Révolution industrielle et mécanisation

01 janvier 1953
03m 30s
Réf. 00358

Notice

Résumé :

Cet extrait des Portes de l'abondance, un film de l'Encyclopedia Britannica produit par les Services d'Information des États-Unis, énumère les progrès dus à la mécanisation et à la révolution industrielle depuis le milieu du XIXe siècle. Une nouvelle société en découle : la société de l'abondance (ou société de consommation). La mécanisation, rendant le travail humain moins pénible, permet aussi d'abaisser le temps de travail hebdomadaire, et les familles peuvent alors dégager du temps pour les loisirs.

Type de média :
Date de diffusion :
01 janvier 1953

Éclairage

Sous couvert d'un hymne au progrès, cet extrait diffusé en 1953 est une apologie de la "productivité". La productivité occupe une place très importante dans le Plan Marshall dans le cadre duquel ce film est diffusé. Le Plan Marshall comporte le financement des "missions de productivité" grâce auxquelles les différentes branches industrielles françaises et européennes ont pu observer sur place l'organisation et les méthodes de l'industrie américaine au début des années cinquante. Pour les États-Unis, il s'agissait d'exporter leurs compétences et leur modèle afin de conforter leur domination. Mais l'objectif est aussi de contribuer au relèvement économique de l'Europe afin qu'elle redevienne un partenaire commercial et qu'elle repousse le communisme.

Le commentaire du document annonce que la productivité est née en 1850. De fait, le concept est utilisé par Karl Marx et par l'École de Vienne (années 1870), mais il connaît une véritable renaissance après la Deuxième Guerre mondiale et son usage peut être considéré comme un marqueur de l'influence américaine sur les économies et les pensées économiques occidentales.

De Colin Clark au niveau théorique, on passe à l'administration américaine du Plan Marshall en Europe (Economic Cooperation Administration) qui fait la promotion de la "productivité". Les médiateurs du concept et de ses usages en France sont nombreux, d'Alfred Sauvy à Jean Monnet, mais il faut surtout citer Jean Fourastié et ses nombreuses publications d'après-guerre qui aboutissent à son ouvrage majeur de 1949 : Le Grand Espoir du XXe siècle. Progrès technique, progrès économique, progrès social.

L'aperçu de la croissance des moyens de production énergétiques montre surtout des images liées au pétrole (une très brève séquence sur un convoyeur de charbon). L'image du productivisme industriel qui nous est suggérée est assez éloignée des concepts du développement durable qui seront développés plus tard.

On peut y voir aussi un reflet daté de l'optimisme économique qui règne à l'époque des Trente Glorieuses à un moment (1953) où l'opinion commence à prendre conscience de la croissance de l'Europe.

Philippe Mioche

Transcription

Journaliste
C’est du soleil et parfois plus encore, l’homme devait travailler simplement pour subsister. Les animaux assuraient la moitié de cette tâche, les hommes environ un cinquième et quelques rares machines faisaient le reste.
(Musique)
Journaliste
Chaque pays, produisant bien moins de marchandises qu’il ne lui en fallait, sa production restait toujours inférieure à ses besoins. Un ouvrier habile travaillant avec ses mains ne pouvait faire plus de 50 bouteilles par jour et ces 50 bouteilles étaient impossibles à produire pour des millions d’autres ouvriers moins habiles qui ne touchaient alors que des salaires effroyablement bas.
(Musique)
Journaliste
Alors des inventeurs s’employèrent à créer de nouveau outils, de meilleures machines pour affranchir l’homme des limites imposées par sa force et sa résistance physique. C’était le but des découvertes et des recherches de Watt, Bessemer, Stevenson et bien d’autres. 1860, les voiliers sont abandonnés pour les machines à vapeur, le fer pour l’acier, le télégraphe est inventé, la productivité vient de naître.
(Musique)
Journaliste
1870, davantage de charbons, de chemins de fer, de bateaux, de moteurs à vapeur, de fours, d’usines.
(Musique)
Journaliste
1880 et avant tout, davantage de machines en utilisation. Le téléphone surpasse le télégraphe.
(Musique)
Journaliste
1890, aux moteurs à vapeur viennent se joindre ceux à combustion interne et les moteurs électriques. Les portes de l’abondance sont ouvertes.
(Musique)
Journaliste
Les animaux participent comme autrefois aux efforts des hommes et ceux-ci travaillent toujours autant. Mais l’intelligence créatrice de l’homme a façonné des machines nouvelles qui déjà, supportent la plus grande part des efforts et l’homme, grâce à elles, en 50 ans environ, a plus que doublé sa productivité.
(Musique)
Journaliste
Des machines vont aller moissonner dans la profondeur de la terre de nouvelles récoltes qui donneront naissance à de nouvelles machines.
(Bruit)
Journaliste
Dans de nombreux pays du monde s’étend cette puissante expansion industrielle.
(Bruit)
Journaliste
Les machines libèrent pour de nouveaux travaux hommes et femmes. Et ceux-ci peuvent enfin s’instruire dans le but d’obtenir de meilleures situations.
(Musique)
Journaliste
La productivité sans cesse croissante signifie davantage de marchandises et avant tout un niveau de vie plus élevé. En 1950, on peut considérer que tous les moyens de production ont profité d’améliorations notoires.
(Musique)