Le centre de formation de Lens-Liévin

06 mars 1960
04m 50s
Réf. 00300

Notice

Résumé :

Reportage au centre de formation professionnelle du groupe de Lens-Liévin dans lequel on suit le parcours d'un jeune en formation préparant son CAP de mineur : cours de calcul, pratiques, théoriques, sport et secourisme.

Type de média :
Date de diffusion :
06 mars 1960
Source :

Éclairage

Au cours d'une série de cinq émissions sur les métiers et la formation diffusées de février à juin 1960 dans le cadre du "Magazine du mineur," la politique de formation des Houillères du Bassin du Nord et du Pas-de-Calais est mise en valeur. Dans cet extrait est présenté le Certificat d'aptitude professionnelle (CAP) du mineur, adopté par un arrêté du 20 janvier 1947 et qui marque l'entrée des métiers de la mine dans la systématisation de la formation technique élémentaire. Le diplôme du CAP avait été créé en 1911 afin de valider une formation technique minimale, conciliant la pratique et la théorie. Il avait été complété en 1919 par la loi Astier, véritable charte de l'enseignement technique qui rendait obligatoire les cours professionnels communaux pour les filles et les garçons de moins de 18 ans employés dans le commerce et l'industrie. Les compagnies minières suivirent généralement a minima cette nouvelle législation : il s'agissait surtout de bénéficier d'exonérations de la taxe d'apprentissage (créée en 1925) en dispensant un enseignement élémentaire aux jeunes salariés.

Après la nationalisation des Houillères, le statut du mineur modifia profondément la situation. Instauré par le décret du 14 juin 1946, modifié à de multiples reprises, il devait compenser la pénibilité et la dangerosité du travail. Il prévoyait dans son titre XI, article 29, la formation professionnelle initiale du personnel, mesure dont le coût financier s'avère très important. L'apprentissage dure alors 4 ans. Dès 14 ans, le stage au centre de formation professionnelle a pour mission de présenter aux adolescents le travail dans la mine et les règles élémentaires de sécurité, avec des séjours de trois mois au centre en alternance avec le travail au siège. Les apprentis poursuivent ensuite leur formation théorique au centre et commencent à travailler dans les "quartiers-écoles" au fond. La troisième année alterne stages au fond et formation au centre, et la dernière année se déroule au fond et dans la mine-image. Les épreuves pratiques du CAP viennent sanctionner cette formation. Il s'agit donc d'une formation en alternance : le jeune mineur travaille et suit des cours théoriques et pratiques. Plusieurs épreuves sont proposées aux candidats à la première partie du CAP de mineur, âgés de 18 ans : calcul, dessin industriel, rédaction, épreuves physiques. La deuxième partie du CAP s'effectue dans un chantier-école au fond, durant plusieurs mois. Après le CAP du mineur, plusieurs autres CAP pour les métiers au jour sont également institués.

Stéphane Lembré

Transcription

(Musique)
Journaliste
Reportage qui a lieu à Lens-Liévin, au Centre de Formation Professionnelle des jeunes mineurs. Aujourd’hui, examen du Certificat d’Aptitude Professionnelle, épreuve écrite de calcul, épreuve que tous les jeunes mineurs du Bassin subissent en même temps.
(Musique)
Enseignant
Ah, midi moins quart, laissez vos copies sur les tables, vous pouvez disposer, bon appétit. Et n’oubliez pas de revenir à 13 heures pour l’épreuve de dessin.
(Musique)
Intervenant 2
Je m’appelle [Saber] Marcel et j’ai 18 ans, je viens de passer l’épreuve CAP mineur et je suis très content car jusqu’à présent, tout va bien.
Journaliste
Mais revenons en arrière. Avant cet examen du CAP, comme ses jeunes camarades, Marcel [Saber], qui s'est embauché, à 14 ans a suivi un stage au Centre de Formation Professionnelle de Lens-Liévin.
Intervenant 3
Voici une maquette qui représente le quartier de lafosse, la veine de charbon, la taille a été…
Journaliste
Et tout d’abord, le chef [Pourtret] lui a appris ce qu’est la mine.
Intervenant 3
Par cette galerie ou voie transversale, le chargement des produits se fait dans la galerie intérieure qu’on appelle une bowette, les berlines sont emmenées au puits par un locotracteur que vous voyez là-bas en bas. Ici c’est un plan incliné,
Journaliste
Il lui a enseigné également les principaux règlements qu’on peut observer pour sa sécurité et celle des autres.
Intervenant 3
Si cette barrière est fermée, vous demandez au receveur pour circuler. Le receveur laisse terminer la manœuvre, sonne une volée suivie de trois coups au mécanicien pour demander pour circuler. Si le mécanicien répond trois coups, ça veut dire qu’on peut circuler. Le receveur ouvre la barrière haute tension, laisse circuler la personne. Cette personne est arrivée en haut du plan, le mécanicien sonne au receveur cinq coups ce qui veut dire que la personne est arrivée à destination.
(Musique)
Journaliste
Avant la première descente, le moniteur de siège lui a donné des conseils sur l’utilisation de la lampe chapeau.
Intervenant 3
Tu dégages le phare en tournant vers la gauche tout doucement. Tu manœuvres le petit bouton pour voir si les lampes et les ampoules marchent. Tu fixes le chapeau à ta barrette comme ceci, le cordon à l’arrière, dans le petit passant en cuir.
(Musique)
Intervenant 3
Prends l'accus maintenant, merci, tu le maintiens comme ceci. Tu le fixes dans le passant, alors maintenant comme ceci, tu vois ? Tu passes dans le passant ton ceinturon, tu le passes dans la boucle, le cordon pour ne pas te gêner, tu le passes à ton bras. On est prêt mon gars, on y va ?
Intervenant 2
Oui, chef.
Journaliste
Et c’est la première descente.
(Bruit)
Intervenant 3
Alors tu vois, ici, c’est un sentier d’abatage, c’est une taille qu’on appelle ça. Au fur et à mesure que les ouvriers abattent leur charbon, ils l’évacuent dans ce qconvoyeur blindé qui est un PFO L’abatage fait, au fur et à mesure, on pose des rallonges articulées, et ces rallonges là articulées sont maintenus au toit par les étançons, que tu vois là. On continue maintenant !
Intervenant 2
Oui, chef.
(Bruit)