la suite, bon, je ne pouvais plus continuer à faire, c’était trop difficile. Après, j’ai eu un parcours où j’ai fait les chœurs de Radio France, où j’alternais des petits rôles et un peu de tout. Et puis après, j’étais à l’opéra de Paris.
(Musique)
Journaliste
C’est la même passion qui anime la quarantaine d’artistes 100 % amateurs, 100 % bénévoles, les choristes de l’atelier lyrique des Landes.
Jean-Pierre Lupuyau
Nous nous entraînons deux fois par mois, de 10 heures le matin jusqu’à 8 heures le soir. Nous tournons sur trois villages ou trois villes, Dax, Morcenx, Mont-de-Marsan. Ce qui fait que deux fois par mois, nous nous retrouvons ensemble pour préparer les chœurs de l’opéra des Landes.
Olivier Tousis
Ayez la trouille, ayez peur.
Journaliste
A dix minutes du lever de rideau, dernière mise en bouche entre les chœurs et Olivier Tousis, chanteur professionnel d’opéra, landais, et initiateur de ce projet lyrique.
(Musique)
Olivier Tousis
J’essaie de leur expliquer que nous sommes dans des conditions professionnelles. Il faut qu'ils s’insèrent dans une troupe professionnelle… ; Et pour eux, c’est vraiment un challenge d’arriver à se maîtriser pendant trois heures, comme on a l’habitude de faire dans un spectacle.
(Musique)
Lamothe Bernadette
Ce sont des gens qui, au départ, déjà aiment ça. Donc, ils s’investissent forcément avec une dose de bonne énergie, et ça, on le ressent énormément. Donc, ce n’est pas du tout péjoratif. Il est très important, par contre, que les premiers rôles soient tenus bien sûr par des gens professionnels, parce que c’est très difficile. Et on ne jette pas quelqu’un d’amateur pour chanter des premiers rôles comme ça. Ça ne se chante pas à 24 ans, si on a commencé le chant à 20 ans. Il faut une certaine maturité de voix, il faut toute une connaissance technique pour justement négocier les virages.
Journaliste
La technique, Bernadette Lamothe l’a perfectionnée à l’opéra national de Paris. Il y a dix ans, elle entrait dans les chœurs de l’opéra Bastille. Domiciliée depuis en Chalosse, elle appartient elle aussi à la filière lyrique landaise.
(Musique)
Journaliste
Autre parcours insolite, celui du Béarnais Christian Paul. Récemment, il était encore conducteur de travaux dans le bâtiment. Il a tout sacrifié pour une carrière lyrique déjà prometteuse.
(Musique)
Christian Paul
On est artiste lyrique, ça veut dire qu’on est acteur, si on fait du concert, on fait du disque. Mais c’est très important le physique, le déplacement, etc. Encore une fois, l’interprétation, c’est ce qui fait que le spectacle est réussi et qu’on y croit, voilà !
(Musique)
Journaliste
Et avec la réussite de La Traviata , dans les Landes, on y croit encore davantage, l’opéra des Landes est même devenu une réalité.
(Musique)
Journaliste
L’aventure de l’opéra des Landes ne devrait pas s’arrêter avec cette version de La Traviata de Giuseppe Verdi : en projet, un opéra contemporain. Voilà, c’est la fin de cette Aquitaine Première, dans un instant, le journal régional. Bonne soirée à tous !