La construction d'un nouvel altiport à Courchevel

26 octobre 1989
02m 52s
Réf. 00006

Notice

Résumé :

Présentation du nouvel altiport à Courchevel. La piste a été portée à 550 m, et la largeur a été doublée. Un moyen porteur nommé "Dash 7" d'une compagnie Autrichienne, La Tyrolean, a permis de relier Innsbruck à Courchevel. L'ensemble des travaux aura coûté 35 millions de francs. De nombreux aménagements ont dû être effectués afin de rendre la construction possible. Celle-ci doit faciliter l'accès à la station.

Date de diffusion :
26 octobre 1989
Source :
FR3 (Collection: JT FR3 Alpes )
Personnalité(s) :

Éclairage

En France, les années 1980 sont marquées par des innovations dans les transports et notamment le lancement réussi du train à grande vitesse.

Ce reportage, diffusé en octobre 1989 sur France 3 Alpes, montre que les transports ont également un rôle à jouer à plus de 2 000 m d'altitude. La vidéo, tout en étant centrée sur les prouesses techniques du réaménagement d'un altiport, met en avant la station de Courchevel. Le reportage est donc à mi-chemin entre la mise en avant d'une réalisation innovante et une publicité pour une station.

Dès le début le journaliste donne le ton : il compare l'altiport de Courchevel avec de grands aéroports français (Roissy et Lyon-Satolas, aujourd'hui appelé Saint Exupéry). Le journaliste va ainsi construire sa chronique de façon à montrer que cet altiport est unique en France.

La grande majorité de la vidéo est focalisée sur les détails techniques : tout d'abord, les dimensions (la largeur et la longueur de la piste ont été multipliées par deux), les configurations de la pente (18%), balises radioélectriques de sécurité (lorsque la météo est défavorable, ou pour des conditions de nuit), 400 000 m3 de terre et roches déplacées. Ces détails techniques sont mis en avant par des comparaisons au niveau mondial afin de bien faire apparaître les prouesses techniques de cette réalisation (« travaux colossaux » ; « pour la 1ère fois au monde » ; « seule piste de montagne entièrement déneigée » ; « très belle réalisation technique »).

La dépense annoncée (35 millions de francs soit environ 5 millions d'euros) est expliquée et relativisée (« seule critique » au projet) par le journaliste qui fait le choix d'interviewer une personne, dont le nom n'est pas cité (il s'agit en fait de Roger Toussaint, président de l'office du tourisme de Courchevel), qui va tenter d'argumenter en faveur de cette dépense colossale. Roger Toussaint mentionne que le coût est à relativiser face aux nombreux avantages de cet altiport : le trafic lié au business d'affaires et le nombre de touristes (notamment clientèle autrichienne) vont s'intensifier. Ces considérations économiques valent bien un tel budget ! D'ailleurs, le journaliste termine par « Courchevel signe une très belle réalisation technique qui conforte sa position de grande station mondiale ».

Ce reportage est intéressant car il est typique des années 1980 : il met l'accent sur la technicité de la construction de cet altiport, il appuie sur le fait que la construction d'une centrale à enrobée à plus de 2000 m d'altitude est une première mondiale, mais à aucun moment il n'aborde l'aspect écologique et la dénaturation du paysage (quid du goudron déposé ? des allers-retours incessants des avions ? de la pollution sonore et écologique ?

Véronique Favre-Bonté

Transcription

François Dom
Il y avait Roissy, Satolas, il y aura désormais Courchevel. Sur le lieu même de l’ancien altiport, la nouvelle piste est pratiquement terminée. La municipalité n’a lésiné ni sur les moyens, ni sur les dimensions. La piste faisait 375 mètres, elle a été portée à 550 mètres. La largeur est doublée, passant de 40 à 80 mètres. La configuration spécifique d’un altiport, c’est la pente de la piste, qui permet aux avions de se poser et de décoller sur une distance très courte, la déclinivité freinant ou accélérant l’appareil. Ici, avec 18 % de pente, Courchevel restera la seule piste de montagne entièrement déneigée et accessible à un nouveau trafic.
Roger Toussaint
Cet altiport va nous permettre de recevoir en sécurité tous les bimoteurs d’affaires. Deuxièmement, de recevoir le Dash 7 à pleine charge, 50 ou 60 passagers, alors que auparavant 40. Ça c’est une grosse amélioration.
François Dom
Ce moyen porteur c’est le plus de cette nouvelle saison. Déjà expérimenté en charge, légère, l’année dernière, vous le voyez sur ces images, le Dash 7 de la Tyrolean, une compagnie autrichienne, permettra le samedi et le dimanche, de relier Innsbruck à Courchevel en direct. Puis il effectuera deux rotations sur Paris et repartira en Autriche. Autre plus, les pourparlers entre la municipalité savoyarde et la direction de l’Aviation Civile portent en ce moment sur l’installation d’une balise radioélectrique, qui permettrait des approches plus faciles les jours de météo un peu maussade, et surtout des départs de nuit. Sur les liaisons avec Paris, c’est toujours la TAT qui assure des rotations quotidiennes, et l’on pense que la régularité de la desserte, sera portée cette année de 70 à 85 %. Seule critique, car il y en a, tout cela coûte cher. La totalité des travaux se monte à 35 millions de francs.
Roger Toussaint
Oui, j’ai entendu dire cela, mais lorsqu’on a construit l’aéroport de Charles de Gaulle, a-t-on calculé le prix au passager ? Je ne crois pas. Il faut voir le transport comme un tout. La route s’est améliorée, le TGV arrive à Bourg-Saint-Maurice et à Moutiers, bien sûr ; l’aviation aussi. C’est une amélioration générale de tous nos transports. Il faut les cumuler.
François Dom
Dans le courant de l’hiver ou la saison prochaine, Courchevel sera donc relié à Londres, Bruxelles, Madrid et Milan. Pour l’accueil, les hangars et l’aménagement extérieurs doivent être entièrement refaits. Il aura fallu déplacer plus de 400 000 mètres cubes de terre et de rochers et construire, pour la première fois au monde, une centrale à enrobé à 2050 mètres d’altitude. Courchevel signe là une très belle réalisation technique qui conforte sa position de grande station mondiale.
(Bruit)