Les chevalements des mines

16 décembre 1977
47s
Réf. 00096

Notice

Résumé :

Sur des photos noir et blanc de l'époque, évocation de l'industrialisation autour de l'extraction de la houille au XIXe siècle. Il reste encore des chevalements de fer ou de béton qui sont petit à petit détruits.Vues de différents chevalements anciens.

Type de média :
Date de diffusion :
16 décembre 1977
Source :
FR3 (Collection: R12132426 )

Éclairage

Ce court extrait est ciblé sur un élément à la fois essentiel et emblématique du système minier : le chevalement, vu le plus souvent entouré des éléments du carreau, voire de cités. Le discours, rappelant dans un premier temps le lien entre le développement démographique et industriel de la région et l'extraction de la houille, insiste ensuite sur la diversité des types de chevalements, rappelant les nombreuses destructions dues aux guerres et la disparition en cours, à l'époque de reportage, de chevalements plus modernes en métal ou en béton. Les vues sont particulièrement précieuses car tous les chevalements présentés ont aujourd'hui disparu.

Les trois premiers chevalements sont montrés à partir de plans fixes sur des cartes postales ; ils sont censé être représentatifs des chevalements d'avant la Première Guerre mondiale (qualifiés de "surprenants" dans le discours), notamment des structures en bois pyramidales dont il ne reste plus rien aujourd'hui :

- le premier est le chevalement métallique de la fosse 11bis de la Compagnie des Mines de Lens à Liévin. Mis en service en 1909, fermé en 1972 et détruit en 1977, il apparaît entouré de tours abritant de puissants ventilateurs, de chaque côté du bâtiment principal. Il s'agissait ici d'une fosse d'aérage (et non d'exploitation) qui assurait la ventilation de fosses voisines. Longtemps resté une friche nue, le terrain est occupé aujourd'hui par un lotissement pavillonnaire ;

- la seconde carte postale présente deux chevalements qui sont les n°1 et 1bis de la Compagnie des Mines de Nœux à Nœux-les-Mines. Les installations de la fosse, mise en service en 1852 et fermée en 1936, sont bien visibles et certaines ont subsisté après le démantèlement des chevalements et la transformation d'une partie du carreau en zone industrielle. Les éléments préservés sont inclus dans le périmètre classé par l'UNESCO ;

- la troisième carte postale est centrée sur les chevalements de fonçage n°1 et 1bis de la Compagnie des Mines de Vimy-Fresnoy, absorbée en 1925 par la Compagnie des Mines de Vicoigne, Nœux et Drocourt. Édifiés en 1912, ils sont détruits durant la guerre, reconstruits en 1919, mis en exploitation en 1922 pour finalement être abandonnés dès 1924, la fosse se révélant non rentable. Dès lors le site est abandonné et n'est véritablement réaménagé (parc et activités diverses) qu'au début du XXIe siècle.

Les vues suivantes sont des chevalements filmés directement, et donc existant encore en 1977 à la date du reportage :

- le premier, en métal, est le chevalement de la fosse n°7 de la Compagnie des Mines de Nœux à Barlin. Mise en service en 1888, la fosse cesse d'être utilisée en 1979 et le chevalement est détruit en 1981. Certaines installations du carreau sont conservées (comme le bâtiment des bains-douches visible sur le troisième plan à droite, derrière le coron) et inclus dans le périmètre classé par l'Unesco ;

- arrive ensuite une succession très rapide et quelque peu stressante (la musique heurtée renforce encore cette impression) de trois chevalements que l'on voit plusieurs fois :

* le premier est le chevalement de la fosse n°1, mise en service en 1853, de la Compagnie des Mines de Lens à Lens, reconstruit en béton armé après les destructions de la première guerre mondiale. Le puits n'est plus utilisé après 1960 et l'ensemble des installations (chevalement compris) est détruit pour laisser la place, pour l'essentiel, à des parkings liés au stade Bollaert voisin ;

* le second est le chevalement de la fosse n°12 de la Compagnie de Mines de Lens à Loos-en-Gohelle. Mise en service en 1894 et fermée en 1980, cette fosse perd son chevalement l'année suivante. Cependant divers éléments subsistants sont préservés et inclus aujourd'hui dans le périmètre classé par l'UNESCO ;

* le troisième est le chevalement de la fosse n°21 de la Compagnie des Mines de Courrières à Harnes, mise en service en 1914 et exploitée jusqu'en 1977, jouxtant une importante cokerie fermée en 1972. Le carreau, depuis la destruction de l'ensemble des installations de 1979 à 1980, a laissé la place à un terrain végétalisé accueillant quelques activités.

Enfin, les deux dernières vues montrent :

- les chevalements des fosses n°5 et 5bis de la Compagnie des Mines de Lens à Avion. Si l'exploitation de cette fosse remonte à 1875, les chevalements visibles ici sont plus récents, car reconstruits, pour celui de droite en métal, après la première guerre mondiale et, pour celui de gauche en béton, en 1953 suite à des dégâts subis lors de la seconde guerre mondiale. Fermé en 1986, l'ensemble est détruit deux ans plus tard et les puits sont récupérés par une entreprise exploitant le grisou ;

- le chevalement métallique de la fosse n°22 de la Compagnie des Mines de Courrières à Harnes, voisine de la fosse n°21 évoquée ci-dessus et qui a partagé son évolution.

Il ne subsiste plus que 21 chevalements dans le Nord-Pas-de-Calais qui ont été classés au Patrimoine mondial de l'Unesco en 2012.

Simon Edelblutte

Transcription

Jenny Clève
Toute la région et bien sûr les grandes villes connaissent alors un prodigieux essor économique grâce au développement de l’extraction de la houille qui rend possible l’industrialisation. Si beaucoup de constructions surprenantes du 19ème siècle dans le bassin houiller ont été détruites notamment au cours des guerres, les chevalements de fer ou de béton qui disparaissent à leur tour aujourd’hui restent encore les signes de cette époque.
(Musique)