La tête de taille : le soutènement marchant

17 avril 1968
02m 02s
Réf. 00380

Notice

Résumé :

Reportage à la Fosse n° 7 des mines de Liévin à Avion. En tête de taille, les mineurs travaillent courbés ou couchés. Le soutènement marchant permet d'avancer plus efficacement, mais les dangers d'éboulement sont toujours présents.

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Date de diffusion :
17 avril 1968
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Éclairage

Le soutènement permet dans certaines conditions de maintenir l'ouverture de la veine exploitée pour pouvoir circuler en sécurité. A l'origine on utilise des billes de bois, d'où le nom de la technique : le boisage. Le boisage utilisant le bois a pu être utilisé dans certaines veines jusqu'à la fermeture. Après la Première Guerre mondiale, on a utilisé progressivement, des étançons métalliques. Dans la fin des années 50 est apparu le soutènement "marchant" qui, comme son nom l'indique se déplace au fur à mesure que l'exploitation de la taille avance. Il est constitué d'éléments indépendants les uns les autres équipés de quatre vérins hydrauliques fonctionnant deux par deux qui soutiennent le toit et de deux vérins horizontaux qui permettent le déplacement.

Cet extrait a été réalisé dans une taille avec un soutènement marchant à la fosse N°7 de Liévin située à Avion dans le Pas-de-Calais.

Dans la taille de charbon, il est pratiqué à la foration d'un trou à l'aide d'une perforatrice à air comprimé. De l'eau sous pression sera injectée afin de d'humidifier la veine et de disloquer le massif pour le rendre moins dur.

Dans les chantiers modernes, le marteau piqueur est encore utilisé pour le creusement des niches en tête de taille pour y loger la tête motrice de l'engin d'abattage ou en pied de taille pour le logement du retour du convoyeur pour le transport.

La taille est équipée de soutènements marchant de type Westfalia à deux files (1). Le "ravancement" des piles s'effectue en deux fois en avançant les files alternativement

Le mineur procède à la mise en place d'un étançon Sabès avec extenseur, puis il frappe sur les deux clavettes afin de maintenir l'étançon en position. Il est équipé de gants de protection en forme de moufles qui montent très haut afin de le protéger au maximum des chutes de pierres lors des opérations d'avancement des soutènements. La manœuvre de pression des piles s'effectue à l'aide d'une clé appelée "bidule", les ouvriers chargés des manœuvres d'avancement des piles de soutènement marchants sont appelés "biduleurs".

Dès que la pile est avancée vers la veine de charbon, les terres n'étant plus soutenues et les pressions de terrains étant tellement importantes, s'écroulent. Cette opération se nomme le foudroyage. C'est une opération très impressionnante par le bruit provoqué et la poussière qui s'en dégage.

A la fin de l'extrait, l'ouvrier enlève une rehausse sur le vérin, ce n'est pas un vérin qui cède comme indiqué dans commentaire, car l'opération est alors beaucoup plus compliquée. L'enlèvement d'une rehausse est effectuée lors du rétrécissement, en hauteur, de la veine de charbon.

(1) Fabriqué à l'origine en Westphalie

Jean-Marie Minot

Transcription

(Bruit)
Michel Drucker
Nous voici à présent en tête de taille.
(Bruit)
Michel Drucker
Celle-ci mesure 160 mètres de longueur, 80 centimètres de hauteur.
(Bruit)
Michel Drucker
Les hommes travaillent donc toujours courbés parfois même couchés. Nous avons ici affaire à une taille à soutènement marchant où les vérins hydrauliques ont remplacé les anciens bois de mine et les étançons métalliques. C’est un progrès considérable, leur maniement est plus aisé et plus efficace mais les dangers d’éboulement ne sont pas pour autant écartés.
(Bruit)
Michel Drucker
Ce travail dans la taille qui s’effectue dans des positions très difficiles constitue de la part du mineur une performance physique tout à fait exceptionnelle.
(Bruit)
Michel Drucker
Lorsqu’un vérin cède, c’est le cas ici, il faut agir très vite.
(Bruit)