Le festival "Messiaen au pays de la Meije"

19 juillet 2012
02m 21s
Réf. 00077

Notice

Résumé :

"Messiaen au pays de la Meije" est un festival de musique contemporaine qui a lieu à La Grave, dans les Hautes Alpes. Chaque été, il célèbre le compositeur Olivier Messiaen qui a trouvé son inspiration dans le paysage, la nature du massif des Écrins. Les élèves du Conservatoire National de Musique de Paris participent cette année au festival qui attire de nombreux touristes mélomanes.

Date de diffusion :
19 juillet 2012
Source :
Personnalité(s) :

Éclairage

Après quelques tentatives à la fin des années 70, la commune de La Grave (Hautes-Alpes) organise chaque année depuis 1998 un festival original, dédié à la musique contemporaine de la second vingtième siècle autour d'Olivier Messiaen et de ses disciples. Olivier Messiaen (1908-1992), le plus célèbre de ses touristes a séjourné régulièrement dans ce village, où il a composé une partie de ses œuvres, trouvant l'inspiration, pour ses compositions originales et inclassables, dans ce site majestueux face à la Meije. Fils de Cécile Sauvage, dont les poèmes, dit-il, l'ont profondément influencé comme d'ailleurs l'œuvre de Shakespeare découverte grâce à son père, il passe son enfance à Grenoble durant la première guerre mondiale. C'est de là que vient son attachement pour le Dauphiné où il séjourne très régulièrement, compose, écrit, alors qu'il enseigne au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris après y avoir fait ses études dans les années 1920. Les oiseaux le passionnent dont il transcrit les chants qui deviennent une source d'inspiration forte. Plus largement la nature qu'il observe patiemment et la montagne qu'il parcourt régulièrement nourrissent sa double passion de musicien- compositeur et d'ornithologue-écrivain.

Prolongeant cet attachement à un « territoire-muse », une association œuvre pour faire découvrir la musique contemporaine savante, pas d'une accessibilité toujours immédiate pour le grand public. C'est la gageure des responsables de ce festival, en majorité des bénévoles, qui réussissent depuis plus d'une décennie, à faire entendre au cœur de l'été et durant une dizaine de jours, ces œuvres à un public de vacanciers, ainsi qu'aux habitants et aux enfants des communes de la vallée par des manifestations et des formations réparties dans l'année. Ils ont su rassembler et faire venir les anciens élèves nombreux et prestigieux d'Olivier Messiaen (Xenakis, Boulez, Alain Louvier Michèle Reverdy, ....) mais aussi de jeunes musiciens prometteurs comme Rémi Durupt filmé devant son xylophone dans le chœur d'une des chapelles de la commune ou déjà confirmés (Vanessa Wagner, Roger Muraro, Marko Letonja, Marie Vermeulin). Depuis quelques années cette association a réussi à obtenir le soutien de sponsors majeurs pour organiser à 1800 m d'altitude une manifestation inédite dans la pléthore des festivités estivales. Le ton est donné dès le début du reportage inséré en fin du 19-20, le journal de France 3 du 19 juillet 2012, un reportage en forme d'incitation à s'y rendre. S'appuyant sur des images et des extraits d'interviews, les journalistes plantent le décor et l'atmosphère du festival. Dans l'esprit de Messiaen, nature et culture sont étroitement imbriquées. Les images insistent sur ce qui semble le maître mot de cette manifestation : le partage. Comme le rappelle une spectatrice, la proximité des musiciens ouvre à ce partage entre artistes et auditeurs. C'est aussi cette alliance étroite et dynamique entre patrimoine naturel que le reportage magnifie, ciblant les images classiques de la belle montagne, (le torrent clair et vif, les sommets enneigés et les roches qui se découpent sur des alpages dont on perçoit la richesse floristique) et le patrimoine humain des maisons, des chapelles et des sentiers. Les images alternent ainsi des vues de musiciens en répétition et celles de panoramas, visibles du village. La séquence brève montrant des promeneurs-auditeurs de retour de balade, et semblant se diriger vers un lieu de concert, exprime la volonté des organisateurs d'allier musique, nature et montagne pour un tourisme culturel particulier, celui où « l'on chausse ses chaussures de marche avant le concert ». En 2015, le pari était fou d'organiser un concert symphonique à 2400 mètres au pied du glacier de la Meije, à l'arrivée du téléphérique de La Grave : un événement grandiose, malheureusement contrarié par la météo. Depuis quelques années, l'extension du festival aux communes de Briançon et de la vallée de la Guisane, de part et d'autre du col du Lautaret, signe son succès mais aussi le renouvellement qualitatif des demandes des touristes, vacanciers, et résidents secondaires. Ceux-ci cherchent durant leur séjour à allier nature et culture, dans des démarches complémentaires pour mieux apprécier la qualité des territoires qu'ils découvrent ou dont ils sont des habitués.

Anne-Marie Granet-Abisset

Transcription

Bernard Portugal
Du 14 au 22 juillet a lieu la 15ème édition du festival Messiaen, au pays de La Meije à La Grave, dans les Hautes-Alpes. Ce festival de musique contemporaine célèbre chaque année le compositeur Olivier Messiaen. Son oeuvre s’est, en effet, fortement inspirée du paysage du massif des Ecrins. A noter cette année, la présence des élèves du Conservatoire National de Paris. Xavier Schmitt et Martin Gabriels.
(Musique)
Xavier Schmitt
L’eau vive, le vent ou le chant des oiseaux. Les sons de la nature répondent aux musiciens. Cette harmonie est la marque du festival. Une découverte pour les élèves du Conservatoire National de Musique de Paris. Ils jouent ici de chapelle en chapelle pour la première fois.
(Musique)
Rémi Durupt
Nos aspirations, on peut les trouver dans la nature, mais aussi dans plein d’autres choses. Donc oui, il y a certainement des parallèles à faire entre la nature et l’interprétation et la composition, et j’ajouterais même aussi, l’improvisation.
Xavier Schmitt
Le massif des Ecrins et La Meije, qui frisent les 4000 mètres. C’est le cadre majestueux du festival et la source d’inspiration d’Olivier Messiaen. Le compositeur, disparu en 1992, y a puisé ses plus grandes oeuvres. Un processus de création qui a aussi imprégné son enseignement pendant 37 ans au conservatoire de Paris.
Gaëtan Puaud
On ne parle pas assez souvent de son amour charnel pour la montagne. C’est quelqu’un qui aimait physiquement la haute montagne. Il l’a parcourue, notamment ici, puisqu’il parcourait les versants pour aller même au refuge puisqu’il a dormi au refuge Chancel ; notamment en 51, quand il a composé cette fameuse oeuvre, Le Livre d’Orgue , où sur la couverture, il y a les fameux glaciers, le trio de choc du Tabuchet, de La Meije et du Râteau ; à qui il a dédié une oeuvre entière.
(Musique)
Françoise
C’est un endroit absolument unique, devant La Meije, c’est extraordinaire. Et pour des gens qui sont non-spécialistes de la musique, le plaisir de pouvoir discuter avec des musiciens et des interprètes, ce qui est très rare dans un festival.
Xavier Schmitt
En prélude, au concert, des randonnées sont orchestrées. Les festivaliers sont au diapason de la musique et de la nature.
(Musique)