L'ouverture du musée de la Grande Chartreuse

10 février 2008
02m 20s
Réf. 00083

Notice

Résumé :

Le musée du monastère de la Grande Chartreuse vient de rouvrir ses portes. Ce musée présente la vie des moines Chartreux, pas toujours connue des visiteurs. En 2007, le musée a connu un grand succès avec 4000 visiteurs en 1 mois. Certaines personnes viennent pour découvrir l'histoire et la vie des moines, d'autres pour profiter du calme des lieux.

Date de diffusion :
10 février 2008
Source :

Éclairage

Ce reportage du Journal des Alpes, diffusé le 10 février 2008, annonce la réouverture du musée de la Grande Chartreuse pendant les vacances d'hiver. Il est une invitation à découvrir ou à redécouvrir l'histoire de ces moines, plus connus par le grand public et notamment les touristes pour la fabrication des fameuses liqueurs vertes et jaunes. Il propose une alternative de sortie pour ceux qui, lassés des sports d'hiver, auraient envie de se distraire autrement.

Sous le son des cloches, le reportage s'ouvre sur un plan d'une statue de Saint Bruno, fondateur en 1084 du célèbre monastère situé au cœur du massif de la Chartreuse et maison mère de l'ordre. Saint Bruno a mené une existence d'ermite, de solitaire combinée à une vie tournée vers la communauté. Les moines actuels vivent toujours selon cette règle qui leur impose le silence et la solitude. L'ordre des Chartreux n'étant pas un ordre mendiant, les moines doivent subvenir à leurs besoins sans jamais tendre la main. Au fil de l'histoire, ils occupent différentes activités telles qu'éleveurs, agriculteurs, maîtres de forge...et depuis 1605 liquoristes.

Ce retrait volontaire des moines (une trentaine y vit actuellement) empêche d'accueillir les visiteurs et de pénétrer dans le monastère. Un musée a donc été créé afin de permettre au public de mieux comprendre les mystères de l'Ordre des Chartreux, leur histoire et leur mode de vie. La caméra ne pouvant filmer le monastère et ses occupants (1), elle montre aux téléspectateurs les allées et bâtiments extérieurs de la correrie, maison basse du monastère et ancien lieu de vie des frères qui a été transformée en musée en 1957.

De nombreux plans s'attardent sur les symboles religieux (croix, clochers) avec, en arrière-plan, les montagnes enneigées du massif. La lumière est également très importante dans ce reportage où l'on veut faire passer l'idée de « sérénité, silence, recueillement » maîtres mots de cette chronique et énoncés en introduction par la présentatrice du JT. La caméra filme ensuite les différentes salles du musée : on y voit des visiteurs, différents objets de l'exposition.

Nicolas Diederichs, responsable du musée, insiste sur l'aspect pédagogique de l'exposition « c'est une visite que l'on peut faire en famille, riche au niveau des découvertes et de l'apprentissage ». Ce discours se trouve renforcé par la mise en scène des explications qu'il fournit à une fillette visitant le musée. Une courte interview donne également la parole à Francis Fèvre, historien. Ce dernier, par son statut, peut être considéré comme la caution scientifique du reportage et invite les passionnés d'histoire à se rendre au musée. En fin de reportage, Nicolas Diederichs souligne la diversité du public venu visiter le musée. Outre les passionnés (qui cherchent à comprendre ces 900 ans d'histoire) et les familles (qui viennent passer un moment de détente dans un cadre exceptionnel), il y a également ceux qui sont en quête spirituelle et qui souhaitent connaître un témoignage de la vie contemplative de ces moines.

Aujourd'hui le musée n'ouvre plus ses portes pendant la saison hivernale (le musée n'étant pas chauffé, la température dans les salles était parfois négative, ce qui s'ajoutait aux difficultés d'accès au site en hiver). Fermé pendant quelques temps à la suite d'un réaménagement complet de ses espaces dont la mise en place d'une nouvelle scénographie et la mise à disposition pour le public de nouveaux films et témoignages inédits, le musée ouvre à nouveau en 2011.

Depuis sa création en 1957, le musée de la Grande Chartreuse a accueilli plus de de 5, 5 millions de visiteurs et a obtenu le label « Musée de France ».

(1) A l'exception du film de Philip Gröning Le grand silence (2006).

Stéphanie Rouanet

Transcription

Valérie Chasteland
On reprend son souffle, silence, prières et recueillements, loin, très loin du tumulte du monde, le monastère de la Grande Chartreuse et son musée qui vient de rouvrir. Fort du succès de l’an dernier, il est à nouveau possible, l’hiver, de prendre un bol d’air et de faire un tour en pays de spiritualité. Reportage, Ariane Combes et Guy L’Hopitalier.
(Bruit)
Ariane Combes
Des moines Chartreux, nous n’en verrons pas. La trentaine de pères et de frères de la congrégation a fait voeu de silence et de solitude et vit cloîtrée à deux kilomètres de là. Le musée de la Grande Chartreuse permet pourtant aux visiteurs de s’imprégner un peu de la vie des moines, vivre quelques instants à leur façon.
(Musique)
Ariane Combes
L’austérité, le calme et la fraîcheur de la visite. Malgré l’hiver, les couloirs ne sont pas chauffés.
Nicolas Diederichs
Elle est froide au niveau de la température, mais elle est tellement riche au niveau des découvertes, au niveau de l’apprentissage. Et puis, c’est une visite qui, qu’on peut vraiment faire en famille et justement on recrée une atmosphère beaucoup plus chaleureuse avec cette découverte.
Ariane Combes
Découvrir, contempler, apprendre.
Nicolas Diederichs
Alors, le seul moment où ils peuvent parler, tu vas l’apprendre un peu en bas, il y a un jour par semaine, ça s’appelle le spaciement, et pendant ce jour-là, ils ont le droit de parler.
Lena
Les moines, ils habitaient dans des petites maisons, et avec différentes plantes, ils peuvent fabriquer des médicaments, et…
Francis Fevre
Je trouve qu’on comprend beaucoup mieux le monde des Chartreux, parce que c’est assez mystérieux tout de même. Il n’en reste plus beaucoup, on n’entre pas dans le monastère, et là, on découvre pourquoi ils sont là, et c’est très bien expliqué.
Ariane Combes
L’année dernière, pour la première fois, le musée a ouvert ses portes aux vacances de février. Un succès, 4000 visiteurs en quatre semaines, l’expérience a été reconduite.
Nicolas Diederichs
Il y a des gens qui cherchent à comprendre ces 900 ans d’histoire. On a des gens qui cherchent à découvrir un petit peu le secret des moines Chartreux, qui sont-ils, pourquoi vivent-ils derrière ces murailles ? Il y a des gens qui viennent simplement pour profiter un peu de la sérénité des lieux.
Ariane Combes
Savourer la tranquillité des lieux, c’est comprendre un peu mieux le mystère des Chartreux.