Paysages miniers et industriels du Nord - Pas-de-Calais

02 juillet 1979
01m 16s
Réf. 00097

Notice

Résumé :

Ce sujet économique du journal télévisé énumère les résultats des Houillères du Bassin du Nord - Pas-de-Calais, sur des images d'illustrations de paysages industriels et miniers : chevalements, cheminées d'usines, mineurs sur un carreau de mine, centrale thermique, wagons de marchandises, cokeries, terrils, friches...

Date de diffusion :
02 juillet 1979
Source :

Éclairage

L'extrait présenté ici illustre des propos purement économiques par une série de vues rapides (et quelque peu désordonnées pour coller au plus près au commentaire), de chevalements et de carreaux, d'usines et de centrales, de terrils et enfin de trains de marchandises transportant vraisemblablement du charbon ; beaucoup de ces éléments ont aujourd'hui disparu, ce qui renforce l'intérêt de ces images. C'est donc l'aspect productif du paysage minier et industriel qui est ici privilégié, négligeant les autres éléments du système minier.

Les images débutent par un plan rapide sur un des chevalements en béton de la fosse n°6 de la Compagnie de Bruay à Haillicourt. Mise en service en 1913, elle a été modernisée comme fosse de concentration en 1951 pour devenir un des fleurons des Houillères du Bassin du Nord - Pas-de-Calais, (HBNPC). Elle ferme en septembre 1979 (elle produit encore à la date du reportage), et les chevalements ainsi que l'essentiel des installations sont rasés en 1988-1989.

C'est ensuite un des chevalements métalliques de la fosse 9/9bis de la Compagnie de Dourges à Oignies qui est brièvement présenté. Mise en service en 1934, cette fosse est symbolique car c'est là qu'est remontée la dernière gaillette du bassin minier le 21 décembre 1990 ; ses installations, contrairement à celles de la fosse précédente, sont donc préservées et réhabilités en salles culturelles. L'ensemble est inscrit dans le périmètre Unesco.

Après un plan rapide sur les fumées de la cokerie d'Hénin-Beaumont / Drocourt, la caméra s'attarde sur le carreau de la fosse n°15 de la Compagnie de Courrières à Méricourt et sur ses mineurs, illustrant ainsi le propos du commentateur sur les effectifs. Cette fosse, où s'est produite la catastrophe dite de Courrières l'année de sa mise en service en 1906, est modernisée en 1953, fermée en 1983 et totalement démantelée en 1988.

L'accent est ensuite mis sur les usines utilisant le charbon : la première est la cokerie de Mazingarbe, implantée ici en 1896 et vue depuis son crassier. Fermée en 1984, elle est aujourd'hui une friche partiellement traitée. La seconde, vue par trois plans rapides après des images de wagons de marchandises, est de nouveau la cokerie d'Hénin-Beaumont / Drocourt. Cette usine, construite sur d'anciens sites d'extraction (fosses n° 1 et 3 de la compagnie de Drocourt), ferme en 2002 et est totalement détruite en vue d'une reconversion paysagère, le "Parc des Îles". Ces deux cokeries étaient accompagnées de lavoirs (démantelés également) et avaient motivé l'implantation d'usines chimiques qui ont survécu à la fin de l'extraction charbonnière : Société Artésienne de Vynile (PVC) et Maxam (explosifs civils) pour Mazingarbe et CCP Composites (résines de polyester) pour Drocourt.

Les images suivantes insistent sur les centrales électriques thermiques utilisant le charbon. Deux sont présentées ici, d'allures différentes mais situées toutes deux sur la commune de Courrières (même si la seconde est dite "d'Harnes"), le long du canal de Lens qui permettait un approvisionnement facile en charbon. La première, avec ses deux grosses tours de refroidissement, a été mise en service en 1963 et démantelée en 1992 ; le site est aussitôt réinvesti par la Société de Traitement des Effluents du Nord - Pas-de-Calais (SOTRENOR) qui y traite les déchets industriels dangereux. La seconde, succédant à une ancienne centrale de la Compagnie de Courrières, est fournie par les Américains au titre du plan Marshall. D'allure caractéristique des centrales américaines, elle entre en service en 1949 pour fermer en 1985. Elle est totalement détruite peu de temps après et est aujourd'hui une friche végétalisée.

Le reportage se termine enfin par un retour à la fosse n°6 d'Haillicourt avec ses terrils et son carreau marqué par les deux chevalements en béton et le lavoir.

Le discours, qui s'appuie sur cette succession rapide (et quelque peu perturbante) d'images, est débité rapidement et sur un ton résolument optimiste ; il est néanmoins quelque peu contredit par la réalité des chiffres annoncés. En effet, la production de charbon et de coke est, comme les effectifs, en baisse et les résultats financiers doivent beaucoup aux aides de l'État. L'accent est mis à la fin sur l'idée de récupération de déchets miniers pour aboutir à une "analyse modérément satisfaisante" de l'année 1978, soit 12 ans seulement avant l'arrêt total de l'extraction.

Simon Edelblutte

Transcription

Michel Barre
Les résultats techniques sont légèrement plus élevés que les prévisions. La production a atteint 6 millions de tonnes, soit 200 000 tonnes de plus que prévu, elle s’était élevée à 6 600 000 tonnes en 77. Le rendement augmente de 80 kilos par rapport à l’année précédente, c’est dû entre autres à une réduction de l’absentéisme et une plus grande stabilité du personnel. Les effectifs ont diminué comme en 1977 de 4100 personnes, principalement par le non-remplacement des départs en retraite. Les résultats financiers se sont améliorés grâce, disent les responsables des HBNPC, aux constats de programmes passés avec l’Etat, un bénéfice de 60 millions de nos francs contre une perte de 14 millions en 77, mais après une aide de l’Etat qui s’élève à 920 millions, soit 30 pourcents du chiffre d’affaires. Sur le plan commercial, la crise de la sidérurgie a pesé lourd dans la balance puisque la production de coke a chuté de 500 000 tonnes pendant que les prix baissaient de 10 pourcent. Par contre, maintien de la consommation domestique et de la production d’électricité qui permet de réduire la perte nette à la tonne, 162 Francs, 10 Francs de plus seulement en un an. Enfin, les Houillères ont poursuivi leur politique de récupération de l’énergie, terrils, résidus huileux et grisou qui ont permis d’économiser 450 000 tonnes d’équivalent en pétrole. C’est cet ensemble de résultats qui sous-tend l’analyse modérément satisfaite de la direction.