Abbaye de Sorde

06 septembre 1989
01m 45s
Réf. 00735

Notice

Résumé :

L'Abbaye de Sorde dans les Landes, où vit Augusta Arrieu Merlou, renferme des ruines galo-romaines et des thermes privés: caldarium, tépidarium (saunas) et frigidarium (piscine d'eau froide). Cette découverte permet aujourd'hui à Augusta de faire des visites de l'Abbaye, des ruines et des mosaïques d'époque. Reportage dans l'abbaye de Sorde.

Date de diffusion :
06 septembre 1989
Source :
Personnalité(s) :

Éclairage

Augusta Arrieu Merlou avait un nom prédestiné : du gascon arriu merlós, « ruisseau marneux », son patronyme la rattache, en effet, à ces paysages où coule le gave d'Oloron qui baigne Sorde et sa puissante abbaye.

Situé sur un point stratégique, sur la voie romaine reliant Bordeaux à Saragosse, près de l'embranchement vers Lescar, Sorde devient donc logiquement un centre important à l'époque romaine. En témoignent l'odonymie qui fournit les lieux-dits "Barat de By", altération du gascon Barat de via, "fossé longeant une voie", et un "Chemin de Charlemagne", mais aussi et surtout les substructions de l'imposante villa située sous et devant la maison des abbés. Une villa ou résidence d'une famille puissante qui offre tous les éléments de confort et une décoration raffinée dont subsistent aujourd'hui les panneaux de mosaïques de l'école d'Aquitaine, caractérisées par des rinceaux de vigne et des décors végétaux, à l'instar de celles qui furent découvertes à Sarbazan et que l'on peut admirer à l'abbaye d'Arthous, à quelques kilomètres de là (1).

Après des siècles d'abandon, le renouveau de Sorde s'opère, au Xe siècle, avec la construction, en 960, de l'abbaye qui a fourni l'un des rares cartulaires landais. La cité médiévale, située sur la via turonensis (2), évolue ensuite avec la fondation d'une "bastide" en 1290. C'est l'apogée, avant la période noire que constituent successivement les ravages des protestants du prince d'Orange en 1523, puis les destructions dues aux troupes de Montgomery en 1570 puis celles du baron de Mortemart et du baron d'Arros. En 1616, le sort s'acharne sur la petite ville qui est alors saccagée par le duc de la Force.

De quoi expliquer l'état de délabrement de ces bâtiments partiellement classés Monument historique dès 1909 (3).

(1) Balmelle (Catherine), "Les demeures aristocratiques d'Aquitaine : société et culture de l'Antiquité tardive dans le sud-ouest de la Gaule", Collection Mémoires, Bordeaux, 2001, 497 pages.

(2) Itinéraire menant vers Saint-Jacques-de-Compostelle partant de Tours.

(3) L'ancienne abbaye (site du couvent) est site naturel classé par arrêté ministériel du 22 octobre 1942. Elle est inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO en 1998, au titre des chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en France.

Bénédicte Boyrie-Fénié

Transcription

Journaliste
Au pied des Pyrénées, sur le bord du Gave d’Oloron, Sorde-l’Abbaye. Une bastide du XIIIème siècle avec son ancien monastère des Bénédictins. A Sorde-l’Abbaye, près de Peyrehorade, vit Augusta Rioumerlou. Elle a 85 ans et habite depuis 75 ans ici, dans ce qui était le logis des abbés. Le logis et cette abbaye de Saint-Benoît appartiennent depuis le début de ce siècle à des particuliers. Ainsi, l’abbaye appartient aux moines de Belloc et l’ancienne maison du père abbé à un dacquois dont Augusta est la locataire. Locataire mais aussi guide, le guide de cette bâtisse du XVIème siècle qui s’ouvre sur des ruines d’une villa gallo-romaine mais surtout, et c’est là l’étonnant, l’insolite, qui renferme des thermes privées. Cette découverte date de 1959.
Augusta Rioumerlou
Dans cette partie de mur, il y avait des débris de charbon. Vous voyez, là ? Alors, ils ont pensé que c’était là le foyer. Ils ont fait cette démolition. Ils se sont trouvés en face, là, il y a le pilier, une, le pilier de briques. Vous savez, là. Avant, ils ont dit que c’était là, mais rien n’apparaissait de tout ça. J’ai appris, moi, à raconter ça, d’après ce que l’archéologue expliquait aux jeunes, quand il découvrait les choses. Guide, vous savez, guide très simple, très simplement, j’explique ça très simplement. Je n’emploie pas des mots scientifiques, vous savez.
Journaliste
Dans ces thermes privées, on retrouve le caldarium, le sauna, le tépidarium, un sauna moins chaud, le frigidarium, la piscine d’eau froide, sans oublier bien sûr ces très belles mosaïques. Les invasions barbares successives aux Vème et VIème siècles laisseront ces trois sépultures. La visite est gratuite, mais surtout, n’oubliez pas Augusta.
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(bruit)