Fermeture programmée de la mine de Buxières les Mines

27 septembre 1997
02m 46s
Réf. 02031

Notice

Résumé :
En Auvergne, la mine de Buxières les Mines fermera définitivement en 2002. De 500 mineurs de fonds dans les débuts, il n'en reste que 50 aujourd'hui dans la mine à ciel ouvert. Deux anciens mineurs évoquent la solidarité d'alors et la baisse d'activité dans les années 1980. Alain LARODE estime que le travail de mineur est plus facile de nos jours avec essentiellement du terrassement mécanisé.
Date de diffusion :
27 septembre 1997
Source :

Transcription

Jean-Luc Roussilhe
Alors la mine, c’est terminé ou pratiquement, on va attendre 2002, mais cette mine derrière moi, eh bien, sera recouverte et il n’y aura plus d’exploitation. Aujourd’hui, on parle déjà du passé minier de Buxières. Nous avons suivi quelques anciens sur les traces de ce passé qu’ils nous font revivre un court instant.
Bernard Cherion
Ça fait mal au cœur de voir tout ça, comme c’est resté à l’abandon quoi !
Jean-Luc Roussilhe
C’est la mine que Bernard Cherion a travaillé pendant plus de 30 ans. Les mines de fond de la Vallée de l’Aumance, réputées pour leur gisement de charbon. À l’époque la production pouvait dépasser les 300000 tonnes par an.
(Silence)
Bernard Cherion
C’était par-là, c’était là qu’ils sortaient le charbon.
Jean-Luc Roussilhe
Ici, près de 300 mineurs étaient chargés d’extraire le minerai.
Bernard Cherion
Puis à cette époque la mine était autonome, il n’y avait pas que des mineurs, il y avait depuis le maréchal, depuis les maçons, les gens qui forgeaient les pics, comme les pics…. Il y avait tous les corps de métier à la mine.
(Musique)
Bernard Cherion
On embauchait des jeunes et qui s’étaient très bien adaptés à la mine et qui venaient dans l’idée d’y faire une carrière, rien ne laissait supposer à un revirement comme il y a eu. Et puis, à partir de 1980, on a stoppé les embauches, et puis, on a déjà senti que ça n’allait pas trop, pas trop bien quoi ! Bon, voilà la galerie, l’entrée de la galerie qui faisait retour d’air à l’époque. C’est pour ça qu’il y a des vapeurs. C’est les engins qui ont remplacé les espaces coudes, c’était 12000 et c’était 8….
Jean-Luc Roussilhe
Au fil des années la technique évolue, mais les mineurs conservent toujours leurs états d’esprit.
Mimi Nicolas
Aussitôt qu’il y en a un qui avait un problème, il y a toujours un copain pour venir au secours, ça là, c’est l’ambiance, c’est certain ! On ne laissait jamais tomber quelqu’un, ça n’existait pas à la mine ça !
Jean-Luc Roussilhe
Après la fermeture de la dernière mine de fond en 93, l’exploitation continue mais uniquement à ciel ouvert. Ils étaient plus de 300 mineurs, ils sont aujourd’hui à peine 50 pour exercer un métier qui a bien changé.
Alain Larode
Maintenant, c’est surtout un métier de carrière en fin de compte. On ne travaille qu’avec des gros engins, bon, les pelles, les bulls, les gros camions là, les D 40 et D 400 qu’on met environ 35 tonnes dessus, 35 à 40 tonnes dessus. Il y a que 30, 40 ans de là, avant, c’était tout manuel. Que maintenant, c’est pareil, on peut dire qu’on ne force presque plus, c’est tous les engins qui font le travail.
Jean-Luc Roussilhe
En 2001, l’exploitation à ciel ouvert sera terminée. À Buxières, les mines auront définitivement disparues.