Discours de François Mitterrand à Figeac

27 septembre 1982
02m 16s
Réf. 00048

Notice

Résumé :
Extrait d'un discours de François Mitterrand à Figeac, sur la baisse de l'inflation et la reprise économique en France.
Type de média :
Date de diffusion :
27 septembre 1982
Source :
FR3 (Collection: JT Toulouse )
Personnalité(s) :

Éclairage

C'est dans le cadre de sa troisième "visite officielle" en province depuis son élection à la présidence de la République - après la Lorraine en octobre 1981 et le Limousin en mai 1982 - que François Mitterrand fait halte à Figeac (Lot). Ce discours intervient alors que, pour la première fois depuis son élection, la côte de popularité du président est négative dans les sondages et que l'opposition relance sur la foi de cette information un procès en illégitimité de la gauche à exercer le pouvoir. Le discours à Figeac, de portée nationale, entend ainsi combattre le désenchantement d'une partie des électeurs, particulièrement depuis la décision prise en juin 1982 du blocage des prix et des salaires, et dans la perspective d'élections municipales en mars 1983 qui s'annoncent difficiles pour la majorité.

Dans son discours, le président de la République lie les efforts demandés à la nation à la réparation des injustices. Parmi celles-ci, la lutte contre l'inflation est érigée en priorité car elle sape, selon le président, les efforts du gouvernement pour la réduction des inégalités. Pour la première fois, le président évoque la sortie du blocage (des prix et des salaires) qui, grâce à la réduction de l'inflation à laquelle le gouvernement devra parvenir, devra se faire par le dialogue social.
Vincent Duchaussoy

Transcription

François Mitterrand
L’essentiel de notre tâche, maintenant, c’est par votre accord, et avec votre accord, dans le cadre d’un blocage qui doit, bien entendu, cesser à la date prévue, étant aménagé vers une sortie de blocage, qui n’est pas notre seul objectif, mais qui représente une indispensable étape pour développer la confiance. Et pour que la preuve étant faite, que pour la première fois depuis 1973, l’inflation ayant été cassée, la confiance revenant entre les différentes parties du corps social, nous soyons en mesure de bâtir un contrat ! Des contrats ! Par voie donc, de la discussion, du dialogue, entre le gouvernement et les représentants de l’ensemble des forces vives du pays. En sortir de telle sorte qu’ayant cassé l’inflation, nous soyons d’accord pour en interdire le retour, et que dis-je, au-delà des 8% prévus dans une première étape, d’aller hardiment vers un taux plus bas : pourquoi pas 6%, pourquoi pas 5%. Étant, bien entendu, que si les prix ne montent pas plus que les salaires, ce qui est toujours, vous le savez bien, à redouter, étant entendu que si tout va de pair, chacun y gagnera. Tandis que notre entreprise commune, la France dont je viens vous parler, afin de savoir ce que nous allons faire ensemble pour la servir... Afin que la France redevienne ce qu’elle n’aurait jamais dû cesser d’être : un pays fort, prospère, capable d’appliquer les forces de son génie dans tous le domaines où elle le souhaitera.