Présentation du club de rugby de Tyrosse

16 mai 2010
04m 57s
Réf. 00610

Notice

Résumé :

Reportage consacré au club amateur de rugby de Tyrosse dans les Landes. Retour sur les joueurs qui ont marqué l'histoire du club et son palmarès. Evocation également du rôle social du club, qui aide ses joueurs à obtenir un emploi, et de la grande qualité de la formation qui y est dispensée.

Type de média :
Date de diffusion :
16 mai 2010
Thèmes :

Éclairage

Plus que n'importe quel autre club des Landes, Saint-Vincent-de-Tyrosse, cité de 6000 âmes entre Dax et Bayonne avec son stade de La Fougère et ses couleurs Rouge et Bleu, est l'histoire d'amour d'un village et de son rugby. En 1910, à l'instigation d'un jeune instituteur, Monsieur Nagouas, fut organisée une réunion en vue de créer une société sportive avec pour objectif : le rugby ! Le Sport Athletic Tyrossais (S.A.T). « Il y a deux messes à Tyrosse : celle de 11 heures et celle de 15 heures... », a-t-on habitude d'entendre au cœur du village. Né le 24 juin 1919 de la fusion de deux sociétés préexistantes, le Sport athlétique tyrossais et le Ralliement, fondées avant la guerre, l'U.S Tyrosse a forcé l'admiration en se maintenant en Première Division entre 1928 et les années 1990. Le club a toujours puisé ses joueurs dans la population locale : le plus souvent des employés des usines, les chaussures Merle et Bellocq, puis Adidas ou encore les agriculteurs et ouvriers de la forêt. L'U.S Tyrossaise s'est construit, au fil des ans, une réputation d'équipe volontaire défendant avec une passion énorme, se surpassant devant son public et soulevant l'admiration du monde du rugby.

Sans avoir les moyens de ses illustres voisins de Bayonne, Biarritz, Dax ou Mont-de-Marsan, les Landais ont joué longtemps dans la cour des grands. Et les Tyrossais ont donné à la Fédération une pléiade d'internationaux faisant de cette ville l'un des viviers le plus riche de la France d'Ovalie : le premier en 1937, le pilier gauche Pierre Daulouede (4 sélections). Puis la fameuse charnière des frères Guy (demi d'ouverture, 14 sélections entre 1961et 1968) et Lilian Camberabero (demi de mêlée, 13 sélections entre 1964 et 1968) mais aussi Jean-Pierre Lux (centre, 47 sélections entre 1976 et 1975), Jo Rupert (Troisième-ligne, 14 sélections entre 1963 et 1968), Christophe Milheres (troisième-ligne, 1 sélection en 2001), Guy Accoceberry (demi de mêlée, 19 sélections entre 1994 et 1997), François Gelez (demi d'ouverture, 8 sélections entre 2001 et 2003). Cette passion, installée vers 1911 dans un village d'ouvriers, de notables et de chasseurs gastronomes, se transmet de génération en génération. Pour citer un des frères Camberabero : «Notre destin de rugbyman est inscrit sur le registre de l'état civil.»

L'esprit tyrossais si vivant, si spécifique, se nourrit de confiance, vitalité, générosité, talent naturel et continuité. Il se transmet de génération en génération, chaque ancien veillant au respect scrupuleux de l'héritage. Avec son budget de petit poucet (700.000 euros), l'U.S.T ne pourrait exister sans sa formation. Du précurseur André Desclaux, un éducateur hors norme, à l'instituteur Paul Dabat, Guy Perrin et Michel Laborde, chacun, à son époque, a apporté sa pierre à l'édification de l'académie Rouge et Bleu. Jeannot Grocq, en 1968, crée l'école de rugby sous sa forme actuelle pour prolonger et élargir le travail effectué en milieu scolaire et notamment dans les collèges catholiques où il était défendu de jouer au rugby dans les cour de récréation de l'immédiat après-guerre. « L'école de rugby (labélisée FFR depuis 2007) compte deux cent quarante gamins avec trois équipes cadettes, une équipe Crabos, une équipe Reichel, se félicite Max Dando, président de l'U.S.T en 2010. Avec dans l'équipe première huit à dix gamins issus de l'école de rugby. » Les nombreuses sélections éclairent la qualité du travail accompli.

Champion de France Groupe B en 1981, l'U.S Tyrossaise a subi de plein fouet, comme ses voisins plus huppés de Dax et Mont-de-Marsan, l'arrivée du professionnalisme et, après quelques années de lutte, a dû se résigner à descendre d'un étage, à quitter l'élite pour rejoindre le giron fédéral. Mais la force de ce club centenaire est de tisser un lien social entre les entreprises locales et ses joueurs. « C'est le rôle des petits clubs de trouver des emplois, insiste Philippe Dando, président de la commission sociale et partenaire de l'U.S.T. C'est primordial pour que le club perdure en Fédérale 1. » Des valeurs véhiculées par le club qui séduisent de nombreux joueurs et font perdurer la légende du rugby tyrossais.

