Surveillance des incendies par drone pour les pompiers des Landes

04 juillet 2012
01m 25s
Réf. 00816

Notice

Résumé :
Les pompiers du SDIS 40 utilise un drone pour surveiller les incendies forêts. Cela permet d'avoir une vue d'ensemble du feu, de voir la direction de vent, et l'évolution du feu en temps réel. Les images fournies par celui ci sont vues par plus de personnes donc plus facilement interprétables.
Date de diffusion :
04 juillet 2012
Source :

Éclairage

C’est de l’anglais drone, « faux-bourdon », que vient le nom de ce drôle d’insecte qui survole le pinhadar. Et il est vrai qu’avec ses pieds articulés, ses hélices vibrionnantes et ses caméras embarquées, il ressemble au mâle de l’abeille dont les yeux comportent -paraît-il - sept mille facettes !1.

Cet appareil de haute technologie, issu de la logistique militaire, est un aéronef sans personne à bord, télécommandé ou autonome, qui peut éventuellement emporter une charge utile, destinée à des missions de surveillance, de renseignement, d'exploration, de combat ou de transport. Appliqué dans le civil, il rend de nombreux services, notamment lorsqu’il s’agit d’approcher une zone à risques comme un incendie.

On comprend dès lors qu’il ait intéressé au premier chef le Service départemental d’Incendie et de Secours des Landes2 qui veille sur la forêt. Source première d’inquiétude pour les habitants des zones concernées et pour les sylviculteurs en particulier, le feu est l’ennemi numéro un. Et que ce soit à Cère, dans le Marsan, à Moustey en Haute Lande, à Linxe, en Marensin, où un terrible incendie détruisit déjà la forêt au XVIIIe siècle, partout la crainte est la même, partout on a un souvenir cuisant de tel ou tel épisode dramatique. Sans parler de l’année 1949 et de son cortège de malheurs dans les Landes girondines.

Alors on s’est toujours adapté et, du système rudimentaire qui consistait à lutter contre les flammes à coups de branchages, en passant par  l’estupa-huc3 manié par des groupes d’hommes réquisitionnés dans chaque commune selon une organisation bien précise, on a évolué pour aboutir à la création d’un véritable outil de défense coordonné. En effet, si les premières associations communales de Défense de la Forêt contre l'Incendie, DFCI, ont été créées dans les années 1890, elles se structurent tout en devenant obligatoires en 1940 ; leur statut est ensuite revu à la sortie de la guerre de 39-45. Regroupant l'ensemble des propriétaires forestiers, elles ont une mission de prévention qui passe par l'aménagement de pistes et de pare-feux, soit plus de 40 000 km sur l'ensemble du massif landais, ainsi que la réalisation de points d'eau pour les camions citerne forestiers. Elles sont également à l'origine d'un système d'information géographique, d’une cartographie informatisée mise à jour en temps réel des pistes, points d'eau, ponts. Ce sont aussi ces associations qui assurent la garde du feu, pour éviter toute reprise d'incendie, grâce à un système de pylônes répartis sur tout le territoire forestier4.

Longtemps gardées par des pompiers se relayant à tour de rôle, ces tours de guet ont été dotées, au seuil du nouveau millénaire, de systèmes de vidéo-surveillance électronique qui ont cependant montré leurs limites. Il fallait donc perfectionner la maîtrise d’un sinistre de grande ampleur sur le terrain et inventer autre chose.

Mais rien ne vaut la responsabilisation des locaux et des touristes pour que plus jamais ne s’inscrivent sur les cartes et cadastres les noms de lieux Jaugue burlade, L’Usclade ou La Burle5.

 
1) Les mâles de l’abeille, appelés faux-bourdons, abeillauds ou de drones, sont de plus grande taille que les femelles. Ils ont des yeux qui comportent sept mille facettes. Leur rôle principal est la fécondation des jeunes reines, lors du vol nuptial mais ils sont également chargés de s'occuper de la ventilation au sein de la ruche. Ceux qui parviennent à s’accoupler à une reine meurent peu de temps après. Quant aux autres faux-bourdons, les ouvrières cessent, à la fin de l’été, de nourrir ces bouches inutiles et, de plus en plus affaiblis à mesure que l’automne approche, ils finissent par être rejetés de la ruche et par mourir, épuisés.

2)http://sdis40.landespublic.org/sdis40

3)http://www.sudouest.fr/2014/09/16/l-estupe-huc-souffle-vingt-bougies-1672588-3430.php

4) Empreintes landaises : Lutte contre les incendies de forêt : étude du feu et vidéo-surveillance.

5) Toponymes gascons Jauga burlada, L’Usclada, La Burla qui rappellent sporadiquement des sinistres anciens, du temps où la langue vernaculaire racontait l’histoire des hommes et du territoire (Voir J.-J. et B. Fénié, Toponymie gasconne, éditions Sud Ouest, 2006, 4e édition).
Bénédicte Boyrie-Fénié