La journée d'un pisteur

11 février 2000
02m 07s
Réf. 00027

Notice

Résumé :

Le reportage porte sur la journée type d'un pisteur de la station de Vars dans les Hautes-Alpes. Dans cette station, ils sont 30 pour assurer la sécurité des 140 kms de piste. Il y a en moyenne entre 5 et 6 blessés par jour. Dès 6h du matin, les pisteurs doivent préparer les pistes. En cas d'incident, ils doivent intervenir dans les 10 minutes. Les personnes accidentées sont transportées à l'hôpital de la station, mais les coûts de prise en charge sont assez élevés.

Date de diffusion :
11 février 2000
Source :
A2 (Collection: JA2 20H )
Personnalité(s) :

Éclairage

Le journal de 20 heures de France 2, diffusé le 11 février 2000, présente la journée d'un pisteur-secouriste à Vars à l'approche des vacances d'hiver.

La commune qui gère un domaine skiable a obligation d'assurer le secours aux usagers, souvent délégué à l'opérateur privé qui exploite le domaine. Partie intégrante du contexte socio-économique des sports de montagne, le métier de pisteur-secouriste est étroitement lié au développement des stations de sports d'hiver, à la sécurité et au confort des pratiquants. A ses débuts, l'activité de pisteur servait de tremplin pour passer le premier examen de moniteur et permettait de faire une saison skis aux pieds, sans diplôme. Elle s'est ensuite transformée et est devenue un métier à part entière avec des spécialisations comme maître-chien d'avalanche ou observateur nivo-météorologiste (1). C'est aujourd'hui essentiellement un travail salarié saisonnier. Toutefois, une partie du personnel peut être employée à l'année. Dans ce cas, les permanents sont détachés à d'autres activités telles que l'aménagement des pistes, le ski d'été, le VTT.

Les trois missions relevant du travail de pisteur sont le secours aux blessés, la prévention des accidents, l'information à la clientèle. Le reportage, rassurant, montre le professionnalisme du pisteur qui se préoccupe du confort du blessé au cours d'une intervention. Il met l'accent sur le secours et non sur les risques : on ne voit ni pente, ni vitesse, ni descente vertigineuse, ni danger. Tout participe à une absence de dramatisation. La vision du secours est édulcorée tant par l'environnement : beau temps, terrain lisse et doux, dame évacuée en riant, que par les tâches quotidiennes du pisteur : remise en place d'un piquet, observation depuis un chalet, intervention sur une panne de télésiège. La fracture du tibia dont il est question lors d'un appel au central n'est pas filmée. Ainsi le reportage donne l'impression que tout est sous contrôle au moment où débutent les vacances de février générant l'arrivée de nombreux touristes (période de fréquentation maximum dans les stations de sports d'hiver).

Le sérieux des professionnels est mis en avant. Nous apprenons que les pisteurs commencent à 6h du matin, ils n'ont pas le temps de chômer car le travail ne manque pas (260 interventions depuis le début de l'année, 5 à 6 évacuations en moyenne par jour), le dépannage du télésiège est effectué en moins de 10 minutes. Cependant, le déclenchement d'avalanches n'apparaît pas dans le reportage qui présente les sports d'hiver comme dénués de danger. Ce paramètre du métier constitue pourtant une part importante de l'obligation de sécurité.

En revanche, l'aspect financier des secours est abordé sous forme d'inventaire des tarifs en fonction de l'éloignement du lieu de l'accident et du type de transport utilisé. Les téléspectateurs sont informés des conditions de neige et rassurés. Néanmoins ils sont avertis qu'en cas d'intervention, le coût demeure conséquent. En effet, les secours restent à la charge du client qui le plus souvent souscrit une assurance au moment de l'achat du forfait de ski. Le reportage montre l'évacuation des blessés en traîneau. L'hélicoptère est évoqué brièvement. Depuis les années 2000, son utilisation s'est renforcée et permet de réduire l'effectif des pisteurs et d'évacuer les accidentés rapidement vers les cabinets médicaux de la station ou directement à l'hôpital.

La préparation des skieurs nécessaire à la pratique n'est pas évoquée : mise en condition physique, échauffement et perception de son niveau technique, prise d'information météo, connaissance du domaine skiable. Pourtant, pour répondre à la demande de la clientèle, ce métier met de plus en plus l'accent sur la prévention, ce qu'illustrent les actions de sensibilisation comme inviter les clients à participer avec les professionnels à l'ouverture des pistes ou désormais aux secours post-avalanche.

(1) Les services des pistes se sont structurés tardivement par rapport à l'enseignement du ski. Alors que les formations de moniteurs commencent avant 1945, le premier stage pour l'obtention du brevet de pisteur-secouriste à l'École Nationale de Ski et d'Alpinisme date de 1978.

Dorothée Fournier

Transcription

Béatrice Schönberg
La sécurité en montagne, plus que jamais d’actualité avec cette nouvelle arrivée des vacanciers au sport d’hiver. Nathanaël de Rincquesen et Laurent [Inaudible] ont suivi la journée d’un pisteur.
Nathanaël (de) Rincquesen
Au mois de février, pendant les vacances, les pisteurs n’ont pas le temps de chômer.
Marc Giraud
Pas toujours, on en est à la moitié là, c’est bientôt fini !
Nathanaël (de) Rincquesen
A Vars, ils sont trente, hommes et femmes, pour assurer la sécurité des 140 kilomètres de pistes. Le travail ne manque pas, depuis le début de la saison, il n’est pas passé une journée sans intervention.
(Bruit)
Marc Giraud
En moyenne par jour, on doit faire environ entre cinq et six blessés.
Nathanaël (de) Rincquesen
La journée d’un pisteur commence à 6 heures du matin, il doit préparer les pistes, à cette heure-ci, le domaine lui appartient.
(Bruit)
Nathanaël (de) Rincquesen
Quand les skieurs arrivent, il faut être vigilant. Skis, motoneiges, tous les moyens sont bons pour surveiller le secteur. En moins de 10 minutes, ils doivent intervenir sur des problèmes, mêmes les plus inattendus.
(Bruit)
Nathanaël (de) Rincquesen
Ici, c’est un garde-corps de télésiège récalcitrant, un bon coup de pied, le problème est réglé. Les deux passagères en sont quittes pour une grosse frayeur.
Inconnue 1
Ben, heureusement qu’il y avait le monsieur qui est venu nous décoincer hein. Parce que je me serais mal vue là, monter, hein !
(Bruit)
Nathanaël (de) Rincquesen
Malheureusement, les interventions ne se déroulent pas toujours aussi simplement.
Nadège Sinet
Ambulancier pour central.
Inconnue 2
Il présente une fracture du tibia, jambe gauche avec…
Nathanaël (de) Rincquesen
Les blessés sont évacués vers le centre médical de la station et ça coûte cher.
Nadège Sinet
On a 260 francs d’ambulance, ensuite on a, la proximité en traîneau, c’est 195, ensuite, on a 830, je crois, pour les zones rapprochées, et les zones éloignées 1470.
(Bruit)
Nathanaël (de) Rincquesen
Avec l’hélicoptère, la facture grimpe à 3600 francs. Cette dame évacuée en traîneau devra débourser un peu plus de 1000 francs.
Inconnue 3
De toute façon je n’aime pas trop le ski. Je me force un petit peu comme ça, ma semaine, ça va être cool au soleil !
Nathanaël (de) Rincquesen
Pour les pisteurs en revanche, la journée est loin d’être terminée. Déjà 260 interventions depuis le début de l’année et la saison ne fait que commencer.