Vincent Péré Lahaille

Transcription

Journaliste
Il en est sorti des internationaux de l’US Tyrosse, le premier en 1937, c’est le pilier Pierre Daulouede. La célèbre charnière des frères Guy et Lilian Camberabero, mais aussi Jean-Pierre Lux, Jos Rupert, et entre autres la troisième ligne placée par Bordeaux, Christophe Milhères. Guy Accoceberry, demi-mêlé des Bleus de 94 à 97, et aussi le demi d’ouverture d’Agen de retour en Top 14, François Gelez. Amateurs de course landaise, les 8 000 Tyrossais sont à mi-chemin entre Dax et Bayonne, et bien obligés de traverser Saint-Vincent de Tyrosse pour aller sur la cote Océane. Champion de France Groupe B en 81, et malheureusement relégué de la Pro D2 en 2006, l'UST a ses habitudes en Rouge et Bleue, son siège, sa boutique et son Estaminet attitré ; tout ça, groupé place du Foirail.
Ludovic Libat
On se côtoie tous les jours, je suis un peu le bar qui accueille les joueurs après la rencontre, avant la rencontre, les matchs à l’extérieur quand ils s’en vont en bus. C’est un peu mes frangins quoi, on va dire.
Journaliste
Pendant que les sélections Côte Basque Landes des moins de 16 ans grillent sous le soleil landais ; l’UST petit poucet par son budget, 700 000 euros, ne peut exister sans ses uniques échasses, la formation et la formation.
Max Dando
L’école de rugby compte 240 gamins. Nous avons quand même trois équipes cadettes, une équipe Crabos, une équipe Reichel. Les équipes jouent dans la grande compétition des clubs professionnels, c’est dire toute l’importance qu’on accorde à la formation. Je pense qu’on ne peut en tirer que des louanges et des lauriers pour la bonne raison qu’effectivement, dans notre effectif premier, nous avons 8 à 10 gamins issus de l’école de rugby.
Nicolas
Salut Philippe.
Philippe Dando
Salut Nicolas, ça va ?
Nicolas
Ça va, et toi ?
Philippe Dando
Salut mon frère.
Journaliste
Dans les Landes, trouver du job aux acteurs, aux staffs, fait bien entendu partie des principes essentiels du club.
Philippe Dando
Je crois qu’on avance là-dessus sur tous ces sujets. Donc, ça devrait le faire, Nicolas, tu peux en rassurer quelques-uns, qui sont un peu inquiets. C’est un peu le rôle dans des petits clubs comme Tyrosse ; et le club de Tyrosse qui a besoin aussi de beaucoup de ces moyens-là, de moyens sociaux, de trouver des emplois aux joueurs. Et je crois que c’est la chose primordiale, et si le club perdurait au moins dans cette fédérale 1.
(Bruit)
Journaliste
Une commission sociale efficace, où l’on n’oublie pas après s’être réuni, de déguster les nouvelles particularités du sol de la région. Une autre spécialité des Landes qui pousse dans le sable, l’asperge, une histoire de famille chez les Lafitte.
Lorrin Lafitte
Il y a des métiers beaucoup plus faciles, c’est sûr. Bon après, ça dure trois mois dans l’année. Donc, le reste du temps, il faut qu’il y ait quand même de l’entretien des champs et tout ça. C’est quand même du boulot, mais c’est quand même moins épuisant, on va dire. J’ai joué depuis cadet jusqu’en Crabos. Après, je suis allé en première. Donc, il y a toujours ces valeurs qui véhiculent ce club. Donc, c’est ça qui me plaît avant tout.
Journaliste
Dis-moi, c’est une belle saison là ?
Lorrin Lafitte
Ben oui, une défaite pour le moment, avec le point de bonus défensif, donc on espère qu’on aille le plus loin possible. Au début de la saison, on ne savait pas trop où on voulait aller. Maintenant qu’on est là, on se dit, pourquoi ne pas aller le plus loin possible, on y croit.
(Musique)
Journaliste
Et la force de ce club centenaire, c’est d’y croire.
(Musique)
Journaliste
Depuis cette saison, au sein de l’union sportive, il se sent profondément tyrossais. Aujourd’hui, Nicolas Mazas revient aux affaires.
Nicolas Mazas
Il y avait certaines lacunes qu’on avait dans le jeu, a contrario, on avait de grosses bases solides qu’on a pu laisser de côté pendant un moment pour pouvoir travailler nos lacunes. Et c’est sur ce point-là où Christophe Hamacek avec Stéphane Cambos ont très bien bossé, et ont mené vraiment ce qu’on attendait d’eux très rapidement, d’où les résultats de cette année.
Journaliste
Les troisièmes lignes, Christophe Gayon, Adrien Marbot, l’ailier néo-zélandais John Rapana, savent après le taf comment optimiser mental et physique.
(Musique)
Journaliste
L’US Tyrosse, un club connu et reconnu, et qui n’a pas pris la tasse landaise au stade de la fougère peu peuvent s’en vanter.
(Musique)