Mont de Marsan ville sportive

09 avril 1995
02m 22s
Réf. 00645

Notice

Résumé :

Reportage qui met en avant les difficultés de soutenir les trois sports de haut niveau qui se pratiquent dans la ville de Mont de Marsan:le basquet, le football et le rugby. Pour l'instant, la subvention municipale et partagée entre tous.

Date de diffusion :
09 avril 1995
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Thèmes :

Éclairage

Mont-de-Marsan, située au sud de la forêt des Landes, à proximité des plages de la Côte d'Argent et de la chaîne des Pyrénées, compte selon le dernier recensement, plus de 31.000 habitants, appelés Montois. La ville est aussi à la tête d'une agglomération de 56000 habitants regroupant 18 communes et d'une aire urbaine de 70000 habitants en rassemblant 47. Côté sport, Mont-de-Marsan compte plus de 9 000 licenciés sportifs, soit près de 30 % de la population totale et 10 % du budget municipal lui sont consacrés. Il est en effet possible de pratiquer près de 40 disciplines sportives, des plus populaires (football, rugby, basket-ball, tennis, volley-ball, natation, judo, karaté...) aux plus confidentielles (jeu de paume, aïkido, trampoline, tir à l'arc ...) dans 28 clubs et 36 sections sportives.

Le Stade montois est historiquement le grand club de la ville, considéré comme le deuxième club omnisport d'Aquitaine avec près de 5000 licenciés dans 28 sections sportives. Créé en 1908 à partir de sections de football et de rugby, il n'a cessé de se développer en bénéficiant de fusion avec d'autres sociétés, imposées durant la période de Vichy. C'est la section de rugby qui lui a donné sa plus grande notoriété à partir des années 1950 ; il obtient le titre de champion de France en 1963 et plusieurs joueurs du club évoluent dans l'équipe de France. Actuellement en Pro D2, son équipe joue au Stade Jean Boniface pouvant accueillir 22000 spectateurs. Sa section de football inscrite en championnat de France amateur, a aussi obtenu de bons résultats et cinq coupes d'Aquitaine en 1947, 1973, 1990, 1998 et 2006 ; elle utilise le stade de l'Argenté de 6000 places. La troisième section phare du club est celle de basket, plus récente car ce sport ne s'organise vraiment dans les Landes qu'à partir des années 1930 et doit faire face à la concurrence des clubs installés en périphérie landaise.

Si la ville de Mont-de-Marsan peut être légitimement considérée comme une ville sportive après avoir reçu le label "commune sport pour tous" avec quatre étoiles sur les cinq possibles, elle est amenée à faire des choix difficiles sur le soutien aux équipes de haut niveau. Certains considèrent que le rugby doit être privilégié en raison de ses succès, alors que d'autres souhaitent un partage plus équitable des subventions. La professionnalisation des trois sports vedettes de la ville et la concurrence des autres villes d'Aquitaine rendent ces choix de plus en plus difficiles et expliquent les débats sur ce sujet.

Archambault F. et coll. Dir. (2003) L'aventure des « grands » hommes, études sur l'histoire du basket-ball, Limoges, PULIM

Augustin J.P. et Bodis (1994) Rugby en Aquitaine, histoire d'une rencontre, Bordeaux, CRL Aquitaine/Aubéron

Augustin J.P. et Garrigou A. (1985) Le Rugby démêlé. Essai sur les associations sportives, le pouvoir et les notables, Bordeaux, Le Mascaret

Delaunay P. et coll. (1982) 100 ans de football en France, Paris, Atlas

Jean-Pierre Augustin

Transcription

Journaliste
Après seulement une année de purgatoire, les basketteurs de Mont-de-Marsan vont retrouver la Nationale 2 la saison prochaine. Une montée obtenue de haute lutte sur le terrain, mais dans le milieu sportif montois ; des voix se sont fait entendre pour dénoncer une fuite en avant financière et une impossibilité pour la ville d’avoir avec le football et le rugby trois sections au plus haut niveau.
Intervenant 1
Le département des Landes est un département très basket, et je crois que le chef-lieu Mont-de-Marsan peut prétendre avoir une équipe de niveau comme de Nationale 2.
Journaliste
De leur côté, avec l’un des plus petits budgets de Nationale 2, les footballeurs montois ; qui ont réussi un superbe parcours en Coupe de France cette saison sont encore en course pour une possible montée en Nationale 1.
Intervenant 2
Quand on fait du sport, on essaie de faire toujours le mieux possible, même avec quelquefois des petits moyens. Je crois qu’on a l’exemple au niveau professionnel de petits budgets qui concurrencent des gros budgets. Et c’est très bien ainsi.
Journaliste
Même s’il n’est plus le club respecté et redouté qu’il fut jadis, et fort d’un demi-millier de licenciés ; le stade montois de rugby, qui lui aussi peut retrouver le groupe A dès la saison prochaine, revendique la plus grande notoriété au plan national, mais aussi local.
Intervenant 3
Les enfants vont au foot et après 10-11 ans, reviennent vers le rugby. Parce que d’abord, je crois que dans les lycées de Mont-de-Marsan ou de la région, c’est le rugby qui s’y pratique. Et je crois que naturellement, les enfants viennent au rugby.
Journaliste
Chaque année, à pareille époque, ressurgit donc un débat qui passionne les Montois : faut-il favoriser une seule section afin qu’elle accède au top niveau national, ou bien récompenser les prestations sportives de chacun ? Multipliée par quatre sur les 10 dernières années, la subvention municipale est pour l’instant partagée entre tous.
Intervenant 4
Il y a certaines villes qui n’ont qu’une section qui tourne et qui marche bien. Bon, c’est peut-être plus facile au point de vue gestion, c’est peut-être plus facile en terme de subvention. Mais pour la vie sportive de la ville, autant vous dire que nous ayons ce que nous avons.
Intervenant 5
Le public se dilue tellement, que finalement, on n’arrive pas à avoir assez de supports pour maintenir un sport au top niveau. Et à force de diluer et de vouloir faire un peu plaisir à tout le monde, tout le monde restera à un niveau moyen.
Journaliste
Mais quoi qu’il en soit, dans cette ville de 30 000 habitants, où la population est très mobile professionnellement, le plus difficile est sans doute de fidéliser un public.
(Bruit)