Installation de Charbonnage de France en Australie

19 mars 1986
02m 37s
Réf. 02040

Notice

Résumé :
Charbonnage de France connait des difficultés en France. Des investissements sont alors réalisés en Australie car les réserves sont nombreuses et accessibles. Près de Sidney, la mine de Wambo appartient à la société française et pour moitié avec les australiens. Pierre Lesur, originaire d'Oignies, travaille sur les lieux d'extraction puis lors de réunions d'études.
Date de diffusion :
19 mars 1986
Source :

Transcription

Journaliste
La cherté du charbon français nous a été longuement démontrée. Cette année encore, 6000 salariés quitteront Charbonnages de France.
(Bruit)
Journaliste
En 30 ans, les lois de l’économie ont littéralement raboté le charbon tricolore.
(Bruit)
Journaliste
À l’autre bout du monde, les kangourous, par contre, n’ont pas fini de bondir aux tirs de mine. Ici en Australie, le charbon est à porter de la main. Dans un rayon de 300 kilomètres autour de Sydney, à 15 mètres sous terre, les réserves sont énormes. L’Australie est devenue le premier exportateur mondial de charbon et Charbonnages de France participe à l’aventure. Dans la mine de Wambo, 1 million 300 000 tonnes l’an dernier, Pierre Lesur, ingénieur venu d’Oignies, représente, avec un collègue, les 50% d’actions de CDF. La fable de la grenouille et du kangourou sur un tas de charbons, en quelque sorte. La participation 50/50 de Charbonnages de France fait de Wambo Mining Company la plus originale des 110 mines de charbon australienne. Les connaissances minières des deux administrateurs de CDF ont à ce point convaincu leurs associés australiens, un groupe d’assurance, que la présidence de la société leur a été confiée. Dans l’affaire, les Français insistent depuis trois ans sur l’assainissement de la gestion. Au pays de la folie des grandeurs, ils rappellent aux Australiens qu’il n’y a pas de petites économies. Moyennant quoi, Wambo et ses 300 salariés ont acquis sur la place de Sydney la réputation d’une équipe qui gagne.
Pierre Lesur
L’expérience à Wambo n’était qu’une première tentative, n’est qu’une première tentative et je crois que si, bien sûr, ça ne peut pas employer tout l’effectif de Charbonnages, ça peut quand même fournir beaucoup de possibilités à toutes les branches de Charbonnages dans sa diversification.
Journaliste
Il est vrai qu’on imagine mal les mineurs australiens accueillant parmi eux des collègues français. À 15000 Francs par mois de moyenne, syndiqués à 100%, ils constituent une forteresse qui n’hésite pas dans l’explosion charbonnière actuelle à faire grève pour réclamer tout de go 32% d’augmentation de salaire. Dans ce jeu social à l’anglo-saxonne, Charbonnages de France n’intervient pas. À Wambo, les Français se contentent discrètement des 5 millions de francs de bénéfice réalisés l’an dernier et de la qualité des rapports commerciaux établis avec les acheteurs japonais. Aux antipodes de la crise des Houillères françaises, c’est une vitrine que Charbonnages de France est en train d’installer sur le nouveau boulevard du charbon mondial, bien loin de la mer du nord.
(Bruit)